Après des années fastes, le secteur du luxe connaît un coup de frein inattendu au troisième trimestre. Les États-Unis montrent des signes de ralentissement qui pourraient influencer d’autres régions, tandis que la Chine s’adapte à une croissance moins explosive. Dans ce contexte, une normalisation semble pointer à l’horizon.

 

Le secteur du luxe est redescendu sur terre au troisième trimestre et l’atterrissage est plus violent pour certains que pour d’autres.

 

En effet, après plusieurs années de croissance, les ventes des trois géants tricolores du secteur accusent le coup. LVMH, le leader mondial, a publié des résultats modestes, avec une légère augmentation de seulement 1% de son chiffre d’affaires sur un an, atteignant 19,96 milliards d’euros. Ce modeste gain est attribué au retour à des niveaux de consommation plus modérés de la clientèle, un résultat inférieur aux attentes du marché. Cela a entraîné une chute de 7% de la valeur de l’action en bourse dès le lendemain, marquant ainsi une baisse significative pour la première entreprise cotée à Paris.

 

Ces performances contrastent avec celles d’Hermès, spécialisé dans la maroquinerie et la sellerie, qui a annoncé une augmentation de ses ventes de 7%, dépassant les 3 milliards d’euros, malgré un ralentissement en Asie.

 

Quant à Kering, il semble avoir été le plus durement touché au cours du troisième trimestre, avec une baisse de 13% de son chiffre d’affaires sur un an, à 4,464 milliards d’euros, principalement en raison d’une chute de 14% des ventes de sa marque phare, Gucci.

 

« Dans un contexte de ralentissement de l’industrie et avec le groupe en pleine réorganisation stratégique, la faible performance de Kering au troisième trimestre n’est pas une surprise », relativise cependant la banque UBS dans une note.

 

Les États-Unis, index de santé du secteur

 

Bien que le ralentissement des ventes en Chine soit souvent évoqué par les observateurs pour expliquer ce récent tassement du marché du luxe, il est essentiel de noter que c’est principalement aux États-Unis, le plus grand marché mondial du luxe, que la demande s’essouffle. Selon la Bank of America, les États-Unis sont en train de devenir un indicateur précurseur d’un ralentissement qui pourrait se propager à d’autres régions. Cette tendance se manifeste déjà en Europe et, selon les prévisions de la Banque, atteindra son point le plus bas au troisième trimestre de 2024.

 

« C’est vraiment sur ce marché, plus qu’en Chine, qu’on observe une décélération massive », souligne Joëlle de Montgolfier, membre du pôle Etudes & Recherche pour la grande consommation, la distribution et le luxe dans le monde de chez Bain & Company Paris.

 

Les Américains subissent de plein fouet les répercussions du contexte macroéconomique actuel. La marque Yves Saint-Laurent, appartenant à Kering, a ainsi connu une chute de plus de 10% de ses ventes, en grande partie due à sa forte exposition au marché de l’Oncle Sam. LVMH, de son côté, a également ressenti les effets de cette situation. Au cours des neuf premiers mois, les États-Unis ont enregistré la plus faible croissance du chiffre d’affaires du groupe (+3%), à comparer avec le Japon (31%), l’Asie (19%), ou encore l’Europe (16%). Le secteur des cognacs et des spiritueux, qui a connu une diminution de 14% des ventes, a été particulièrement touché par la faible demande aux États-Unis, comme l’a souligné le groupe de luxe.

 

Les conséquences du ralentissement chinois

 

Mais l’Asie affiche aussi des signes de contraction. En Chine, la marque Gucci a enregistré une baisse de 14% de son chiffre d’affaires, et même Hermès, bien qu’ayant obtenu de bons résultats, a enregistré une légère réduction de 0,1% au cours de ce trimestre.

 



Pour continuer à lire cet article, abonnez-vous ou connectez-vous à votre espace abonné

Découvrez nos offres

Je m'abonne pour 1€

Devenez un membre actif de la communauté des leaders du luxe.


 

Lire aussi>LUXE : DES FREINS À L’HORIZON EN 2024

Photo à la Une : ©Getty Images

Picture of Hugues Reydellet
Hugues Reydellet
Hugues Reydellet est un jeune journaliste passionné, dont les sujets de prédilection sont l'économie, la culture, la gastronomie, mais aussi l'automobile et le sport. Avec une plume acérée et une curiosité insatiable, Hugues est constamment à la recherche de nouvelles informations brûlantes à rapporter.

Inscription à notre Newsletter

Inscrivez-vous maintenant pour recevoir nos émissions et articles en avant-première !

Offre découverte

S’abonner à partir de 1€ le premier mois

Newletter Luxus Plus