Faillite de la banque SVB : se dirige-t-on vers une nouvelle crise financière ?

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Les autorités américaines ont fermé la Silicon Valley Bank (SVB) vendredi dernier. Quinze ans après l’effondrement de la banque Lehman Brothers et la crise mondiale de 2008, les États-Unis redoutent un effet de panique. Les actions bancaires sont, elles, chahutées sur les bourses européennes. Alors, y aura-t-il un effet domino ?

 

Quelles seront les retombées ? À la suite d’un bank run, un phénomène lors duquel un grand nombre de clients d’une banque retirent leurs dépôts le plus vite possible, la Silicon Valley Bank (SVB) a été fermée par les autorités vendredi dernier. Fondée en 1983, la SVB est loin d’être une petite banque. Elle était la 16ème banque des États-Unis il y a encore quelques jours, avec 35 000 clients, 210 milliards de dollars d’actifs et 8500 salariés. Banque prisée par le secteur de la tech, la SVB était, selon Reuters, le partenaire bancaire de près de la moitié des start-up américaines financées par capital-risque cotées en Bourse en 2022.

 

Cette crise se propagera-t-elle aux États-Unis et Outre-Atlantique ? Pour répondre, il s’agit d’abord de comprendre comment cet effondrement de la SVB a pu avoir lieu.

 

Après d’importants dépôts de ses clients en 2021, la SVB investit l’excès de liquidités dans des placements de long terme peu rémunérés et à faible risque, notamment des bons du Trésor américain et des obligations. Mais en 2022, la Fed remonte brutalement ses taux pour lutter contre l’inflation, et les start-ups se retrouvent démunies, ne pouvant accéder à leurs dépôts. La banque californienne est forcée de liquider ses obligations en urgence pour faire face aux retraits, mais ces dernières ont été affaiblies à cause de la hausse des taux. La banque accuse alors une perte de 1,8 milliard de dollars. Cette onde de choc inquiète la clientèle de la SVB, qui perd confiance et retire massivement son argent. Sur la seule journée de jeudi, alors qu’environ 42 milliards de dollars d’ordres de retraits ont été passés, tous n’ont pas pu être honorés. La panique bancaire a terrassé la Silicon Valley Bank.

 

Réaction instantanée

 

Mais les États-Unis comptent bien empêcher la situation de se dégrader. Vendredi 10 mars, la California Department of Financial Protection and Innovation (DFPI) prend le contrôle de la SVB, en invoquant son manque de liquidités et son insolvabilité. Une agence indépendante du gouvernement, la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC), est désignée comme administrateur judiciaire. Son rôle est de garantir les dépôts bancaires aux États-Unis.

La FDIC a créé la Deposit Insurance National Bank of Santa Clara, pour protéger les déposants assurés de la Silicon Valley Bank. Normalement, les dépôts effectués dans les banques américaines sont assurés jusqu’à 250 000 dollars. Mais selon la FDIC, 89% des 175 milliards de dollars déposés n’étaient pas couverts par une assurance à la fin de l’année 2022, car les clients ont largement dépassé ce plafond. La secrétaire au Trésor Janet Yellen a annoncé que cette limite ne serait pas prise en compte et que les déposants auront accès à la totalité de leur argent lundi. La Fed s’est également engagée à prêter les fonds nécessaires à d’autres banques qui en auraient besoin pour honorer les demandes de retraits de leurs clients. Ces mesures ont pour but de rassurer et de ne pas briser la confiance des clients, à l’instar des déclarations de Joe Biden. L’effondrement de la banque Lehman Brothers et la crise financière de 2008 sont en effet encore présents dans tous les esprits.

 

« On n’est pas dans la même situation, c’est beaucoup plus circonscrit, avec un certain type de banques et une clientèle d’un certain secteur [des banques régionales travaillant beaucoup avec le secteur technologique, NDLR] », indique Éric Dor, directeur des Études économiques à l’école de commerce IESEG. Lionel Melka, associé chez la société d’investissement Swann, estime lui aussi que la crise bancaire est déjà « circonscrite » avec les mesures des autorités américaines.

 

Les banques françaises en sécurité

 

Pour la France et l’Europe, les conséquences de la faillite de la SVB restent à déterminer avec précision, la chute ayant eu lieu très récemment. Toutefois, selon le gouvernement, les banques françaises  ne sont pas exposées aux activités de SVB, grâce à un bilan beaucoup plus diversifié et fréquemment testé, ainsi qu’à la très bonne année 2022 réalisée par ces dernières. Il est aussi à souligner que SVB ne dispose pas de licence bancaire sur le sol de l’Union Européenne.

 

« Je ne vois pas de risque de contagion. Il n’y a pas d’alerte spécifique », a affirmé lundi le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Lemaire.

