Le joaillier Gemmyo veut réveiller l’horlogerie

La marque de Pauline Laigneau, qui a révolutionné les codes de la joaillerie via l’e-commerce il y a déjà dix ans, se diversifie aujourd’hui dans l’horlogerie avec la montre Prima. Cette première série limitée à 500 exemplaires, devrait en précéder d’autres…

 

Une petite série numérotée

 

Serait-ce l’installation de sa cofondatrice avec son mari Charif Debs depuis 2021 en Suisse – berceau manufacturier des garde-temps – qui l’a incitée à sauter le pas ? Toujours est-il que la marque de joaillerie Gemmyo se diversifie dans l’horlogerie.

 

La nouvelle venue présente toutefois des airs de famille avec la joaillerie. Sa ligne architecturée de forme octogonale n’est pas sans rappeler les facettes d’un diamant à pans coupés. 

 

Par ailleurs, la collection se décline en version acier rose, un clin d’œil à la teinte signature, douce et lumineuse, de la marque. Ce rappel de l’or rose des collections joaillières de la Maison est également discrètement visible sur la version acier, via les aiguilles du cadran.


 

Fruit de deux années de recherche et développement, la montre Prima est accessible au public depuis le mercredi 26 avril.

 

© Gemmyo

 

Première itération de la marque hors joaillerie, cette collection est limitée à 500 exemplaires,  chacun avec son numéro unique gravé sur le boîtier.

 

La collection offre de nombreuses combinaisons de personnalisation au niveau du cadran et du bracelet. Le cadran est ainsi disponible en acier et acier rosé tandis que le bracelet existe en version cuir – simple ou double tour – ou acier et acier rosé.

 

Sur-mesure Maison

 

Racontant la genèse de ce nouveau produit horloger, Pauline Laigneau, la cofondatrice de Gemmyo,  explique qu’elle rêvait “de proposer une montre swiss made d’une qualité exceptionnelle au prix le plus juste. “

 

Elle avait aussi l’idée “d’appliquer ce qui avait fait les succès de la marque de joaillerie”, à savoir : démontrer une exigence extrême dans le moindre détail, privilégier une fabrication locale, proposer des matériaux plus nobles, un design moderne et surtout… un rapport qualité prix sans pareil.

 

Innovation, design, accessibilité. En somme, on retrouve ainsi les différents piliers de la marque observables dans ses produits joailliers,

 

© Gemmyo

 

L’innovation a déjà fait ses preuves dans sa ligne joaillière avec un service de personnalisation inédit pour l’époque : la possibilité de choisir la matière et la pierre de son bijou.

 

La montre Prima propose ainsi des bracelets interchangeables en fonction de l’humeur du jour, grâce à un ingénieux système coulissant. Il est ainsi possible d’opérer le changement entre un bracelet cuir ou un bracelet acier de n’importe où et surtout sans outil. Le secret se trouve à la base du bracelet où il suffit de pincer vers l’intérieur deux billes présentes de chaque côté du boîtier pour libérer l’attache.

 

© Gemmyo

 

Cette modularité colle ainsi aux usages des nouvelles générations, visibles également dans l’univers du parfum, notamment via la marque By Far où tout est à construire et à sentir.

 

Le savoir-faire est lui aussi central, avec une fabrication de la montre Prima réalisée en Suisse, terre d’adoption des deux cofondateurs.

 

La montre dispose d’un mouvement quartz ETA, le plus précis de sa catégorie.

 

Côté matières, Gemmyo mise une nouvelle fois sur la haute qualité. Le cadran est ainsi protégé par un verre saphir,prisé par les grands horlogers en raison de son caractère inrayable.

 

Les bracelets ont, eux, nécessité l’usage d’un cuir pleine fleur – résistant et souple – non traité et fabriqué en France, du côté de Besançon. Chaque bracelet demande d’ailleurs près d’une soixantaine d’étapes de fabrication.

 

Pour leur déclinaison en métal, la marque a fait le choix d’un acier inoxydable particulièrement résistant et ceci afin de conserver son éclat lumineux.

