2024 touche à sa fin et il est l’heure de faire les comptes. Après une année marquée par de nombreux imprévus économiques et géopolitiques, quel a été l’impact pour l’univers du luxe ? Retour sur les principaux résultats de quelques groupes de luxe, qui ont dû faire face aux fluctuations des performances du secteur cette année.
Dans le luxe, c’est un scénario inattendu qui a finalement frappé le secteur en 2024, après trois années plus que fastueuses.
Là où le cabinet de conseil Bain & Company avait anticipé une croissance annuelle comprise entre 0 et 4% pour son rapport annuel réalisé avec la Fondazione Altagamma et parue mi-novembre, c’est finalement un repli de 2% qui est attendu pour l’année finissante. Autant dire un fort contraste avec la croissance entre 18 et 20% observée entre 2019 et 2023.
Cette situation résulte d’un retournement du marché chinois, marché clé du secteur, représentant jusqu’à 40% du chiffre d’affaires de certaines Maisons. Face aux turbulences enregistrées dans l’Empire du Milieu, nombre d’acteurs ont fait des Etats-Unis, premier marché du luxe en valeur, le relais de croissance par excellence de l’année 2024 avec de nombreuses activations de marque et ouvertures de boutiques.
De nouveaux enjeux
En 2024, le secteur du luxe a connu un net ralentissement après plusieurs années de forte croissance. Dans son rapport annuel, le cabinet Bain & Company relève que c’est la première fois, depuis la récession de 2008 que le luxe souffre d’un tel ralentissement.
Malgré une demande soutenue dans certaines régions, les marques ont dû faire face plus que jamais aux différents problématiques de notre époque : tensions géopolitiques, transition écologique ou encore incertitudes économiques.
L’industrie se voit ainsi confrontée à un équilibre délicat : continuer de croître tout en répondant à des attentes à la hausse en matière de prix et de durabilité. Les grandes Maisons ont dû repenser leur stratégie : entre innovation, respect de l’héritage et mise en place de pratiques éthiques, l’adaptation à ces nouveaux enjeux a mis à mal la domination de certains grands groupes du secteur.
Le luxe a aussi été impacté par la reprise économique plus lente que prévue sur son marché clé : la Chine. Les premiers effets de la réorientation de l’économie, du chômage massif des jeunes et d’une crise persistante de l’immobilier ont commencé à être ressenti par la plupart des acteurs du secteur au deuxième trimestre. En parallèle, les conséquences de la pandémie de COVID-19 et les restrictions de voyage persistantes ont quelque peu changé les comportements d’achat et fragilisé les investisseurs.
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