Hier, jeudi 21 septembre, sous les ors de son Hôtel de Nocé, le joaillier historique de la Place Vendôme a remis à trois nouveaux talents son prix d’art contemporain Yishu 8 France. Un événement prestigieux en présence notamment de l’ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin.
C’est au 26 de la Place Vendôme, dans l’appartement privé de Boucheron, ouvert lors des Journées Européennes du Patrimoine – d’ordinaire réservé aux clients VIP – qu’ont été récompensés hier soir les trois lauréats de l’édition 2023 du Prix d’art contemporain Yishu 8 France. Soit en l’occurrence, My-Lan Hoang Tuy, Gaspard Willmann et Jonathan Bréchignac.
Cette soirée de prestige s’est déroulée en présence de l’ancien premier ministre et sinophile convaincu Jean-Pierre Raffarin ainsi que de Lu Shaye, Ambassadeur de Chine en France, Christine Cayol, fondatrice de Yishu 8 et Bénédicte Alliot, directrice de la Cité Internationale des Arts.
La pdg de Boucheron, Hélène Poulit-Duquesne, a félicité les lauréats et n’a pas manqué d’exprimer son enthousiasme “Leur travail captivant témoigne de la richesse et de la diversité artistique française, ainsi que de son potentiel à transcender les frontières.”
Trois nouveaux lauréats français
C’est donc un jury composé de professionnels du monde de l’art et de la culture et présidé par Henry Claude Cousseau, ancien Directeur des Beaux Arts de la ville de Paris qui a sélectionné les trois artistes français.
Citons d’abord Gaspard Willmann, né en 1995. Diplômé des Beaux-Arts de Lyon en 2019, originaire de Royan, Gaspar Willmann envisage ses créations comme des photos-montages. Sa pratique de la vidéo, de la peinture et de ses occurrences, interroge la question des images reproduites et trouvées, leur médiation, leur circulation, et surtout leur transformation. Willmann se fait ainsi héritier critique du mouvement post-Internet. A partir d’images collectées au hasard sur la toile, il crée de nouvelles formes sensibles composées d’un mix d’éléments naturels, technologiques et d’objets du quotidien.
Née en 1990, Mi-Lan Hoang Thuy est, elle, une jeune parisienne d’origine vietnamienne, diplômée en arts appliqués de l’Ecole Duperré (2015) et des Beaux-arts de Paris (2018), My-Lan Hoang-Thuy exprime dans son travail l’empreinte de son histoire familiale, mêlant l’esthétique traditionnelle vietnamienne aux références de l’art occidental, notamment les nabis du XIXe siècle. Influencée par son expérience de graphiste et sa double identité, Hoang-Thuy interroge ce qui fait la valeur d’une image, notamment la notion d’œuvre unique et son rapport à la copie ou à l’original. Des conceptions qui s’avèrent bien différentes selon les deux continents.
Enfin, Jonathan Bréchignac, né en 1985, est un artiste parisien diplômé de l’École de Recherche Graphique ERG (Bruxelles). Dans la conception de ses sculptures, peintures et installations, il oscille entre le rôle de scientifique, d’archéologue et d’artiste. En utilisant la technologie et des protocoles scientifiques tels que la collecte d’échantillons et l’expérimentation en laboratoire, Jonathan Bréchignac donne vie à des éléments naturels tels que des coquillages, des pierres, des coraux, des graines et des cristaux en les élevant au rang d’espèces en constante évolution. Son travail se concentre sur la matière originale et sa transformation, interrogeant ainsi notre relation contemporaine avec la nature et le progrès.
Un pont culturel entre France et Chine
Lorsque la Maison Boucheron a commencé son expansion chinoise en 2017, elle souhaite améliorer sa connaissance des spécificités culturelles de ce marché. Une rencontre providentielle entre la directrice de la Maison joaillière de 165 ans et le projet Yishu 8 de Christine Cayol, une philosophe experte de l’Empire du milieu, va tout changer.
Yishu 8 (prononcer Yishu-Ba) est composé de Yishu 艺术, “art” en mandarin et de Ba 八, “8” un chiffre symbole de chance et de prospérité en Chine.
Créé en 2021, ce Prix d’art contemporain parrainé par la Maison Boucheron depuis cinq ans, récompense trois artistes français en leur offrant une résidence artistique de deux à trois mois à la Maison des arts de Pékin. Cette dernière est une Villa Médicis franco-chinoise fondée par Christine Cayol. Un lieu symbolique puisque ce pavillon traditionnel entièrement restauré et situé à deux pas de la Cité Interdite, abritait l’ancienne Université franco- chinoise.
Envie d’en savoir plus sur cette initiative interculturelle ? Retrouvez notre interview croisée de la pdg de Boucheron, Hélène Poulit-Duquesne et de la fondatrice de cette Villa Medicis franco-chinoise, Christine Cayol, dans notre dernier numéro print Printemps-Eté 2023 de Luxus Magazine.
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Photo à la Une : © Boucheron