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La crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 n’a économiquement épargné aucun secteur. L’arrêt du tourisme accompagné de la fermeture des frontières dans le but de contenir l’épidémie, a eu de lourdes conséquences sur le secteur aérien.
Ayant subi un arrêt complet en France en mars 2020, les compagnies aériennes ont depuis connu une reprise assez inégale. Eurocontrol, organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne, vient de dévoiler les chiffres de la crise, entre mars 2020 jusqu’au premier trimestre 2021.
Après un confinement strict de mars à mai 2020, ainsi que deux autres plus souples fin 2020 et début 2021, les compagnies aériennes ont grandement souffert de la crise et n’ont pu opérer qu’un nombre limité de vols. En tout depuis mars 2020, le ciel français aurait connu une perte de plus de 1,2 million de vols.
Eurocontrol a donc comparé les données de l’année 2020-2021 avec celles de 2019, faisant le constat des lourdes pertes dû à la crise sanitaire.
Quelle reprise pour l’aérien en France ?
À titre de premier exemple, sur la dernière semaine du mois de mai, 2 059 vols journaliers ont été constatés en France, soit une baisse de 56% par rapport à 2019 (moyenne sur 7 jours). Sur la même période, les lignes internes ont limité la casse avec une baisse de seulement 23%, alors que celles internationales ont eu du mal à repartir (-67%).
Malgré des campagnes de vaccinations nationales en croissance ainsi que des restrictions sanitaires amoindries, l’organisation estime que l’activité de 2021 ne sera équivalente qu’à hauteur de 45% de celle de 2019.
L’aéroport le plus fréquenté de France, Paris Charles de Gaulle, se situe en sous-performance. Avec une moyenne de 514 vols par jour sur l’exercice de son activité 2020-2021, ce dernier a enregistré une baisse de 64% par rapport à 2019.
Les compagnies low-cost : les plus touchées par la crise
À la surprise de tous, ce sont les compagnies low-costs qui ont le plus de mal à repartir depuis la crise sanitaire. Ces dernières ont notamment affiché une réduction drastique de leur trafic, à hauteur de 80%, sur la dernière semaine du mois de mai 2021. EasyJet reste lui aussi dans la même tendance, avec un nombre de vols hebdomadaires dévissé à -84%.
Sur la même période, les lignes régulières sont également en grande difficulté (-65%) alors que l’aviation business superforme (-16%), tout comme les charters (-20%).
Cependant, dans sa globalité, le trafic aérien devrait atteindre 71% de son activité en 2022 par rapport à 2019, si la situation sanitaire continue de s’améliorer. Mais ce n’est néanmoins qu’en 2025 que le trafic aérien devrait observer un retour à la normale. Si la vaccination atteint un seuil élevé, menant à l’immunité collective, en 2024, le trafic aérien français pourrait alors atteindre 95% du trafic constaté en 2019.
Au cas par cas : La situation pour Air France KLM ?
Selon un bilan dévoilé le jeudi 3 juin dernier, le groupe franco-néerlandais a subi une perte de 1,5 milliard d’euros au premier trimestre 2021. Se traduisant par une baisse de 57% de leur chiffre d’affaires par rapport au premier trimestre 2020, le groupe a pu notamment observé une chute de 73,4% du nombre de passagers. Cependant, le groupe a pu être recapitalisé au mois de mai dernier avec l’aide de l’Etat français, qui a doublé sa participation de 14,3 % à 28,6 %.
« On ne peut pas dire que la situation épidémique à ce stade, en tout cas au niveau international, se soit vraiment améliorée, même si on voit ici ou là des premiers chiffres qui montrent que les campagnes de vaccination commencent à produire leurs effets », a constaté Frédéric Gagey, directeur financier de la firme.
Le groupe qui a déployé au premier trimestre 2021 48% de leurs capacités, compte légèrement les augmenter au second trimestre, à hauteur de 50%.
