[DOSSIER SPÉCIAL CITÉ DU LUXE] Le développement durable, un enjeu majeur des entreprises de la mode et du luxe (3/4)

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La Cité du Luxe 2020 se tiendra le 13 mars prochain à l’EIML (Ecole Internationale du Marketing du Luxe), dans le 15e arrondissement de Paris. Véritable lieu d’échange, de dialogue et de débats entre les générations dont l’objectif est de s’enrichir au contact de professionnels et experts du secteur du luxe, cette journée de conférences revient pour une 9e édition autour de l’engagement des entreprises du luxe. Luxus Plus, partenaire de l’événement, vous dévoile en exclusivité les enquêtes menées par les étudiants de 5ème année en cycle Mastère de l’EIML Paris dans le cadre de leurs échanges avec les professionnels du luxe pour la préparation de l’événement.

Par Coralie Harmant – Marion Dragan – Marie Crozet (étudiants en 5é année de cycle Mastère A à l’EIML Paris), sous le direction de Claire Domergue, Directrice de la publication de Luxus Plus

 

L’industrie de la mode est la deuxième plus polluante au monde, après celle du pétrole. C’est en tous cas une affirmation que l’on retrouve dans de nombreuses campagnes militantes, articles et documentaires révolutionnaires – parmi lesquels The True Cost par Andrew Morgan.

 

En 15 ans, la production mondiale de vêtement a doublé. Moins de 1% des vêtements est recyclé et la moitié est jeté, moins d’un an après son achat. Face à ces données alarmantes, le luxe cherche à se réinventer.

 

A l’heure d’une prise de conscience écologique et responsable, le luxe poursuit son développement en tenant compte de nouveaux enjeux écologiques.

 

De nouvelles stratégies de sourcing, d’innovation ainsi que de nouveaux business model voient ainsi le jour. Décryptage.

 

Une démarche environnementale et sociétale revendiquée

 

Afin de répondre aux demandes de clients de plus en  plus soucieux de l’impact sur l’environnement des produits qu’ils consomment, les marques ont eu à se réinventer et à opter pour de nouveaux matériaux éco-responsables, jusqu’alors peu répandus dans l’industrie textile.

 

C’est le cas par exemple de la marque Stella McCartney, qui a eu à cœur depuis ses débuts dans les années 2000 de mettre en avant une mode plus responsable, notamment en faisant rimer développement durable avec innovation. L’enseigne a dans cette perspective annoncé la sortie en mai 2020 de son premier jean biodégradable, réalisé grâce à la technologie italienne innovante Coreva®.

 

Intégrer l’environnement dès la conception du produit, telle est donc la vocation de plus en plus de marques. Marine Serre, lauréate du prix LVMH 2017, utilise quant à elle des matières issues du recyclage afin de proposer des collections toujours plus responsables, répondant aux enjeux économiques actuels.

 

Plus de 50 % de ses collections recourent déjà à cette méthode, même si elle vise 60 à 70 % pour les années à venir. « Le plus compliqué, c’est le travail de sourcing, explique-t-elle. Cela représente 70 % du processus, car il faut trouver de la matière en qualité et en quantité. La production est plus limitée et réalisée à distance raisonnable des lieux de distribution. »

 

Nouveaux business model : pour un luxe plus inclusif

 

Parce que le consommateur est de plus en plus impliqué dans le processus d’achat, de nouvelles marques se créent pour laisser la possibilité au consommateur de devenir acteurs, notamment par le biais de la co-création. Certaines marques proposent alors des collections limitées qui optent pour la personnalisation ou le sur-mesure, et qui intègrent donc l’acheteur au sein du processus de création en le sollicitant sur ses goûts et préférences.

 

Par exemple, la griffe française de slippers d’intérieur Edith & Marcel a proposé ce service pour deux de ses collections : la ligne Couture a permis la broderie au fil d’or ou d’argent à la demande, mais aussi l’ajout de délicates plumes sauvages ou de paon. La ligne Démesure, quant à elle, a permis de parer sur commande la slipper de matières d’excellence : cuir exotique, embossage, broderie ou bijou.

 

Au résultat : Un nouveau luxe plus collaboratif qui recourt même aux techniques de « co-création », très répandues également dans le domaine des cosmétiques.

 

De son côté LVMH s’implique depuis plus de 25 ans pour la planète, restant l’un des groupes de luxe les plus engagés. C’est ainsi qu’en 2014, le groupe a décerné son premier prix de la création à la mcréatrice Marine Serre qui propose des collections faites à partir de vêtements et tissus déjà existants. Cette nouvelle démarche appelée « l’upcycling » ou « surcyclage » entérine l’essor d’une nouvelle industrie qui met au goût du jour une vision circulaire de la mode.

 

Un positionnement clair et efficace qui dessine une nouvelle mode : innovante, respectueuse de la nature et à l’écoute de l’Homme. Des démarches qui laissent entrevoir une industrie plus éthique et plus responsable, et qui promet de bousculer les codes à l’avenir.

 

 

Lire aussi > [Dossier spécial cité du luxe] l’innovation comme engagement: quel rôle pour la désirabilité des marques de luxe? (1/4)

 

Photo à la Une : © LVMH

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