Au fil des ans, les magasins éphémères, aussi appelés « pop-up stores », se sont multipliés. Ils se sont imposés comme des outils stratégiques évidents dans le cadre d’un lancement de collection, de la séduction d’une nouvelle clientèle, ou encore d’une nouvelle direction artistique. Au cœur de cette tendance, la Chine occupe la première place : on compte davantage de pop-up stores en Chine que dans n’importe quel autre pays du monde.
Lorsque vous serez de passage à Shanghai, Chengdu, Shenzhen, ou encore Beijing, vous allez forcément découvrir un nouveau magasin éphémère comme le café éphémère AMI, le pop-up Gucci Ancora, le marché aux fleurs Prada Beauty ou encore dernièrement le pop-up store de Burberry au pied des pistes de ski à Chongli. Et pourtant, de nouveaux pop-up semblent s’installer plus durablement.
Avec un coup d’avance, la Chine est désormais passée aux « slow pop-ups ». Alors que les pop-up stores venaient s’ajouter aux magasins physiques, les slow pop-ups viennent désormais les remplacer.
Anaïs Bournonville, PDG d’AB ADVISORY, agence internationale spécialisée en marketing et stratégie pour la Chine, nous emmène dans un voyage au cœur des nouvelles habitudes observées dans l’Empire du Milieu.
Loin d’une crise, une « rationalisation » du retail
Selon le Bureau National des Statistiques, le total des ventes en retail a atteint 47.1 milliards de yuans en 2023, soit un taux de croissance avoisinant les 7.2%. Cette augmentation devrait se poursuivre en 2024 et 2025 selon la même étude. Ces chiffres invitent à repenser les stratégies des grandes maisons qui ferment leurs boutiques physiques pour ouvrir davantage de boutiques éphémères.
Le retail n’est pas mort, il a simplement besoin d’être réinventé.
Dans les années 1990, les ouvertures de boutiques se sont enchaînées en Chine grâce à un faible coût de l’immobilier. Les Maisons de luxe se sont alors emparées du marché en multipliant les ouvertures, parfois avec une proximité géographique surprenante. Aujourd’hui, les frais de location de ces espaces couplés aux salaires des équipes et des frais d’embauche ont amené les marques de luxe à repenser leur modèle.
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