MSCHF parvient à vendre son sac à main microscopique près de 64 000 dollars

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Le sac à main de luxe microscopique réalisé par le collectif artistique américain MSCHF a été adjugé au prix de 63 750 dollars. La vente de ce produit Louis Vuitton non officiel a été organisée entre le 19 et 27 juin par Joopiter, la Maison aux enchères online fondée par Pharrell William, le musicien et actuel directeur artistique des collections homme de la Maison.

 

Une réplique d’un produit Vuitton

 

Acheter un produit les yeux fermés – passe encore – mais acheter un produit à peine visible à l’œil nu ? Un individu l’a pourtant fait et a même déboursé 63 750 dollars (57 825 euros) pour se le procurer. 

 

Prénommé « Microscopic Handbag » (sac à main microscopique), cet objet invisible sans microscope et  écran vidéo grossissant  a été réalisé en résine photopolymère – utilisée en impression 3D – et mesure 657 sur 222 sur 700 micromètres

 

MSCHF (à prononcer Mischief, méfait), le collectif new yorkais derrière cette nouvelle sortie controversée, affirme dans son communiqué que ce sac jaune-vert fluo est « suffisamment étroit pour passer par le chas d’une aiguille » et qu’il est « plus petit qu’un grain de sel de mer ». 

 

Son design reprend celui du sac à main OneTheGo à monogramme de Louis Vuitton. Commercialisé à partir de 2 450 euros, celui-ci peut d’ordinaire accueillir un téléphone, un bloc-notes, un portefeuille ainsi qu’une trousse fourre-tout. 

 

Celui de MSCHF ne peut, lui, rien contenir du tout et reste un objet purement esthétique. 

 

MSCHF

Ce produit non officiel a été adjugé par Joopiter, la Maison de ventes aux enchères en ligne de Pharrell Williams, dans le cadre de la vente Phriends. 

 

Kevin Wiesner, directeur de la création de MSCHF, a ainsi déclaré au New York Times que le collectif n’avait demandé ni à Pharrell Williams, ni à Louis Vuitton, l’autorisation d’utiliser son logo ou son dessin. 

 

« Pharrell aime les grands chapeaux, alors nous lui avons fait un sac incroyablement petit », a-t-il déclaré au journal.

 

Un questionnement de l’utile dans le luxe…

 

Surnommé “Ant Bag” – sac fourmi – il s’avère être une œuvre d’art et non comme un produit à porter. 

 

L’idée était ici de jouer sur les contrastes entre le prix de l’objet et la taille tout en adressant un clin d’œil appuyé à la tendance des micro sacs qui a déferlé depuis 2017 avec le Mini Chiquito Bag de Jacquemus. Un sac qui avait fait parler de lui sur les réseaux sociaux et dont les dimensions ne permettaient même pas de contenir un smartphone. 

 

Jacquemus

 

Tout juste pouvait-on s’en servir directement de portefeuille “géant” pour y glisser cartes, clés et tube de rouge à lèvre. 

 

Depuis de nombreuses marques, telles Acne, Burberry, ou encore plus récemment Fendi ou Céline ont sauté le pas pour proposer des modèles de sacs nano. 

 

Derrière ce projet, le collectif artistique américain propose une véritable réflexion sur l’utilité dans le luxe. 

 

MSCHF a ainsi déclaré dans un communiqué : “A mesure qu’un objet autrefois fonctionnel comme un sac à main devient de plus en plus petit, son statut d’objet devient de plus en plus abstrait jusqu’à ce qu’il ne soit plus qu’un signifiant de la marque ». 

 

Non sans ironie, le collectif a ajouté « Les précédents petits sacs à main en cuir nécessitaient toujours une main pour les porter ”.

 

MSCHF, maître du coup d’éclat clivant

 

MSCHF s’est d’abord fait connaître pour ses excès dans le monde de l’art – vente de faux dessins d’Andy Warhol ou découpage de peintures de Damien Hirst – avant de s’intéresser au monde de la mode de luxe.

 

Une fois encore, ce nouveau lancement par MSCHF a le mérite de faire parler de lui et de ne pas laisser indifférent. Une technique approuvée sur les réseaux sociaux pour capter l’attention, transposée ici dans la sphère réelle. 

 

Ce collectif artistique originaire de Brooklyn n’en est pas non plus à son coup d’essai que ce soit dans les sacs ou dans les articles de mode. 

 

Ainsi, l’année dernière, il a créé un sac à main noir à taille réelle,  portant le logo Mschf et la mention  Made In Italy au Texas. Une manière insolente de questionner le label de fabrication que l’on retrouve souvent dans les sacs à main de créateurs. 

