La filière mode et luxe dresse un bilan globalement positif du premier quinquennat Macron

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La tenue de Brigitte Macron, venue célébrer au Champ-de-Mars l’élection de son mari, n’a pas échappé aux connaisseurs. Dans son tailleur bleu marine à boutons argentés, ils ont reconnu la griffe préférée de la première Dame, Louis Vuitton. En 2017, celle-ci avait déjà choisi la Maison vedette de LVMH pour la première élection d’Emmanuel Macron.

 

Ce choix a suscité des réactions contrastées, à l’image du bilan réalisé par les acteurs de la mode et du luxe sur le premier quinquennat du leader de la République En Marche.

 

Certains, à l’instar de Pierre-François le Louët, le Président de la fédération française du prêt-à-porter féminin (Ffpapf) et dirigeant de l’agence de conseil Nelly Rodi, y voient le “rôle de Brigitte Macron en tant qu’ambassadrice de la mode et du luxe en France et à l’étranger”. Une mission qui n’avait pas été rendue possible par « la précédente configuration sous François Hollande” . D’autres regrettent que la première Dame n’ait pas profité de ces occasions très médiatisées pour mettre en avant d’autres créateurs, un peu à l’image de ce que faisait Michelle Obama. Mais Pierre-François le Louët note que si Brigitte Macron nourrit une relation privilégiée avec Louis Vuitton, elle a aussi arboré des tenues d’autres Maisons, comme Balmain et Barbara Bui, pendant ces cinq dernières années.

 

Outre la mission de la première Dame, Pierre-François le Louët salue un  geste symbolique fort lors du premier quinquennat Macron, à savoir l’organisation de deux Dîners de la mode à l’Elysée, en 2018 et 2020, réunissant de nombreux représentants de la filière, créateurs, marques, fabricants. “Cela n’avait pas été fait depuis les années 80” .

 

Mais pour le Président de la Ffpapf comme pour Clarisse Reille, la Directrice Générale du Défi, le comité professionnel du développement économique de l’habillement, “le grand apport positif du quinquennat Macron a été la mise en place en 2018 du nouveau CSF  (comité stratégique de filière) Mode et Luxe avec la nomination à sa tête de Guillaume de Seynes, le Directeur Général d’Hermès . C’est d’ailleurs Pierre-François le Louët, avec Pascal Morand, le Président exécutif de la Fédération de la Haute Couture et de la Mode et Yves Dubief, le Président de l’Union des Industries Textiles (Uit), qui ont plaidé à Bercy pour la  création de cette structure réunissant des représentants des pouvoirs publics et du secteur (entreprises et organisations syndicales). “Ce qui existait avant ne marchait pas”. Le Csf Mode et Luxe a reposé sur une “volonté beaucoup plus forte et solide”, en étant portée par deux ministères, économie et culture.

 

Naissance du nouveau Institut français de la mode

 

“Parmi les actions structurantes” ,  liées à ce CSF, “il y a l’inauguration fin 2021 du nouvel Ifm, né de la fusion de l’ex Institut français de la mode et de l’Ecole de la chambre syndicale de la couture. Lequel a été financé surtout par les grandes maisons de luxe, mais aussi en partie par l’Etat et par le Défi.L’Etat a plus largement soutenu ce projet dans sa mise en œuvre ” ,souligne Clarisse Reille.

 

Autre initiative, cette fois financée par le Défi, le centre technique du cuir (CTC), France Eclat, l’Union des Industries Textiles (Uit) et les Opcos (organismes agréés par l’Etat pour la formation continue), la campagne Savoir pour faire a été lancée en 2019, pour sensibiliser les jeunes et moins jeunes aux métiers manuels de la filière.

 

“Il y a eu aussi la création en 2019 de l’accélérateur “Mode et Luxe”, un programme d’accompagnement intensif pour  les marques émergentes. Outre un financement par la Banque publique d’investissement (BpiFrance), ce projet est aussi soutenu par le Défi, le CTC et France Eclat. Enfin, une action mode durable, pour aider les entreprises dans leur démarche de traçabilité, vient d’être lancée”  indique Clarisse Reille. Tandis que, sur le plan industriel, “le plan de relance, mis en place par l’Etat depuis l’arrivée du covid, a bien bénéficié aux industriels de l’amont de la filière” .

