Pour son ultime défilé de mode avant les premiers pas de Matthieu Blazy à la création de Chanel en octobre prochain, le Studio interne a jeté son dévolu sur la Villa d’Este, mythique hôtel baignant au pied du Lac de Côme. Un lieu de villégiature très cinématographique, à la fois discret et élégant, pile dans l’esprit de la collection.
C’est une approche entièrement scénarisée qu’a choisi Chanel pour son défilé Croisière 2026, avec un “teaser” aux accents cinématographique confié aux bons soins de la réalisatrice Sofia Coppola.
Si le défilé a pris place le 29 avril sur la terrasse de l’hôtel Villa d’Este, sur les rives opalines du Lac de Côme, le grand public a du patienter jusqu’au lendemain pour le visionner sur le site de la marque et ses réseaux sociaux, l’adrénaline du direct en moins.
La collection à la fois discrète, solaire et légère puise son inspiration dans la relation historique de Gabrielle Chanel avec l’Italie, en particulier ses séjours dans la villa Erba des parents du cinéaste Luchino Visconti dans les années 1930, sise dans la même commune de Cernobbio.
Ode au cinéma
Pour annoncer le changement d’ère créative et se mettre au diapason de l’arrivée d’une saison dédiée au septième art avec notamment le Festival de Cannes dès le mardi 13 mai, Chanel a choisi de s’en remettre à deux cinéastes à l’aura internationale.
Le premier, le très aristocratique Luchino Visconti, réalisateur du Guépard, Palme d’Or à Cannes en 1963, a livré des personnages maximalistes refusant tout compromis, refusant de choisir entre l’amour fou et le confort matériel. Les parents de ce grand ami de Coco Chanel et de Jean Cocteau, possédaient la Villa Erba, au bord du lac de Côme. D’ailleurs, certaines silhouettes ne sont pas sans rappeler furieusement les tenues Chanel portées par Romy Schneider dans Boccace 70 (1962) et plus précisément dans l’acte II, intitulé Il Lavoro (le travail), histoire d’une femme trompée bien décidée à prendre sa revanche réalisé par le cinéaste.
La seconde, la plus française des américaines, Sofia Coppola, réalisatrice de Virgin Suicides et de Marie-Antoinette, soit des “pauvres petites filles riches” souffrant de vague à l’âme et de solitude, s’est vu confier un court-métrage de 48 secondes pour camper le décor et l’atmosphère du défilé.
On y trouve une blonde que l’on soupçonne américaine – rappelant Elle Fanning dans le film Somewhere de Sofia Coppola – passer de l’escalier à la chambre avant de se diriger sur la terrasse. Dans cette histoire, elle n’oublie pas d’arborer ballerines, sac, lunettes fumées et tweed blanc, autant de codes stylistiques chers à la Maison, sur fond de ballet des bateaux en bois vernis de la société Riva.
Le mini-film offre ainsi un avant-goût de la vie à l’hôtel dans un cadre non seulement idyllique mais surtout “îlot de beauté à l’abri du bruit du monde” comme le précise le communiqué.
Pour donner à l’événement toute sa dimension étoilée, le premier rang conviait bon nombre d’amies de la Maison, de Keira Knightley à Caroline De Maigret, en passant par Beatrice Grannó, Margaret Qualley et Joan Thiele. La réalisatrice Sofia Coppola était bien évidemment présente tout comme l’actrice et réalisatrice mexico-kényane-américaine Lupita Nyong’o.
Refuge d’aristocrates et de jet setteurs
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Photo à la Une : © Chanel