 

Satan Shoes en collaboration avec Lil Nas X © MSCHF


Mais il faut remonter à 2016 pour remonter l’histoire des nombreux “méfaits” de MSCHF qui sont autant de détournements artistiques irrévérencieux du monde de la mode et du luxe. 

 

MSCHF s’est fait connaître pour quelques coups d’éclats médiatiques comme avec son projet Jesus Shoes, des paires de chaussures vendues 3000 dollars, où la semelle d’une paire de baskets Nike contenait de l’eau bénite (2019) avant de proposer en 2021 leur pendant maléfique, la Satan shoes où la semelle contenait “du sang humain” selon le communiqué. 

 

Une Satan Shoes en collaboration avec le chanteur de hip hop Lil Nas X, qui n’a pas été au goût de Nike qui a poursuivi MSCHF pour utilisation illégale de l’image de ses Air Max 97, avant de régler l’affaire à l’amiable. 

 

La même année, le collectif a récidivé, tout en jeu de mots, avec ses “Birkinstocks”. Ici, des sacs à main Birkin de la Maison Hermès – à 11 000 dollars l’unité – ont été déchirés pour concevoir des sandales à l’esprit Birkenstock. La paire de chaussures en question a ainsi été vendue jusqu’à 76 000 dollars. 

 

© MSCHF

 

Plus récemment, ce sont des bottes en caoutchouc à l’aspect cartoonesque inspirées par le personnage Astro Boy qui sont devenues virales. 

 

Ces “Big Red Boots” n’ont pas tardé à chausser les pieds  d’artistes comme Doja Cat, Iggy Azalea ou encore Janelle Monáe.

 

Pour la Fashion Week de Paris, MSCHF propose une première itération de ses bottes démesurément grandes en version jaune. 

 

Le design de ces “Big Yellow Boots” emprunte à d’autres “chaussures moches” chéries par les membres de la génération Z, les crocs. 

 

© MSCHF

 

Ces derniers jour, MSCHF a même édité un modèle noir, sobrement intitulé “Big Black Boots”. Là encore ces derniers modèles n’ont pas fini de faire le buzz, a fortiori durant la Semaine de la Haute Couture de Paris, ouverte ce lundi. 

 

Lire aussi >Mode et cartoons : un mariage haut en couleurs

 

Photo à la Une :  ©Louis Vuitton [/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row njt-role= »not-logged-in »][vc_column][vc_column_text]

 

Le sac à main de luxe microscopique réalisé par le collectif artistique américain MSCHF a été adjugé au prix de 63 750 dollars. La vente de ce produit Louis Vuitton non officiel a été organisée entre le 19 et 27 juin par Joopiter, la Maison aux enchères online fondée par Pharrell William, le musicien et actuel directeur artistique des collections homme de la Maison.

 

Une réplique d’un produit Vuitton

 

Acheter un produit les yeux fermés – passe encore – mais acheter un produit à peine visible à l’œil nu ? Un individu l’a pourtant fait et a même déboursé 63 750 dollars (57 825 euros) pour se le procurer. 

 

Prénommé « Microscopic Handbag » (sac à main microscopique), cet objet invisible sans microscope et  écran vidéo grossissant  a été réalisé en résine photopolymère – utilisée en impression 3D – et mesure 657 sur 222 sur 700 micromètres

 

MSCHF (à prononcer Mischief, méfait), le collectif new yorkais derrière cette nouvelle sortie controversée, affirme dans son communiqué que ce sac jaune-vert fluo est “suffisamment étroit pour passer par le chas d’une aiguille et qu’il est plus petit qu’un grain de sel de mer.” 

 

Son design reprend celui du sac à main OneTheGo à monogramme de Louis Vuitton. Commercialisé à partir de 2 450 euros, celui-ci peut d’ordinaire accueillir un téléphone, un bloc-notes, un portefeuille ainsi qu’une trousse fourre-tout. 

 

Celui de MSCHF ne peut, lui, rien contenir du tout et reste un objet purement esthétique. 

 

MSCHF

Ce produit non officiel a été adjugé par Joopiter, la Maison de ventes aux enchères en ligne de Pharrell Williams, dans le cadre de la vente Phriends. 

 

Kevin Wiesner, directeur de la création de MSCHF, a ainsi déclaré au New York Times que le collectif n’avait demandé ni à Pharrell Williams, ni à Louis Vuitton, l’autorisation d’utiliser son logo ou son dessin. 

 

« Pharrell aime les grands chapeaux, alors nous lui avons fait un sac incroyablement petit », a-t-il déclaré au journal.

 

Un questionnement de l’utile dans le luxe…

 

Surnommé “Ant Bag” – sac fourmi – il s’avère être une œuvre d’art et non comme un produit à porter. 