 

Le discours rassurant est couvert cependant par les turbulences que rencontrent les actions des banques sur les bourses européennes. L’action BNP Paribas a ainsi plongé lundi de 6,80 % à la clôture, celle de Société générale de 6,23 % et celle du Crédit Agricole de 3,07 %. Selon Mounir Laggoune, le patron de l’application de gestion financière Finary, ces signaux doivent cependant être nuancés : « Les marchés ont toujours tendance à sur-réagir. »

 

Zones d’ombre

 

Si une crise financière similaire à celle de 2008 ne se dessine pas pour le moment, quelques zones d’ombre subsistent. À commencer par la confiance dans le système bancaire, et le risque que d’autres banques se retrouvent en difficulté si les gens retirent des fonds.

 

« Il y aura deux choses à surveiller : si les actions des autorités réussissent à maintenir [ou restaurer] la confiance dans le système bancaire américain, et s’il y a d’autres institutions avec des vulnérabilités similaires à SVB tapies dans l’ombre, aux États-Unis ou dans d’autres économies », explique Neil Shearing, économiste principal de Capital Economics, dans une note.

 

Les effets véritablement  à craindre concernent plutôt le financement de la tech aux États-Unis. La moitié des start-ups de la Silicon Valley étaient clients de la SVB. C’était ainsi le cas d’OpenAI, le fonds qui assure la réussite de ChatGPT.

 

Ainsi, bien que la chute de SVB soit très récente et que toutes les conséquences ne sont pas encore perceptibles, une propagation mondiale de la crise semble peu probable. Depuis la crise de 2008, environ 500 faillites de banques ont eu lieu aux Etats-Unis, sans toutefois renverser le système bancaire. Et il devrait y avoir bientôt des suites judiciaires, législatives et réglementaires au cas SVB pour éviter une nouvelle contagion. Le président américain dit vouloir « demander des comptes aux responsables de ce gâchis » et des efforts accrus pour « renforcer la surveillance et la réglementation des grandes banques. »

 

Lire aussi >Chanel rentre au capital de la banque d’affaires Rothschild

Photo à la Une : © Presse[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row njt-role= »not-logged-in »][vc_column][vc_column_text]

Les autorités américaines ont fermé la Silicon Valley Bank (SVB) vendredi dernier. Quinze ans après l’effondrement de la banque Lehman Brothers et la crise mondiale de 2008, les États-Unis redoutent un effet de panique. Les actions bancaires sont, elles, chahutées sur les bourses européennes. Alors, y aura-t-il un effet domino ?

 

Quelles seront les retombées ? À la suite d’un bank run, un phénomène lors duquel un grand nombre de clients d’une banque retirent leurs dépôts le plus vite possible, la Silicon Valley Bank (SVB) a été fermée par les autorités vendredi dernier. Fondée en 1983, la SVB est loin d’être une petite banque. Elle était la 16ème banque des États-Unis il y a encore quelques jours, avec 35 000 clients, 210 milliards de dollars d’actifs et 8500 salariés. Banque prisée par le secteur de la tech, la SVB était, selon Reuters, le partenaire bancaire de près de la moitié des start-up américaines financées par capital-risque cotées en Bourse en 2022.

 

Cette crise se propagera-t-elle aux États-Unis et Outre-Atlantique ? Pour répondre, il s’agit d’abord de comprendre comment cet effondrement de la SVB a pu avoir lieu.

 

Après d’importants dépôts de ses clients en 2021, la SVB investit l’excès de liquidités dans des placements de long terme peu rémunérés et à faible risque, notamment des bons du Trésor américain et des obligations. Mais en 2022, la Fed remonte brutalement ses taux pour lutter contre l’inflation, et les start-ups se retrouvent démunies, ne pouvant accéder à leurs dépôts. La banque californienne est forcée de liquider ses obligations en urgence pour faire face aux retraits, mais ces dernières ont été affaiblies à cause de la hausse des taux. La banque accuse alors une perte de 1,8 milliard de dollars. Cette onde de choc inquiète la clientèle de la SVB, qui perd confiance et retire massivement son argent. Sur la seule journée de jeudi, alors qu’environ 42 milliards de dollars d’ordres de retraits ont été passés, tous n’ont pas pu être honorés. La panique bancaire a terrassé la Silicon Valley Bank.

 

Réaction instantanée

 

Mais les États-Unis comptent bien empêcher la situation de se dégrader. Vendredi 10 mars, la California Department of Financial Protection and Innovation (DFPI) prend le contrôle de la SVB, en invoquant son manque de liquidités et son insolvabilité. Une agence indépendante du gouvernement, la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC), est désignée comme administrateur judiciaire. Son rôle est de garantir les dépôts bancaires aux États-Unis.