 

Autre moment structurant pour la filière, les Forums de la Mode, organisés chaque année depuis 2016 (en présentiel ou digital, comme lors de la cinquième édition, le 1er avril dernier), et permettant aux acteurs de la filière de faire le point sur les grands enjeux du secteur,  ont continué d’être soutenus financièrement par les ministères de l’économie et de la culture. Lequel ministère de la Culture a également institué des appels à projets pour les créateurs et les métiers de la main, souligne Clarisse Reille.

 

Pour Pierre-François le Louët, enfin, la grande nouveauté du quinquennat a aussi été le fait que la Rse ait été “au coeur de la réflexion pour l’avenir de la mode et du luxe”. “Notre fédération avait déjà mis à l’honneur cette thématique via une étude il y a six ans. Et les pouvoirs publics, avec les lois Anti-gaspillage pour une économie responsable (Agec) (2020) puis Climat-Résilience (en 2021), ont aussi mis ces préoccupations en haut de l’agenda”.

 

Le gouvernement a d’ailleurs été “clé dans le lancement du Fashion Pact” ajoute Clarisse Reille. Suscitée par une mission confiée par Emmanuel Macron à François-Henri Pinault, PDG de Kering, cette coalition mondiale d’entreprises de la mode et du textile, du mass market au luxe, engagés autour de grands défis environnementaux, avait été présentée en août 2019 aux Chefs d’Etat réunis pour le Sommet du G7 à Biarritz.

 

Bémols

 

Quelques bémols se font toutefois entendre.

 

“Sur la mode durable, il y a eu une espèce de débauche de réglementation. Les entreprises  sont soumises à beaucoup d’exigences mais sont en revanche peu soutenues pour diminuer leur impact environnemental, par exemple dans leurs démarches d’éco-conception” regrette  un représentant du secteur.

 

Sur la question de l’affichage environnemental, le gouvernement voulait initialement l’imposer dès le 1er janvier 2022, à partir du modèle de l’Ademe. “Mais celui-ci était une véritable usine à gaz, très cher et dont les résultats n’étaient pas forcément exacts. Du coup, il a lancé un système d’affichage alternatif” . Parmi les onze dispositifs retenus pour être testés, figurent ceux  de la Fédération de la Haute Couture et de la Mode et du Défi.

 

La filière est aussi préoccupée par la façon dont le crédit impôt collection a été remis en cause par une jurisprudence récente du Conseil d’Etat, “qui exclut du coup de facto  les créateurs du dispositif” . “Le crédit d’impôt collection n’est plus applicable qu’à la création liée étroitement à la fabrication” .  En outre, il est prévu que ce dispositif s’achève fin 2022. Les fédérations de la filière sont montées au créneau auprès du ministère de l’économie et seront très attentives à ce qu’un tel impôt collection bénéficie de nouveau aux créateurs

 

Autre sujet d’inquiétude : la déduction d’impôts pour les entreprises faisant appel aux (centres techniques industriels) pour des travaux de R&D, a été divisée par deux à partir de 2022.

 

Par ailleurs, en 2019, l’Etat a imposé aux Cpde (comités professionnels de développement de la filière), soit le Défi, le CTC et France Eclat, une baisse de leurs ressources. Celui du Défi est passé de 0,07% à 0,0675%. Du coup, ses ressources ont  baissé de 500.000  €, soit 5% de ses recettes destinées à soutenir les entreprises et la filière.

 

Enfin, conclut un représentant du secteur, le CSF Mode et Luxe a été utile mais il faut aller plus loin. La France ne saisit pas encore tout le potentiel commercial de la mode et du luxe. On a l’impression que les pouvoirs publics ont peur de soutenir ce secteur, assimilé au seul luxe et comme déjà suffisamment riche. Il y aussi l’idée inconsciente que la “mode, c’est forcément futile”.

