Les salons horlogers du monde lourdement touchés par la pandémie

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L’industrie horlogère suisse connaît l’une de ses années les plus rudes dues à la crise sanitaire mondiale, contrainte d’assister aux annulations successives de ses nombreux salons.

 

C’est de manière exceptionnelle que l’un des plus grands salons internationaux d’exposition en horlogerie et bijouterie Watches & Wonders n’aura pas vu le jour pendant deux ans.

 

Anciennement baptisé Salon International de la Haute Horlogerie, ce salon d’exception fut annulé cette année mais également pour avril 2021 : «Au vu des incertitudes liées à la crise sanitaire actuelle, le Comité des Exposants de Montres et Merveilles de Genève a pris la décision de ne pas tenir le Salon physique, prévu du 7 au 13 avril 2021.»

 

Ce grand salon, dominé par de nombreuses marques de luxe du groupe français Richemont telles que A. Lange & Söhne, Cartier, Jaeger-LeCoultre, ou encore Montblanc, n’offrira malheureusement pas durant ces deux années l’opportunité de présenter comme traditionnellement les pièces des nouvelles collections de ces marques : «Une édition entièrement numérique sera proposée aux mêmes dates sur watchsandwonders.com avec de nouveaux services et fonctionnalités, où les marques participantes pourront présenter leurs nouvelles montres pour 2021 et interagir directement avec leur public.»

 

D’autres marques font face à la même problématique. Rolex, Patek Philippe, Tudor, Chanel et Chopard ont dû, sous la contrainte, se retirer de l’exposition physique. Une décision qui avait également été prise plutôt cette année à l’occasion du Baselworld, salon mondial de l’horlogerie et de la bijouterie suisse.

 

En tant que principal marché et consommateur du luxe, la Chine s’est également vue annuler l’un de ses plus grands salons horlogers de Hong Kong pour le transformer en événement virtuel, qui devait avoir lieu en septembre, dû à la pandémie mais également aux instabilités politiques de la ville.

 

Un communiqué officiel du Conseil de développement du commerce de Hong Kong annonçait alors la nouvelle : «Après consultation… Une décision a été prise de migrer la foire en ligne, en la consolidant avec d’autres foires dans HKTDC Autumn Sourcing Week – ONLINE. L’exposition en ligne se tiendra du 16 au 27 novembre 2020, permettant à l’industrie de continuer à explorer les opportunités commerciales. »

 

Si les grandes marques implantées sur le marché renvoient une image forte et bien installées face aux potentiels risques auxquels elles peuvent faire face, la pandémie mondiale aura pourtant laissé des traces.

 

Le groupe Richemont a affiché lors de son dernier premier trimestre de 2020, une baisse globale de ses ventes en gros de 65%, et au détail de 43%. Et pour cause, essentiellement les «fermetures temporaires de magasins, un tourisme fortement réduit et un sentiment généralement faible des consommateurs». Les ventes des horlogers spécialisés du groupe ont également diminué à cette période de 56%, en raison des mêmes causes, en plus d’une faible pénétration sur l’ e-commerce mondial.

 

Le groupe suisse Swatch a également dévoilé ses résultats pour son premier trimestre de 2020. Les échanges mondiaux ont fortement ralenti, ce qui a causé une forte perte sur les ventes de 46% en plus d’une perte d’exploitation de 491 millions de dollars australiens, contre 822 millions en 2019. Pour autant, le groupe Swatch a tenu à mettre en place une politique exceptionnelle au sein de l’entreprise pour maintenir au maximum ses emplois. En contrepartie, sur 23 000 employés, 6 000 devront subir une réduction sur les horaires et les salaires.

 

Le groupe de luxe français LVMH, propriétaire des marques TAG Heuer, Zenith, Bvlgari et Hublot, avait également subi d’importantes pertes au premier trimestre de 2020, avec notamment une diminution de son chiffre d’affaires de 26%.

 

Néanmoins, une des branches de marché parvient à se démarquer des autres, celle des montres d’occasion. Les résultats des ventes aux détails sont plutôt bons et le marché est en plein essor depuis ce début d’année. Selon le journal britannique Telegraph, le site en ligne WatchBox aurait affiché cette année une hausse de 48% sur ses ventes de montres-bracelets vintages, sur une tranche de prix à l’unité de 100 000 livres sterling par montre.

 

Le segment qui montre cependant de grandes difficultés est celui des petits horlogers. De plus en plus, les salons pour petits exposants et plateformes en ligne se réduisent, posant un réel problème pour ces marques qui voient la fréquentation de leurs points de ventes diminuer et par conséquent, font décroître leur notoriété.

 

Lire aussi > HORLOGERIE SUISSE : LE MARCHÉ DOIT SAVOIR COMBINER E-COMMERCE ET VENTE EN DIRECT, SELON DELOITTE

 

Photo à la Une: © Presse[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]

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