Le joaillier brésilien Ara Vartanian ouvre sa première boutique aux États-Unis

Jusqu’ici distribué aux Etats-Unis sous forme de corners en grands magasins, le joaillier originaire de São Paulo, plébiscité par Bella Hadid, Blake Lively ou Madonna ouvre sa toute première boutique amirale sur le sol américain. Pour ce tournant, Ara Vartanian a choisi Miami et l’un des centres commerciaux les plus chics du pays : Bal Harbour Shops.

 

Un espace intimiste et glamour

 

À l’image des deux points de vente de la marque à São Paulo, Ara Vartanian a de nouveau fait appel aux architectes Aldo Urbinati et Andrea Vosgueritchian de l’Estudio Tupi pour concevoir cette boutique.

 

© Estudio Tupi/Ara Vartanian

 

L’espace d’environ 92 m² a été conçu dans des tonalités sobres associant structures en bois Nogueira et Freijó avec du noir, du gris et du blanc. Le designer précise « La pierre naturelle est l’un des éléments les plus frappants, avec des murs en quartz de cristal et des papiers peints et brodés à la main par De Gournay.”

 

L’ensemble donne à voir un point de vente intimiste, élégant et moderne, parfait pour exposer les bijoux en pierres précieuses du joaillier.

 

Une adresse stratégique

 

Se confiant au Zing Report, Vartanian a dit avoir opté pour Miami en grande partie suite à un  changement démographique observé à l’issue de la pandémie.  « Lorsque [la pandémie] s’est déclarée aux États-Unis, il y a eu une forte migration des côtes est et ouest vers Miami, et nous avons donc pensé que c’était l’endroit idéal pour notre magasin phare aux États-Unis »  a-t-il déclaré.

 

Avec ses 43 058 mètres carrés situés au 97 000 Collins Avenue – au nord de Miami Beach – Bal Harbour Shops a l’avantage d’être implanté dans une zone qui forme, avec le Design District, les principales artères luxe de la ville de Floride.

 

Célèbre pour ses boutiques de créateurs et ses marques de luxe, ce centre commercial à ciel ouvert, bordé par une végétation tropicale, est également considéré comme l’un des plus lucratifs au monde. Avant pandémie, le bâtiment présentait ainsi un revenu de 2 555 dollars par mètre carré, soit mieux que les principaux centres commerciaux de New York, Londres, Dubaï et Orlando.

 

© Bal Harbour Shops

 

Réputé pour ses jardins, ses fontaines et ses magasins de mode, Bal Harbour Shops est aussi un haut lieu de l’activité de joaillerie et Haute joaillerie  avec les boutiques Tiffany & Co, Bulgari, Chanel, Chopard, Harry Winston ou encore Tourneau.

 

La boutique se trouve à côté des marques de literie italienne Frette et Haremlique Istanbul, au troisième étage du centre commercial.

 

Une autre créatrice de bijoux, Maria Tash, s’est implantée durablement dans le centre commercial. La marque, qui avait ouvert une boutique éphémère en août 2021, a renouvelé son bail pour un magasin permanent à son emplacement actuel, une boutique de 306 mètres carrés au deuxième étage. Cette marque new-yorkaise est spécialisée dans des piercings et boucles d’oreilles, qui ont notamment eu l’honneur d’orner les oreilles de Rihanna, Beyonce et Gwyneth Paltrow.

 

D’autres ouvertures de magasins sont prévues, notamment Roberto Cavalli, Bally de même qu’un agrandissement de Fendi.

 

Le centre commercial fait lui-même  l’objet d’une extension de 340 387 mètres carrés qui devrait être achevée en 2024.

 

Le grand Miami concentre 6 millions de résidents à l’année et représente plus de 26, 5 millions de visiteurs en 2022, selon les chiffres présentés par le Greater Miami & Miami Beach Visitors Bureau.

 

La ville attire surtout des américains (essentiellement de New York, Atlanta et Chicago)  mais également une clientèle limitrophe venue d’Amérique Latine (Colombie, Brésil, Canada et Mexique).

 

L’aéroport International de Miami qui se prépare à accueillir un terminal ultra luxe d’ici 2025, a accueilli plus de 50,6 millions de voyageurs en 2022. Miami figure parmi les destinations de premier plan pour le shopping de luxe aux Etats-Unis.

 

L’ouverture progressive cette année du Time Century Jewelry Center dans le centre-ville de Miami, un bâtiment de 20 900 m² dédié à l’horlogerie joaillerie courant sur 9 étages et incluant espaces retail et bureaux devrait fortement contribuer à renforcer la réputation de la ville sur l’échiquier du luxe.