 

“Chère vieille France ! La bonne cuisine ! les Folies Bergère ! le Gai Paris ! C’est terminé” avait déclaré Georges Pompidou en 1972. La filière est bien déterminée à montrer que c’est cette citation qui est passée de mode…

 

 

Lire aussi > LE 19M, LA MANUFACTURE DE LA MODE CHANEL RÉVÈLE SA PREMIÈRE EXPOSITION

 

Photo à la Une : © Benjamin Girette/Bloomberg / Getty Images[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row njt-role= »not-logged-in »][vc_column][vc_column_text]

La tenue de Brigitte Macron, venue célébrer au Champ-de-Mars l’élection de son mari, n’a pas échappé aux connaisseurs. Dans son tailleur bleu marine à boutons argentés, ils ont reconnu la griffe préférée de la première Dame, Louis Vuitton. En 2017, celle-ci avait déjà choisi la Maison vedette de LVMH pour la première élection d’Emmanuel Macron.

 

Ce choix a suscité des réactions contrastées, à l’image du bilan réalisé par les acteurs de la mode et du luxe sur le premier quinquennat du leader de la République En Marche.

 

Certains, à l’instar de Pierre-François le Louët, le Président de la fédération française du prêt-à-porter féminin (Ffpapf) et dirigeant de l’agence de conseil Nelly Rodi, y voient le “rôle de Brigitte Macron en tant qu’ambassadrice de la mode et du luxe en France et à l’étranger”. Une mission qui n’avait pas été rendue possible par « la précédente configuration sous François Hollande” . D’autres regrettent que la première Dame n’ait pas profité de ces occasions très médiatisées pour mettre en avant d’autres créateurs, un peu à l’image de ce que faisait Michelle Obama. Mais Pierre-François le Louët note que si Brigitte Macron nourrit une relation privilégiée avec Louis Vuitton, elle a aussi arboré des tenues d’autres Maisons, comme Balmain et Barbara Bui, pendant ces cinq dernières années.

 

Outre la mission de la première Dame, Pierre-François le Louët salue un  geste symbolique fort lors du premier quinquennat Macron, à savoir l’organisation de deux Dîners de la mode à l’Elysée, en 2018 et 2020, réunissant de nombreux représentants de la filière, créateurs, marques, fabricants. “Cela n’avait pas été fait depuis les années 80” .

 

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La tenue de Brigitte Macron, venue célébrer au Champ-de-Mars l’élection de son mari, n’a pas échappé aux connaisseurs. Dans son tailleur bleu marine à boutons argentés, ils ont reconnu la griffe préférée de la première Dame, Louis Vuitton. En 2017, celle-ci avait déjà choisi la Maison vedette de LVMH pour la première élection d’Emmanuel Macron.

 

Ce choix a suscité des réactions contrastées, à l’image du bilan réalisé par les acteurs de la mode et du luxe sur le premier quinquennat du leader de la République En Marche.

 

Certains, à l’instar de Pierre-François le Louët, le Président de la fédération française du prêt-à-porter féminin (Ffpapf) et dirigeant de l’agence de conseil Nelly Rodi, y voient le “rôle de Brigitte Macron en tant qu’ambassadrice de la mode et du luxe en France et à l’étranger”. Une mission qui n’avait pas été rendue possible par « la précédente configuration sous François Hollande” . D’autres regrettent que la première Dame n’ait pas profité de ces occasions très médiatisées pour mettre en avant d’autres créateurs, un peu à l’image de ce que faisait Michelle Obama. Mais Pierre-François le Louët note que si Brigitte Macron nourrit une relation privilégiée avec Louis Vuitton, elle a aussi arboré des tenues d’autres Maisons, comme Balmain et Barbara Bui, pendant ces cinq dernières années.

 

Outre la mission de la première Dame, Pierre-François le Louët salue un  geste symbolique fort lors du premier quinquennat Macron, à savoir l’organisation de deux Dîners de la mode à l’Elysée, en 2018 et 2020, réunissant de nombreux représentants de la filière, créateurs, marques, fabricants. “Cela n’avait pas été fait depuis les années 80” .

 

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