Pernod Ricard, leader mondial des vins et des spiritueux premium, n’en a pas encore fini avec la justice indienne. Déjà poursuivi pour avoir violé la politique en matière d’alcool de la capitale indienne New Delhi, le groupe fait désormais l’objet d’une enquête sur une présumée collusion avec les détaillants du Sud de l’Inde.
L’Inde, deuxième marché le plus important pour Pernod Ricard après les États-Unis, pose de plus en plus de problèmes au groupe français. L’autorité indienne de surveillance de la concurrence mène ainsi une enquête sur une présumée collusion entre le groupe de vins et spiritueux et des détaillants de l’État du Telangana, situé dans le sud de l’Inde, dans le but présumé d’éliminer efficacement leurs concurrents.
Selon Reuters, des documents indiquent que la Commission de la concurrence de l’Inde (CCI) enquête sur ces allégations depuis le début de l’année. Ces accusations auraient été formulées par Radico Khaitan, l’un des principaux producteurs de liqueurs étrangères fabriquées en Inde.
La Commission de la concurrence n’a pas commenté ces affaires de collusion, mais Reuters suggère qu’elle pourrait éventuellement convoquer Pernod Ricard ou des détaillants, demander la production de documents, voire effectuer des perquisitions et des saisies.
Législation indienne violée
Radico affirme que Pernod Ricard a enfreint les lois antitrust indiennes en concluant des accords avec des détaillants de l’État de Telangana. Il leur aurait offert des « remises et avantages supplémentaires » s’ils s’abstenaient de vendre la marque de whisky 8PM de Radico. Pernod Ricard aurait aussi demandé à ces détaillants de garantir une part de marché de 70 % pour sa marque de whisky Royal Stag dans leurs magasins.
Radico affirme que la part de marché de Pernod Ricard a considérablement augmenté après la conclusion de ces accords avec les détaillants de Telangana. Dans certains magasins, la part de marché de la société française aurait grimpé de 53 % en janvier 2022 à 100 % deux mois plus tard. Pendant la même période, Radico prétend que dans certains points de vente, la part de marché de sa marque 8PM serait passée de 47 % à 0 %.
Pernod Ricard a réagi en indiquant qu’elle n’avait « été informée de cette affaire par aucune autorité compétente », et qu’elle s’engageait « à respecter les lois du pays » et « donner des instructions à « ses « équipes pour qu’elles fassent de même ».
Lourds antécédents
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Photo à la Une : ©Pernod Ricard