 

Pour obtenir son alternative en acier rose, chacune des pièces est placée dans une chambre hermétique avec de l’or rose pour s’imprégner de ces particules grâce à un champ magnétique. Cette finition – la meilleure alternative à l’or 750 millièmes (ou 18 carats) – a également l’avantage d’être respectueuse de l’environnement.

 

Un tournant dans l’histoire de Gemmyo

 

Depuis ses débuts en 2011, Gemmyo cherche à moderniser le monde du luxe et de la joaillerie en le rendant plus chaleureux et humain.

 

Lorsque Gemmyo – cofondé par deux entrepreneurs extérieurs au secteur – se met à vendre des pièces de joaillerie de 1000 euros et plus en ligne, la profession n’est pas prête et s’empresse de moquer la démarche.

 

Tout est pourtant parti d’une histoire d’amour ou plutôt d’une expérience client décevante vécue par la cofondatrice Pauline Laigneau pour l’achat d’une bague de fiançaille auprès des joailliers de la Place Vendôme. Hors de prix, intimidante, offrant un choix limité et réservée aux seuls connaisseurs, l’expérience d’achat joaillier mérite alors d’être repensée, pense-t-elle. L’idée étant de proposer des pièces joaillières esthétiques made in France à prix accessible.

 

Mais plus facile à dire qu’à faire, surtout lorsque les fonds d’amorçage ne sont pas au rendez-vous pour avoir un stock conséquent.  Qu’à cela ne tienne : les cofondateurs Pauline Laigneau et Charif Debs savent transformer des contraintes financières en véritables opportunités.

 

Campagne d’affichage 2014 © Gemmyo

 

Tous deux décident de repenser le business model (sur-mesure et pas de stock), la production (impression 3D), la distribution (100% e-commerce au début), le pricing : un travail titanesque.

 

Pour autant, cette décision de faire de Gemmyo une marque leader dans la haute joaillerie et la joaillerie pour les jeunes générations finit par payer, au point d’influencer jusqu’au plus grandes Maisons pour cibler une clientèle plus jeune.

 

En 2014, la marque montre qu’elle est bien plus qu’un simple pure player avec sa campagne d’affichage avec son chaton rose.

 

Boutiques physiques

 

A l’instar du joaillier responsable Courbet, Gemmyo fait figure dexemple dans la famille des DNVB (Digitally Native Vertical Brands), des marques nées sur internet qui ont la particularité d’exploiter un modèle industriel verticalement intégré, de la production à la commercialisation.

 

Toutefois, en 2015, devant l’insistance de sa clientèle, la marque ouvre ses premières boutiques physiques à Paris, Lyon et Toulouse… et c’est un carton. En 2016, l’entreprise devient rentable.

 

Au point, qu’avant pandémie, le chiffre d’affaires de Gemmyo connaît une hausse de 30% malgré la fermeture de ses quatre points de vente physiques.

 

Boutique de Genève © Gemmyo

 

En 2022, Gemmyo a ouvert deux nouvelles boutiques à Genève et Bruxelles.

 

Fort de ce succès, Gemmyo étend désormais son offre à l’horlogerie.

 

Avec sa ligne horlogère naissante, la marque étend du même coup à la Suisse – dans le canton du Jura – ses sites de production jusqu’alors concentrés en Provence, dans les Vosges et à Paris.

 

Ainsi que le déclare la fondatrice Pauline Laigneau “Lier Gemmyo au monde horloger, au travers de cet attachement personnel à la Suisse, m’est apparu comme une évidence.Mais nous voulions le faire en gardant notre identité joaillière : une montre qui reprendrait le motif d’un diamant à pans coupés, l’évocation de la couleur si spécifique de l’or rose Gemmyo, et surtout la même exigence de qualité.”

 

 

Lire aussi > Joaillerie : « Sky is the limit chez Gemmyo »

Photo à la Une : Montre Prima © Gemmyo

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Victor Gosselin
Victor Gosselin est journaliste spécialisé luxe, RH, tech, retail et consultant éditorial. Diplômé de l’EIML Paris, il évolue depuis 9 ans dans le luxe. Féru de mode, d’Asie, d’histoire et de long format, cet ex-Welcome To The Jungle et Time To Disrupt aime analyser l’info sous l’angle sociologique et culturel.

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