Les députés belges appellent au boycott européen des diamants russes

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Les parlementaires d’Outre-Quiévrain souhaitent faire interdire l’importation en Europe, de diamants russes, soupçonnés d’aider à financer la guerre.  Le lobby de la plate-forme anversoise, par laquelle transite un quart des diamants russes, juge que ce bannissement serait contourné et catastrophique pour eux.

 

Des diamants tâchés -même symboliquement- du sang de la guerre, perdent toute beauté.

 

C’était déjà le sens des interdictions portées dans les années, contre les “diamants du sang” issus du continent africain et dont le commerce servait à alimenter des conflits, notamment en Angola dans les années 90.

 

C’est aujourd’hui aux diamants russes d’être dans le collimateur des députés belges, qui souhaitent faire interdire leurs importations par la commission européenne. Ils ont voté à l’unanimité une résolution en ce sens, qui doit encore être soumise début mai en séance plénière à la Chambre, pour être définitivement adoptée.

 

Le texte parlementaire demande au gouvernement belge de « plaider explicitement, au sein du Conseil européen, pour l’instauration d’une interdiction d’importation visant à la fois le commerce direct et le commerce indirect de diamants russes ».

 

Signal fort

 

« Après un signal aussi fort du Parlement belge, je ne vois pas trop comment les diamants pourraient être ignorés dans le onzième paquet de sanctions de l’UE ciblant la Russie, a déclaré mercredi à l’AFP le député écologiste Samuel Cogolati, défenseur actif du texte.

 

Le geste n’a rien de neutre en effet, venant d’un pays où se situe traditionnellement la principale plate-forme du commerce mondial de diamants bruts, à savoir la ville d’Anvers. « A peu près 85% des diamants bruts » du monde entier, « la moitié des diamants polis et 40% des diamants industriels » y transitent. “25 % de ces diamants viennent de Russie » selon plusieurs sources.

 

Or, ceux-ci constituent une source de devises importantes pour le pays dirigé par Vladimir Poutine, évaluée à quelque 4 milliards de dollars. Les profits d’une entreprise comme Alrosa, spécialisée dans l’extraction de diamants, appartenant pour un tiers à l’Etat russe et dirigée par Serguei Ivanov, un proche du président russe, seraient ainsi utilisés à des fins belliqueuses.

 

Anvers contourné

 

Dès la fin mars 2022, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait plaidé  en vidéoconférence devant le Parlement belge pour le boycott des diamants russes. Son discours vibrant – « la paix a beaucoup plus de valeur que les diamants (…) donc aidez-nous”, n’avait pas eu de suite jusqu’ici.

 

Les autorités belges se sont jusqu’ici montrées peu réceptives, arguant d’un contournement d’Anvers au profit d’autres Hubs tels que Dubaï. Les diamants russes pourraient ainsi y transiter, obtenant au passage “un certificat de virginité  » avant d’arriver en Europe.

 

Dans les couloirs de Bruxelles, Tom Neys, le porte-parole d’AWDC, l’association des diamantaires d’Anvers, faisait aussi valoir qu’en cas d’interdiction, « il faudrait moins de 48 heures pour que les Russes mettent leurs diamants dans des avions et les vendent en Inde”. Avec un “impact nul pour la Russie” et “catastrophique » pour Anvers.

 

Une idée qui fait son chemin

 

Il n’empêche, l’idée du bannissement des diamants russes fait son chemin, et pas seulement à l’échelle européenne. Une telle disposition va aussi être mise sur la table du G7, à l’occasion de sa prochaine réunion, du   19 au 21 mai à Hiroshima (Japon).

 

Outre trois pays membres de l’union européenne (Allemagne, France, Italie), le groupe des sept réunit aussi la Grande-Bretagne, le Canada, les Etats-Unis, et le Japon.  Soit autant de marchés importants pour le luxe, et la vente de diamants en particulier.   Les Etats-Unis ont pour leur part sanctionné l’entreprise russe Alrosa dès le début de la guerre.

