Lors de la dernière Paris Packaging Week, une Table Ronde exclusive orchestrée par Luxus+ a réuni des leaders du Retail de luxe pour explorer les tenants et aboutissants de l’engagement client à l’ère de la durabilité. Grâce à la participation de représentants éminents du groupe LVMH, du Bon Marché et d’Arvato France, cette rencontre a offert un éclairage précieux sur les pratiques innovantes et les initiatives environnementales déployées.
À l’occasion de la Paris Packaging Week, Luxus+ a organisé une Table Ronde exclusive en format phygital le 18 janvier à 14h30, en direct depuis le salon Packaging Première. L’objectif était de discuter des défis et opportunités liés au moyen de faire rayonner sa marque et d’améliorer notamment l’expérience de ses clients dans un monde confronté au changement climatique. Parmi les thèmes évoqués : une transformation omnicanale fluide, la personnalisation comme critère vertueux dans le parcours d’achat, l’optimisation des opérations de livraison, ou encore l’éco-conception des emballages.
Sous la houlette de Claire Domergue, directrice de la publication chez Luxus+ et modératrice du panel, se sont ainsi exprimés Nicolas Martin, Sustainable Store Planning Manager chez LVMH, Laurence Gayraud, directrice des Opérations et correspondante Environnement du Bon Marché (LVMH) et Emeric Crepin, directeur général d’Arvato France, prestataire logistique qui travaille avec les grands groupes de luxe à l’échelle internationale.
Les intervenants du groupe LVMH, du Bon Marché et d’Arvato France ont partagé leur expertise unique, offrant un aperçu de la manière dont la durabilité transforme le paysage du Retail de luxe.
Dans le contexte de la durabilité et du Retail
La première partie du webinar a débuté par une présentation sur les initiatives environnementales du groupe LVMH. Le groupe de luxe organise pour ses Maisons, les LIFE 360 Awards, la remise de récompenses dédiées à l’environnement. Il existe huit prix pour couronner huit secteurs, à savoir la gouvernance, l’énergie et eau, l’éclairage, la qualité de l’air intérieur, le design intérieur, la maintenance et l’enveloppe (extérieur des flagships). Le Bon Marché a remporté il y a deux ans celui de la rénovation de l’éclairage. Laurence Gayraud a ainsi partagé la vision et l’approche durable dans la rénovation des espaces du grand magasin, soulignant l’écoconception et l’utilisation créative de ressources existantes, comme le mobilier et la peinture à base d’algues.
« On met toute notre énergie pour écoconcevoir nos espaces. On essaye de faire quelque chose qui soit pensé durable grâce à nos équipes internes », a déclaré la directrice des Opérations et correspondante Environnement du Bon Marché.
Nicolas Martin, Sustainable Store Planning Manager de LVMH, a mis en avant l’importance de l’écoconception dans la construction des boutiques. « Dieu est dans les détails » cite-t-il en reprenant les paroles accordées à Saint Thomas d’Aquin. « On a cet objectif d’influencer positivement les Maisons pour faire de mieux en mieux pour améliorer constamment l’aspect environnemental dans la conception des boutiques. On aime la compétition ! » a-t-il souligné.
Emeric Crepin, DG d’Arvato France, a souligné l’impact de la pandémie sur les tendances du Retail, mettant en évidence les actions prises pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2030, notamment la gestion des stocks, l’économie circulaire et le recours à l’électricité renouvelable.
« Depuis le 1er janvier 2023, l’ensemble du groupe Arvato est 100% électricité renouvelable. On a réussi à réduire notre empreinte carbone de 32% depuis 2018 », a-t-il déclaré.
La relation et l’engagement client au centre des discussions
La table ronde a ensuite mis en lumière les initiatives du Bon Marché axées sur la durabilité, mettant l’accent sur la circularité. « Le chiffre d’affaires circulaire est un axe majeur pour décarboner l’activité et répondre à un besoin client important de faire durer les produits qu’il a acheté chez nous », a expliqué Laurence Gayraud.
Le partenariat avec des initiatives d’entreprenariat telles que la plateforme en ligne Nona Source a été évoqué, permettant la réutilisation de tissus de luxe pour créer de nouvelles pièces. À terme, le Bon Marché « vise 25% de son chiffre d’affaires à l’horizon 2030 en chiffres d’affaires circulaire ».
Nicolas Martin a abordé les défis de la durabilité, notamment les difficultés d’organisation et de gestion ainsi que les objections psychologiques. « Du côté des prix, il n’y a que 3% de surcoût en moyenne pour une solution plus green », détaille-t-il.
Le représentant de LVMH a rappelé les propos tenus par Bernard Arnault au sujet de ce grand tournant vers la durabilité, « une opportunité qu’on doit affronter avec courage », et l’importance de communiquer et de collaborer avec l’écosystème pour surmonter ces défis. Pour Nicolas Martin, les prochains grands thèmes incontournables seront la qualité de l’air intérieur et la climatisation.
Enfin, Emeric Crepin a partagé des exemples d’innovation dans la gestion des stocks, la personnalisation, avec notamment la création de box ou kits à la commande. La digitalisation du parcours client, développé par Arvato, est aussi un atout majeur. « Arvato a développé la solution C2C, qui permet de digitaliser le parcours du consommateur final et évite d’envoyer des bons de livraison et de facture », explique le directeur général.
La nécessité d’une transparence accrue et d’une collaboration étroite avec les fournisseurs et les clients a été soulignée. « C’est quelque chose qui est amené à se développer dans les prochaines années, bientôt il y aura des demandes de résultat. C’est important pour qu’on puisse mesurer où on en est et les objectifs en commun ».
Le pop-up store circulaire d’Emile garçon au Bon Marché
À l’occasion des fêtes, le Bon Marché a invité le designer Emile Garçon du 20 novembre au 10 janvier pour présenter sa nouvelle collection upcyclée et couture, (Re)born. Emile Garçon conçoit des pièces upcyclées uniques et couture qu’il réinvente à l’aide de gestes d’artisanes et de leur savoir-faire. La collection d’étoles est entièrement conçue à partir de foulards en soie dénichés dans les friperies du monde entier, ainsi que de velours de coton ou de soie provenant de fins de stocks. Adhérant aux principes éthiques et écologiques, cette collection reflète l’esprit du temps en adoptant l’approche de l’upcycling pour concevoir la mode d’une nouvelle manière.
La cohésion et la communication au service de la durabilité
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Photo à la Une : © Jean Christophe Hecquet