 

Et la ville peut compter sur l’arrivée de nouveaux entrants peu connus des américains et issus d’Amérique du sud comme Ara Vartanian pour entretenir la désirabilité de Miami.

 

Le joaillier des stars

 

Né dans une famille de bijoutiers libanais et inspiré par son enfance passée au Brésil au milieu des pierres précieuses, le designer armeno-brésilien a fondé sa marque éponyme en 2000. Il est réputé pour ses bagues à deux ou trois doigts, l’utilisation de pierres précieuses colorées – souvent inversées – et la création de formes uniques et innovantes.

 

Ses créations vont de designs géométriques complexes et audacieux à des silhouettes simples et féminines, tant pour la bijouterie fine que pour la haute joaillerie.

 

São Paulo, la ville de son enfance et de ses premières boutiques, constitue pour lui une source intarissable d’inspiration. A Elite Traveler, il déclare en 2019 « São Paulo est une ville très dynamique où les cultures se mélangent. Sa situation géographique se situe entre les États de Minas Gerais et de Bahia, qui sont de grands fournisseurs de pierres précieuses telles que les diamants, les émeraudes et les tourmalines. »

 

Ara Vartanian dans son atelier © Bal Harbour Shops

 

En 2017, Vartanian a lancé une collaboration avec son amie et top-modèle Kate Moss, qui est depuis longtemps une promotrice de choix pour l’univers joaillier. Son statut d’ambassadrice de la marque a considérablement accru sa visibilité, notamment aux États-Unis. Un an plus tôt, le créateur avait ouvert son premier point de vente en dehors du Brésil – aujourd’hui fermé – à Londres, dans le quartier de Mayfair.

 

Cette ouverture avait donné l’occasion d’une collection capsule co-construite avec la top model britannique, inspirée par les légendes et le mysticisme anglais.

 

Depuis, des célébrités aussi diverses que Madonna, Naomi Campbell et Mindy Kaling ont porté ses créations.

 

Engagé dans la transformation environnementale de l’industrie joaillière de son pays, le designer met en lumière – via sa Conscious Mining Initiative – les mines qui investissent dans leur communauté et qui produisent des pierres qui peuvent être tracées.

 

Le sol du Brésil est riche de  nombreuses pierres précieuses comme la rubellite (dont la teinte va du rouge au rosé), l’émeraude ou encore la fameuse tourmaline paraiba à la couleur bleue néon.

 

Pour célébrer son arrivée à Bal Harbour Shops, Vartanian a créé deux bracelets disponibles exclusivement dans la boutique de Miami : le bracelet Biela avec des diamants 18k et de la tourmaline Paraiba sertie en or blanc, et le bracelet Pulsar, composé de rubellite et de diamants blancs, serti en or blanc et rose.

 

Capture d’écran de la collection bracelets sur le site vitrine du joaillier brésilien © Ara Vartanian

 

« Nos clients américains ont montré un vif intérêt pour les pierres de couleur », explique le designer qui cite des modèles classiques ayajnt trouvé un écho particulier auprès de la clientèle américaine, tels que les boucles d’oreilles à crochet, la bague pieuvre emblématique de la marque ou encore des colliers de pierres précieuses.

 

Autant de pièces qui sont déjà populaires auprès de célébrités telles que Bella Hadid, Lupita Nyong’o et Blake Lively.

 

Alors que la marque a l’intention de se développer aux États-Unis, le créateur tient à affirmer ses ambitions internationales : « Nous sommes une marque indépendante qui s’est développée de manière organique, en respectant le temps de nos bijoux faits à la main.” Il ajoute “Une fois la marque consolidée, nous commencerons à penser à l’avenir et à d’éventuelles nouvelles expansions. Ara Vartanian est une marque aux racines brésiliennes, mais qui a les yeux tournés vers le monde ».

 

2023 promet ainsi d’être dynamique pour la marque joaillière qui annonce “une année riche en projets et en défis […] à partager avec tout le monde. »

 

 

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Photo à la Une :  © Ara Vartanian

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Victor Gosselin
Victor Gosselin est journaliste spécialisé luxe, RH, tech, retail et consultant éditorial. Diplômé de l’EIML Paris, il évolue depuis 9 ans dans le luxe. Féru de mode, d’Asie, d’histoire et de long format, cet ex-Welcome To The Jungle et Time To Disrupt aime analyser l’info sous l’angle sociologique et culturel.

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