Pour le troisième trimestre 2021, « le groupe prévoit une capacité en sièges-kilomètres disponibles comprise entre 55 % et 65 % par rapport à 2019″ , a détaillé Air France-KLM dans un communiqué. Même si dans de nombreux pays les campagnes vaccinales s’accélèrent, Frédéric Gagey a souligné que le groupe « n’est pas encore dans une situation où chacun voyage librement, il faudra évidemment encore de nombreux mois avant d’arriver à une situation qu’on pourrait comparer à celle de 2019 » .
Situation similaire pour Boeing
Pour ce deuxième géant de l’aviation, c’est le même cas auquel il doit faire face. Ayant réalisé un chiffre d’affaires de 15,2 milliards de dollars au premier trimestre 2021, ce dernier a tout de même subi une perte de 561 millions de dollars, comparé à la même période un an plus tôt. À savoir que ces chiffres sont minimes lorsqu’on les compare à la période de mars à décembre 2020. L’an dernier, Boeing avait accusé une perte abyssale de 11,9 milliards de dollars et vu son chiffre d’affaires fondre de 24% à 58,2 milliards de dollars.
» Bien que la pandémie mondiale continue de poser des problèmes à l’environnement général du marché, nous considérons l’année 2021 comme un point d’inflexion clé pour notre secteur, car la distribution des vaccins s’accélère et nous travaillons ensemble, au sein du gouvernement et de l’industrie, pour contribuer à une reprise solide « , a commenté Dave Calhoun, le PDG de Boeing.
Pour le moment, Boeing n’a pas communiqué de perspectives chiffrées pour l’année 2021.
La concurrence entre Boeing et Airbus
Cependant, Boeing a un défi supplémentaire auquel ce dernier doit faire face. Le géant Airbus, enregistrant un chiffre d’affaires à hauteur de 49,9 milliards d’euros contre 70,4 milliards en 2019 (-29%) reste le concurrent premier de Boeing. La part de Boeing sur le marché des avions de ligne monocouloirs est passée d’environ 50 % il y a dix ans à environ 35% cette année, après la longue immobilisation du 737 MAX, selon Agency Partners notamment. L’année qui arrive implique alors de grands enjeux pour la firme Boeing. Pour contrer l’A321neo, le monocouloir d’Airbus, Boeing compte mettre en place sur le marché d’ici 2029, un nouveau jet monocouloir de 5 000 milles avec environ 10 % de consommation de carburant en plus.
« Je suis convaincu que sur une plus longue période de temps, nous reviendrons là où nous devons aller et je suis confiant dans la gamme de produits » , a déclaré Calhoun en avril dernier.
Un analyste de Teal Group, Richard Aboulafia, a également confirmé l’atout de cette décision, en déclarant qu’ « il n’y a pas de meilleur moyen de réparer leur image que d’investir dans l’avenir maintenant, purement et simplement » .
Lire aussi > RÉMY COINTREAU, THE REALREAL ET PVH DÉPASSENT LES ATTENTES POUR LE PREMIER TRIMESTRE
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La crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 n’a économiquement épargné aucun secteur. L’arrêt du tourisme accompagné de la fermeture des frontières dans le but de contenir l’épidémie, a eu de lourdes conséquences sur le secteur aérien.
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La crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 n’a économiquement épargné aucun secteur. L’arrêt du tourisme accompagné de la fermeture des frontières dans le but de contenir l’épidémie, a eu de lourdes conséquences sur le secteur aérien.
Ayant subi un arrêt complet en France en mars 2020, les compagnies aériennes ont depuis connu une reprise assez inégale. Eurocontrol, organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne, vient de dévoiler les chiffres de la crise, entre mars 2020 jusqu’au premier trimestre 2021.
Après un confinement strict de mars à mai 2020, ainsi que deux autres plus souples fin 2020 et début 2021, les compagnies aériennes ont grandement souffert de la crise et n’ont pu opérer qu’un nombre limité de vols. En tout depuis mars 2020, le ciel français aurait connu une perte de plus de 1,2 million de vols.
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