LVMH, le premier groupe de luxe au monde, vient de publier ses résultats du troisième trimestre. Le groupe affiche une nette décélération de la croissance de son chiffre d’affaires, principalement attribuable à une base de comparaison défavorable et à la normalisation de la demande des clients après la période Covid. Le secteur du luxe n’échappe plus au ralentissement de l’économie mondiale.
LVMH a ouvert le bal des publications des résultats du CAC40. Si le leader mondial du luxe a annoncé mardi une augmentation de son chiffre d’affaires au troisième trimestre, ce dernier reste malgré tout en deçà des attentes.
Le groupe français qui possède 75 marques, dont Louis Vuitton, Dior, Hennessy ou encore Tiffany, a affiché des ventes trimestrielles d’un montant de 19,96 milliards d’euros, soit une croissance organique (à taux de change et périmètre constants) de 9 %. Les analystes tablaient sur une hausse de 11,5 % selon un consensus Visible Alpha. Cette progression marque un net tassement par rapport à la croissance organique du deuxième trimestre, qui avait atteint 17 %.
Sur les neuf premiers mois de l’exercice, le chiffre d’affaires du numéro un mondial du luxe a progressé de 10 % en données publiées et de 14 % à taux de change et périmètre constants, atteignant 62,21 milliards d’euros.
« Dans un contexte économique et géopolitique incertain, le groupe est confiant dans la poursuite de sa croissance », a déclaré le groupe dans un communiqué.
Dans les différentes régions, les ventes en Asie (à l’exception du Japon) ont enregistré une hausse de 11 %, tandis qu’en Europe, la croissance était de 7 %. Ces augmentations sont relativement modestes par rapport à celles de 34 % et 19 % enregistrées au deuxième trimestre (T2). Le Japon a affiché une croissance de 30 % par rapport à l’année précédente, tandis que les États-Unis sont repassés en territoire positif, avec une augmentation de 2 %.
Ralentissement post-pandémique
Baromètre du secteur du luxe, LVMH est le premier groupe à publier ses résultats trimestriels, ceux d’Hermes et Kering étant attendus le 24 octobre.
Le groupe a souligné à plusieurs reprises cette année la « normalisation » du marché mondial du luxe, après deux ans et demi de reprise post-Covid. Cependant, l’augmentation des taux d’intérêt et la baisse des marchés financiers au troisième trimestre ont constitué des freins supplémentaires à la croissance.
LVMH est ainsi confronté à un affaiblissement de la demande aux États-Unis et en Europe, où la hausse des prix a entraîné un ralentissement des dépenses observé depuis la fin de la pandémie de coronavirus. De son côté, la reprise en Chine a été inégale et présente une croissance plus modérée.
Cependant, les analystes de Bernstein estiment que la croissance du groupe correspond aux attentes des investisseurs. Il semble que ces derniers aient revu à la baisse leurs prévisions, en raison de la récente diminution des multiples boursiers de LVMH, souvent désignée sous le terme « derating« .
Divisions en dessous des attentes
Au troisième trimestre, les divisions Parfums & Cosmétiques ainsi que Montres & Joaillerie ont enregistré un ralentissement de leur croissance, atteignant respectivement +9 % et +3 %. Les ventes de la division Vins & Spiritueux ont, elles, reculé de 14 %. Cette baisse est due à une normalisation de la demande post-Covid, notamment pour le cognac Hennessy, ainsi qu’à un niveau de stocks encore élevé chez les revendeurs.
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