Gucci Ancora : Sabato De Sarno tente de réveiller l’ère Tom Ford…version minimale

Gucci à nouveau ? Vendredi 22 septembre, Sabato De Sarno a présenté à Milan sa première collection hautement attendue pour la Maison phare de Kering. Nul coup d’éclat pour cet Acte I mais une réinitialisation du style de Gucci, loin du faste et de l’extravagance d’Alessandro Michele.

 

Il n’est pas simple de se voir confier la mission de ressusciter une Maison vieille de 102 ans et déjà réinventée par deux fois. Surtout quand des Maisons comme Louis Vuitton et Dior l’emportent financièrement depuis plusieurs saisons, dépassant de loin les bénéfices opérationnels de sa Maison mère, Kering.

 

Qu’on se le dise, le designer préfère ici le pas de côté plutôt qu’un schisme pur et dur. Ainsi, réhabilite-t-il le style court et suggestif de Tom Ford, le côté offensif et sulfureux en moins. Quant au souvenir d’Alessandro Michele, resté 7 ans durant à la création, il n’en  conserve que la vision romantique et quelques pièces de lumière, sans jamais trop s’éloigner des archives de la Maison.

 

S’il est trop tôt pour affirmer que De Sarno est parvenu à toucher le public au cœur, il a bien inauguré une nouvelle ère, celle d’un Gucci converti au charme discret du Quiet Luxury, quitte à convoquer l’imagerie d’autres Maisons italiennes.

 

Un reset finalement à domicile

 

C’est une femme Gucci assagie, tout en sobriété presque cérébrale mais à l’élégance retrouvée que Sabato De Sarno a composé devant un parterre bondé dans l’historique QG de la Maison – le Gucci Hub – en périphérie de la ville.

 

Dans la salle dépouillée, plongée dans l’obscurité à la manière d’un mausolée, seuls quelques pans de lumières quadrangulaires dessinent de petites allées, semblables aux rues piétonnes où devait initialement se dérouler le défilé printemps-été 2024.

 

Une météo particulièrement pluvieuse a eu raison de la volonté du napolitain quadragénaire de faire défiler Gucci à la lumière du jour dans les rues du quartier de Brera.

 

Dans les semaines précédant le défilé, il avait pourtant donné le ton avec son “Ancoraplacardé partout, sur les réseaux comme à la ville, jusque sur les tramways emblématiques de la capitale lombarde. Cette expression d’un inextinguible désir devait marquer la fin d’une parenthèse de neuf mois à l’abri des regards, depuis sa nomination et le départ de son prédécesseur Alessandro Michele en novembre dernier.

 

Une collection furieusement Prada… et Quiet Luxury

 

La pression était à son comble pour savoir si le jeune prodige allait ressusciter la désirabilité perdue du fleuron florentin aux 10 millions de dollars du groupe Kering.

 

Fidèle aux propos partagés à Vogue Business, le look d’ouverture a restitué le goût de De Sarno pour la confection  de manteaux. Autant dire un premier contraste avec Alessandro Michele, venu, lui, de l’accessoire.

 

Ce look inaugural a donné le tempo du défilé où le manteau venait réchauffer un mini short en laine porté en taille basse avec débardeur blanc, ceinture GG et collier choker de la ligne joaillière Marina Chain.

 

© Gucci

 

Dès lors, c’est une impression d’intermezzo qui domine et non le grand écart espéré par certains. C’est en tout cas, la vision de Vanessa Friedman du New York Times, qui y voit essentiellement “un interrègne purificateur après la folie démesurée” de Michele. Et sur la toile, les fidèles du prédécesseur de De Sarno n’ont pas manqué de partager leur regret du créateur maximaliste et leur ennui.

 

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Photo à la Une : Gucci

 

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Victor Gosselin
Victor Gosselin est journaliste spécialisé luxe, RH, tech, retail et consultant éditorial. Diplômé de l’EIML Paris, il évolue depuis 9 ans dans le luxe. Féru de mode, d’Asie, d’histoire et de long format, cet ex-Welcome To The Jungle et Time To Disrupt aime analyser l’info sous l’angle sociologique et culturel.

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