Louis Vuitton a clôturé en apothéose cosmique la Fashion Week de Paris, célébrant une décennie de création pour Nicolas Ghesquière. Fidèle à la sensibilité du créateur, ce défilé, considéré comme le meilleur de sa carrière, a été pensé comme un florilège de ses deux obsessions : la science-fiction et le sportswear.
Pour fêter ses dix ans à la tête de la création des collections femme chez Louis Vuitton, Nicolas Ghesquière a convié 4000 invités à remonter le fil de sa carrière en un défilé anniversaire aux allures de rave party galactique.
Ce show spectaculaire avec des boules disco géantes sur fond de musique électro a donné lieu à une nouvelle standing ovation pour le parisien de 52 ans, la deuxième de ce type depuis son époustouflant défilé printemps-été 2024 au sein du futur Hôtel Louis Vuitton sur les Champs-Elysées.
Une nouvelle aube
Dans un monde de la mode marqué par le changement perpétuel, LVMH a fait le choix de la stabilité en renouvelant fin 2023 et pour cinq années supplémentaires le mandat du prodige Nicolas Ghesquière aux rênes de la première marque de luxe mondiale, Louis Vuitton. Le créateur est depuis 2014 à la tête de ses collections femme et accessoires .
C’est sous une serre futuriste dans la cour carrée du Louvre que le 5 mars dernier, le directeur artistique a choisi de célébrer ses débuts au sein de la Maison Louis Vuitton. Pour marquer les esprits comme transmettre une contagieuse fièvre du son electro, l’espace était occupé par plusieurs structures sphériques aux câbles lumineux, œuvres de l’artiste plasticien Philippe Parreno et du producteur-designer James Chinlund.
En tout, ce sont 13 grands lustres futuristes aux allures de boules disco dystopiques et hérissées qui ont électrisé le show. Le plus grand d’entre eux évoquait un objet volant non identifié à mi-chemin entre un data center et la “machine à explorer le temps” du roman de HG. Wells. Comme une mise en abîme des connexions intérieures du designer, à la croisée de l’art et de la mode.
Sous cet éclairage XXL ont défilé une soixantaine de silhouettes à la fois futuristes et baroques aux accents sportswear, faites de vestes en néoprène ou brodées, de leggings seconde peau, de robes sequins et de blousons satinés. Véritables hommages ludiques aux malles monogrammées emblématiques de la Maison, Nicolas Ghesquière a conçu cette saison des robes graphiques en motif trompe l’œil avec fermoirs et anses dispersés façon puzzle.
Côté accessoires, il a été question de bonnets aux allures de pussyhat (bonnet aux oreilles de lapin, symbole contestataire féministe contre la politique de Donald Trump) mais aussi de gants fourrés de taille yeti, parfaits pour hiberner le temps d’une cryogénisation comme rebondir sur le buzz des tenues fourrées sur les réseaux sociaux.
Si le spectacle sur scène était total, ce n’est rien comparé à l’hystérie provoquée par la présence de trois superstars de la K-pop. Ainsi, à la surprise générale de ses fans, Felix Lee du groupe Stray Kids a défilé sur le podium. Le rappeur de 23 ans australo-coréen a été rejoint par d’autres ambassadeurs du Pays du Matin Calme, à savoir : Jung Hoyeon, l’actrice vedette de la série Netflix Squid Game ainsi que par Lisa du groupe Blackpink.
Dans le public, on pouvait voir les soutiens d’hier et d’aujourd’hui du créateur. Aux côtés de la nouvelle ambassadrice de la Maison, Saoirse Ronan, il y avait des fidèles comme les actrices Léa Seydoux et Emma Stone, respectivement visages de la marque depuis 2016 et 2017 . Mais c’était sans compter sur les actrices américaines Lily Collins (Emily In Paris), Chloë Grace Moretz, Cate Blanchett, l’actrice française Marina Foïs, l’actrice britannique ou encore la chanteuse américaine Kelly Rowland.
Même Catherine Deneuve, présente au même endroit dix ans plus tôt, était de « la party ».
Mémoire vive
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Photo à la Une : © Louis Vuitton