 

 

Lire aussi > Tag Heuer introduit des diamants synthétiques dans sa nouvelle montre

 

Photo à la Une : © Presse[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row njt-role= »not-logged-in »][vc_column][vc_column_text]

Les parlementaires d’Outre-Quiévrain souhaitent faire interdire l’importation en Europe, de diamants russes, soupçonnés d’aider à financer la guerre.  Le lobby de la plate-forme anversoise, par laquelle transite un quart des diamants russes, juge que ce bannissement serait contourné et catastrophique pour eux.

 

Des diamants tâchés -même symboliquement- du sang de la guerre, perdent toute beauté.

 

C’était déjà le sens des interdictions portées dans les années, contre les “diamants du sang” issus du continent africain et dont le commerce servait à alimenter des conflits, notamment en Angola dans les années 90.

 

C’est aujourd’hui aux diamants russes d’être dans le collimateur des députés belges, qui souhaitent faire interdire leurs importations par la commission européenne. Ils ont voté à l’unanimité une résolution en ce sens, qui doit encore être soumise début mai en séance plénière à la Chambre, pour être définitivement adoptée.

 

Le texte parlementaire demande au gouvernement belge de « plaider explicitement, au sein du Conseil européen, pour l’instauration d’une interdiction d’importation visant à la fois le commerce direct et le commerce indirect de diamants russes ».

 

Signal fort

 

« Après un signal aussi fort du Parlement belge, je ne vois pas trop comment les diamants pourraient être ignorés dans le onzième paquet de sanctions » de l’UE ciblant la Russie”, a déclaré mercredi à l’AFP le député écologiste Samuel Cogolati, défenseur actif du texte.

 

Le geste n’a rien de neutre en effet, venant d’un pays où se situe traditionnellement la principale plate-forme du commerce mondial de diamants bruts, à savoir la ville d’Anvers. « A peu près 85% des diamants bruts » du monde entier, « la moitié des diamants polis et 40% des diamants industriels » y transitent. “25 % de ces diamants viennent de Russie » selon plusieurs sources.

 

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Les parlementaires d’Outre-Quiévrain souhaitent faire interdire l’importation en Europe, de diamants russes, soupçonnés d’aider à financer la guerre.  Le lobby de la plate-forme anversoise, par laquelle transite un quart des diamants russes, juge que ce bannissement serait contourné et catastrophique pour eux.

 

Des diamants tâchés -même symboliquement- du sang de la guerre, perdent toute beauté.

 

C’était déjà le sens des interdictions portées dans les années, contre les “diamants du sang” issus du continent africain et dont le commerce servait à alimenter des conflits, notamment en Angola dans les années 90.

 

C’est aujourd’hui aux diamants russes d’être dans le collimateur des députés belges, qui souhaitent faire interdire leurs importations par la commission européenne. Ils ont voté à l’unanimité une résolution en ce sens, qui doit encore être soumise début mai en séance plénière à la Chambre, pour être définitivement adoptée.

 

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Signal fort

 

« Après un signal aussi fort du Parlement belge, je ne vois pas trop comment les diamants pourraient être ignorés dans le onzième paquet de sanctions » de l’UE ciblant la Russie”, a déclaré mercredi à l’AFP le député écologiste Samuel Cogolati, défenseur actif du texte.

 

Le geste n’a rien de neutre en effet, venant d’un pays où se situe traditionnellement la principale plate-forme du commerce mondial de diamants bruts, à savoir la ville d’Anvers. « A peu près 85% des diamants bruts » du monde entier, « la moitié des diamants polis et 40% des diamants industriels » y transitent. “25 % de ces diamants viennent de Russie » selon plusieurs sources.

 

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Sophie Michentef
Sophie Michentef a évolué plus de 30 ans dans la presse professionnelle. Pendant une quinzaine d’années, elle a encadré la rédaction France et international du Journal du Textile. Elle met désormais son expertise presse, textile, mode et luxe au service de journaux, organisations professionnelles et entreprises.
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