Le sort des 26 magasins Galeries Lafayette français en procédure de sauvegarde est actuellement entre les mains du Tribunal de Commerce de Bordeaux. Propriété de l’homme d’affaires bordelais Michel Ohayon, ces magasins font face à des difficultés financières et structurelles, mettant en péril leur avenir et celui des salariés. La décision du tribunal, qui devrait être rendue avant le 22 février, aura des répercussions majeures sur le paysage commercial des centres-villes concernés et sur l’emploi local.
Ce mercredi, jour de la Saint Valentin, le Tribunal de Commerce de Bordeaux se penche sur le destin de 26 grands magasins Galeries Lafayette disséminés à travers la France. Ces établissements, employant plus de 1000 personnes, sont au cœur d’une bataille juridique et financière qui pourrait sceller leur avenir.
Le dossier en question implique Michel Ohayon, propriétaire de ces 26 ? magasins, qui ont été cédés par le groupe Galeries Lafayette. Cet ensemble commercial représentait un pilier de l’empire commercial de l’homme d’affaires bordelais, qui avait aussi procédé à d’autres acquisitions. Cependant, des revers récents, tels que la liquidation de Camaïeu et la revente de Go Sport, Gap et La Grande Récré à des concurrents, ont mis en lumière les difficultés financières de l’entrepreneur.
Au-delà des implications financières, ce dossier revêt une dimension politique, ces grands magasins étant des acteurs majeurs dans plusieurs régions françaises. L’image du groupe Galeries Lafayette, qui a cédé ces magasins sous-performants, est également en jeu. Michel Ohayon, qui avait initialement pour ambition de revitaliser les commerces de centre-ville, se retrouve aujourd’hui confronté à une situation critique.
Difficultés de longue date
Le groupe n’aurait probablement jamais anticipé une telle série de revers lorsque, en 2018 et 2021, Michel Ohayon procède à l’acquisition des fonds de commerce de ces 26 Galeries Lafayette. Ces derniers sont ensuite exploités en affiliation (franchise) par le biais de la société Hermione Retail, avec l’achat simultané de tous les locaux commerciaux. Ces actifs sont alors regroupés au sein de sa Financière immobilière bordelaise (FIB), elle-même confrontée à des difficultés financières.
À l’époque, l’objectif affiché par le sexagénaire était de revitaliser les commerces des centres-villes des petites et moyennes agglomérations. Cependant, cinq ans plus tard, la réalité est bien différente. En février 2023, une procédure de sauvegarde est lancée pour l’ensemble des 26 grands magasins. Nombre d’entre eux nécessitent des rénovations majeures, certains se trouvant même dans un état critique. Les loyers élevés, le manque d’investissements et l’accumulation de dettes sont autant de facteurs soulevés par les représentants du personnel et d’autres observateurs du secteur.
Le montant total des dettes s’élèverait à 153 millions d’euros. Le plan de continuité présenté par la société Hermione Retail envisage d’effacer 70% de ces créances, avec un étalement sur une période de dix ans pour le solde restant.
Le plan de sauvegarde inquiète
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Photo à la Une : © Galeries Lafayette