Alors qu’Hopium promet la sortie de son premier véhicule à hydrogène en 2025, c’est au tour de NamX, une start-up française, de dévoiler son premier prototype de HUV. Focus sur ces deux sociétés aux ambitions futuristes.
En 2017 et 2019 respectivement, deux sociétés du nom de NamX et Hopium ont décidé de miser sur la commercialisation des premières voitures fonctionnant à l’hydrogène. Et les deux start-ups françaises ambitionnent désormais de s’imposer sur le marché mondial. Explications.
Olivier Lombard : de pilote automobile à autoentrepreneur ambitieux
Après sa victoire aux 24 Heures du Mans en 2011 alors que ce n’était que sa première participation, ce pilote qualifié décide de se lancer un défi entrepreneurial : fonder sa propre entreprise. « J‘avais besoin de prendre des risques, de surmonter des obstacles, trouver des solutions, s‘adapter en permanence… » explique-t-il au quotidien Les Échos.
Inspiré par le fantasque milliardaire et fondateur d’entreprises à succès Elon Musk, il crée en octobre 2019 la première start-up française de voitures à hydrogène : Hopium. Et c’est alors le début d’un long et avant-gardiste périple pour le jeune pilote de 28 ans à l’époque.
La première voiture à hydrogène française : l’Hopium Machina
Les investisseurs convaincus par son projet et l’entrepreneur épaulé par plus de 200 ingénieurs et entreprises qui croient dur comme fer en ce dernier, la première voiture conçue par Hopium – ou du moins son prototype – voit le jour : l’Hopium Machina. À partir de ce moment-là, la société commence petit à petit à se faire un nom parmi les start-up automobiles françaises et innovantes.
Présentée pour la première fois au salon Vivatech de Paris en juin 2021, elle impressionne dès le premier coup d’œil. 230 km/h au compteur, puissance de 500 chevaux, autonomie de 1000 km pour un temps de recharge en hydrogène de seulement trois minutes : l’Hopium Machina bat tous les records. Et c’est également la première fois qu’une voiture à hydrogène est présentée à un public.
Peu de temps après le salon, l’Hopium Machina, commercialisée au prix de 125 000 euros, rencontre un franc succès auprès des clients et reçoit près de 1 100 précommandes. Une réelle victoire pour l’ancien pilote automobile.
Promise pour 2025, la Machina et son allure futuriste a notamment réussi à séduire l’ancien Ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari, qui a été autorisé par la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) d’entrer au conseil d’administration de cette entreprise.
Le Conseil d’Administration d’Hopium propose la nomination de Monsieur @Djebbari_JB, Ministre délégué aux Transports, en qualité d’administrateur.
Plus d’infos : https://t.co/Bw2XTQprdU pic.twitter.com/nk9PVa8cwy
— Hopium (@hopiumofficial) May 16, 2022
NamX, le nouveau concurrent d’Hopium
Mais récemment, un nouvel acteur de ce marché en expansion a fait son entrée pour venir concurrencer Hopium. C’est à Turin, en Italie, que l’entrepreneur franco-marocain Faouzi Annajah a dévoilé « NamX » , le nouveau constructeur automobile à hydrogène.
Passionné par l’automobile depuis son plus jeune âge, celui qui était salarié chez Renault pendant plus de 35 ans a présenté le prototype de son HUV (Hydrogen Utility Vehicule) le 11 mai dernier. Le véhicule a notamment été imaginé en partenariat avec Pininfarina, une société de design italienne qui a travaillé pour des grands noms de l’automobile comme Ferrari.
« Le HUV est un SUV à hydrogène aux lignes pures et musclées dont le réservoir principal est complété d’un jeu de six capsules pour une autonomie totale qui atteint 800 kilomètres. L’usage de capsules comme réservoirs secondaires constitue une innovation de rupture qui ouvre la voie au déploiement à grande échelle de l’hydrogène pour les véhicules particuliers à travers un nouveau modèle de distribution énergétique totalement décentralisé et à la demande », souligne un communiqué de NamX.
Attisant la curiosité, ce nouveau SUV à hydrogène sera proposé en deux versions : un modèle de 300 chevaux en pure propulsion atteignant une vitesse de 200 km/h et un autre de 550 chevaux doté de quatre roues motrices allant jusqu’à 250 km/h. Son prix se veut également très compétitif face aux 125 000 euros de l’Hopium Machina : le PDG a annoncé une fourchette de prix comprise entre 65 000 et 95 000 euros.
L’hydrogène, ennemi de l’écologie ?
HUV prévu pour 2025, les promesses tenues par NamX et notamment écologiques sont nombreuses, tant la question de l’impact environnemental de ces nouveaux véhicules à hydrogène fait débat. Si l’ambition de cette société est de concilier la mobilité humaine et la préservation de l’environnement au moyen de l’hydrogène vert, il reste tout de même essentiel de réfléchir au meilleur moyen écologique et économique de produire de l’hydrogène non polluant.
Gaz écologique d’un point de vue de sa consommation, sa fabrication et sa distribution, en revanche, s’avèrent très polluantes pour la planète. Ces deux facteurs devraient générer un taux de fuite de gaz de 10 %, soit plus de 60 millions de tonnes évacuées dans l’air par an, et dont les particules sont très nocives pour la couche d’ozone, explique Tracey Tromp, chercheur au California Institut of Technology (Caltech).
La question de la fabrication (française ?) de ces véhicules n’ayant été que très peu abordée par ces deux start-ups, il reste à voir si elles sauront trouver une alternative plus écologique et non polluante à la fabrication et distribution en hydrogène de leurs véhicules. Affaire à suivre…
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Photo à la Une : © Hopium