La FDIC a créé la Deposit Insurance National Bank of Santa Clara, pour protéger les déposants assurés de la Silicon Valley Bank. Normalement, les dépôts effectués dans les banques américaines sont assurés jusqu’à 250 000 dollars. Mais selon la FDIC, 89% des 175 milliards de dollars déposés n’étaient pas couverts par une assurance à la fin de l’année 2022, car les clients ont largement dépassé ce plafond. La secrétaire au Trésor Janet Yellen a annoncé que cette limite ne serait pas prise en compte et que les déposants auront accès à la totalité de leur argent lundi. La Fed s’est également engagée à prêter les fonds nécessaires à d’autres banques qui en auraient besoin pour honorer les demandes de retraits de leurs clients. Ces mesures ont pour but de rassurer et de ne pas briser la confiance des clients, à l’instar des déclarations de Joe Biden. L’effondrement de la banque Lehman Brothers et la crise financière de 2008 sont en effet encore présents dans tous les esprits.

 

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Les banques françaises en sécurité

 

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Les autorités américaines ont fermé la Silicon Valley Bank (SVB) vendredi dernier. Quinze ans après l’effondrement de la banque Lehman Brothers et la crise mondiale de 2008, les États-Unis redoutent un effet de panique. Les actions bancaires sont, elles, chahutées sur les bourses européennes. Alors, y aura-t-il un effet domino ?

 

Quelles seront les retombées ? À la suite d’un bank run, un phénomène lors duquel un grand nombre de clients d’une banque retirent leurs dépôts le plus vite possible, la Silicon Valley Bank (SVB) a été fermée par les autorités vendredi dernier. Fondée en 1983, la SVB est loin d’être une petite banque. Elle était la 16ème banque des États-Unis il y a encore quelques jours, avec 35 000 clients, 210 milliards de dollars d’actifs et 8500 salariés. Banque prisée par le secteur de la tech, la SVB était, selon Reuters, le partenaire bancaire de près de la moitié des start-up américaines financées par capital-risque cotées en Bourse en 2022.

 

Cette crise se propagera-t-elle aux États-Unis et Outre-Atlantique ? Pour répondre, il s’agit d’abord de comprendre comment cet effondrement de la SVB a pu avoir lieu.

 

Après d’importants dépôts de ses clients en 2021, la SVB investit l’excès de liquidités dans des placements de long terme peu rémunérés et à faible risque, notamment des bons du Trésor américain et des obligations. Mais en 2022, la Fed remonte brutalement ses taux pour lutter contre l’inflation, et les start-ups se retrouvent démunies, ne pouvant accéder à leurs dépôts. La banque californienne est forcée de liquider ses obligations en urgence pour faire face aux retraits, mais ces dernières ont été affaiblies à cause de la hausse des taux. La banque accuse alors une perte de 1,8 milliard de dollars. Cette onde de choc inquiète la clientèle de la SVB, qui perd confiance et retire massivement son argent. Sur la seule journée de jeudi, alors qu’environ 42 milliards de dollars d’ordres de retraits ont été passés, tous n’ont pas pu être honorés. La panique bancaire a terrassé la Silicon Valley Bank.

 

Réaction instantanée

 

Mais les États-Unis comptent bien empêcher la situation de se dégrader. Vendredi 10 mars, la California Department of Financial Protection and Innovation (DFPI) prend le contrôle de la SVB, en invoquant son manque de liquidités et son insolvabilité. Une agence indépendante du gouvernement, la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC), est désignée comme administrateur judiciaire. Son rôle est de garantir les dépôts bancaires aux États-Unis.

La FDIC a créé la Deposit Insurance National Bank of Santa Clara, pour protéger les déposants assurés de la Silicon Valley Bank. Normalement, les dépôts effectués dans les banques américaines sont assurés jusqu’à 250 000 dollars. Mais selon la FDIC, 89% des 175 milliards de dollars déposés n’étaient pas couverts par une assurance à la fin de l’année 2022, car les clients ont largement dépassé ce plafond. La secrétaire au Trésor Janet Yellen a annoncé que cette limite ne serait pas prise en compte et que les déposants auront accès à la totalité de leur argent lundi. La Fed s’est également engagée à prêter les fonds nécessaires à d’autres banques qui en auraient besoin pour honorer les demandes de retraits de leurs clients. Ces mesures ont pour but de rassurer et de ne pas briser la confiance des clients, à l’instar des déclarations de Joe Biden. L’effondrement de la banque Lehman Brothers et la crise financière de 2008 sont en effet encore présents dans tous les esprits.

 

« On n’est pas dans la même situation, c’est beaucoup plus circonscrit, avec un certain type de banques et une clientèle d’un certain secteur [des banques régionales travaillant beaucoup avec le secteur technologique, NDLR] », indique Éric Dor, directeur des Études économiques à l’école de commerce IESEG. Lionel Melka, associé chez la société d’investissement Swann, estime lui aussi que la crise bancaire est déjà « circonscrite » avec les mesures des autorités américaines.

 

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