Burberry, icône de la mode britannique, a fait un deuxième avertissement sur ses bénéfices en trois mois. Malgré les efforts de redressement du PDG Jonathan Akeroyd, la société a révisé à la baisse son bénéfice d’exploitation ajusté, suscitant des inquiétudes quant à ses objectifs annuels de 4 milliards de livres. Dans ce contexte, les spéculations sur un possible rachat émergent, LVMH étant cité comme un potentiel acquéreur.
Burberry vient de publier un avertissement sur ses bénéfices pour la deuxième fois en trois mois, signalant des difficultés accrues sur un marché du luxe déjà éprouvé. Les actions de la Maison emblématique de mode britannique ont chuté de 7,68% à la Bourse de Londres vendredi 12 janvier, portant les pertes totales à 45% au cours de l’année dernière.
La société dirigée par le PDG Jonathan Akeroyd a révisé à la baisse son bénéfice d’exploitation ajusté pour l’exercice fiscal se terminant en mars, situant la fourchette entre 410 et 460 millions de livres (522 à 585 millions de dollars). Une chute de 25% par rapport aux attentes précédentes des investisseurs, ce qui semble repousser les objectifs de chiffre d’affaires annuel de 4 milliards de livres (5 milliards de dollars) à moyen terme.
Toutefois, le PDG de la marque reste confiant quant à la stratégie future de Burberry.
« Nous sommes très enthousiastes quant à la stratégie que nous avons devant nous et nous nous concentrons sur l’exécution. Mais si l’environnement macroéconomique ralentit pour notre secteur, cela apporte des défis supplémentaires », a déclaré Jonathan Akeroyd.
En novembre dernier, la société en plein redressement avait déjà averti que le bénéfice d’exploitation ajusté se situerait dans le bas de la fourchette des prévisions des analystes de l’époque, à savoir entre 552 millions et 668 millions de livres (702 à 850 millions de dollars).
Ralentissement des ventes
Au cours des 13 semaines précédant le 30 décembre, les ventes de Burberry étaient en baisse de 7%, à 706 millions de livres (899 millions de dollars). Cette décroissance, en particulier en Europe (-5%) et aux Amériques (-15%), est attribuée à la décélération de la demande mondiale de produits de luxe, exacerbée par des facteurs tels que l’inflation, l’incertitude géopolitique au Moyen-Orient et la crise de l’immobilier en Chine.
« Nous avons constaté une décélération en décembre […]. C’était vraiment le cas dans la plupart des régions », explique Jonathan Akeroyd.
« Les fissures qui apparaissent dans la demande de produits de luxe sont très révélatrices. Les acheteurs dits ‘aspirationnels’ sont l’un des groupes démographiques qui se replient et Burberry est plus exposé à ce type de clients qu’aux produits de luxe haut de gamme », observe Sophie Lund-Yates, analyste chez Hargreaves Lansdown.
Cette situation rend l’industrie du luxe plus vulnérable, avec des conséquences perceptibles également chez les autres acteurs du luxe. Les actions de LVMH ont baissé de 1% tandis que Kering, qui est en train de relancer sa marque vedette Gucci, a chuté de 1,4%.
Les investisseurs en sauront plus sur l’état du secteur avec les publications des résultats annuels 2023 de Kering le 8 février et d’Hermes le 9 février.
Le défi du redressement
Lire aussi>BURBERRY STREETS POSE SES BAGAGES À NEW YORK
Photo à la Une : ©Burberry