 

L’idée était ici de jouer sur les contrastes entre le prix de l’objet et la taille tout en adressant un clin d’œil appuyé à la tendance des micro sacs qui a déferlé depuis 2017 avec le Mini Chiquito Bag de Jacquemus. Un sac qui avait fait parler de lui sur les réseaux sociaux et dont les dimensions ne permettaient même pas de contenir un smartphone. 

 

Jacquemus

 

Tout juste pouvait-on s’en servir directement de portefeuille “géant” pour y glisser cartes, clés et tube de rouge à lèvre. 

 

Depuis de nombreuses marques, telles Acne, Burberry, ou encore plus récemment Fendi ou Céline ont sauté le pas pour proposer des modèles de sacs nano. 

 

Derrière ce projet, le collectif artistique américain propose une véritable réflexion sur l’utilité dans le luxe. 

 

MSCHF a ainsi déclaré dans un communiqué : “A mesure qu’un objet autrefois fonctionnel comme un sac à main devient de plus en plus petit, son statut d’objet devient de plus en plus abstrait jusqu’à ce qu’il ne soit plus qu’un signifiant de la marque ». 

 

Non sans ironie, le collectif a ajouté « Les précédents petits sacs à main en cuir nécessitaient toujours une main pour les porter ”.

 

MSCHF, maître du coup d’éclat clivant

 

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Le sac à main de luxe microscopique réalisé par le collectif artistique américain MSCHF a été adjugé au prix de 63 750 dollars. La vente de ce produit Louis Vuitton non officiel a été organisée entre le 19 et 27 juin par Joopiter, la Maison aux enchères online fondée par Pharrell William, le musicien et actuel directeur artistique des collections homme de la Maison.

 

Une réplique d’un produit Vuitton

 

Acheter un produit les yeux fermés – passe encore – mais acheter un produit à peine visible à l’œil nu ? Un individu l’a pourtant fait et a même déboursé 63 750 dollars (57 825 euros) pour se le procurer. 

 

Prénommé « Microscopic Handbag » (sac à main microscopique), cet objet invisible sans microscope et  écran vidéo grossissant  a été réalisé en résine photopolymère – utilisée en impression 3D – et mesure 657 sur 222 sur 700 micromètres

 

MSCHF (à prononcer Mischief, méfait), le collectif new yorkais derrière cette nouvelle sortie controversée, affirme dans son communiqué que ce sac jaune-vert fluo est “suffisamment étroit pour passer par le chas d’une aiguille et qu’il est plus petit qu’un grain de sel de mer.” 

 

Son design reprend celui du sac à main OneTheGo à monogramme de Louis Vuitton. Commercialisé à partir de 2 450 euros, celui-ci peut d’ordinaire accueillir un téléphone, un bloc-notes, un portefeuille ainsi qu’une trousse fourre-tout. 

 

Celui de MSCHF ne peut, lui, rien contenir du tout et reste un objet purement esthétique. 

 

MSCHF

Ce produit non officiel a été adjugé par Joopiter, la Maison de ventes aux enchères en ligne de Pharrell Williams, dans le cadre de la vente Phriends. 

 

Kevin Wiesner, directeur de la création de MSCHF, a ainsi déclaré au New York Times que le collectif n’avait demandé ni à Pharrell Williams, ni à Louis Vuitton, l’autorisation d’utiliser son logo ou son dessin. 

 

« Pharrell aime les grands chapeaux, alors nous lui avons fait un sac incroyablement petit », a-t-il déclaré au journal.

 

Un questionnement de l’utile dans le luxe…

 

Surnommé “Ant Bag” – sac fourmi – il s’avère être une œuvre d’art et non comme un produit à porter. 

 

L’idée était ici de jouer sur les contrastes entre le prix de l’objet et la taille tout en adressant un clin d’œil appuyé à la tendance des micro sacs qui a déferlé depuis 2017 avec le Mini Chiquito Bag de Jacquemus. Un sac qui avait fait parler de lui sur les réseaux sociaux et dont les dimensions ne permettaient même pas de contenir un smartphone. 

 

Jacquemus

 

Tout juste pouvait-on s’en servir directement de portefeuille “géant” pour y glisser cartes, clés et tube de rouge à lèvre. 

 

Depuis de nombreuses marques, telles Acne, Burberry, ou encore plus récemment Fendi ou Céline ont sauté le pas pour proposer des modèles de sacs nano. 

 

Derrière ce projet, le collectif artistique américain propose une véritable réflexion sur l’utilité dans le luxe. 

 

MSCHF a ainsi déclaré dans un communiqué : “A mesure qu’un objet autrefois fonctionnel comme un sac à main devient de plus en plus petit, son statut d’objet devient de plus en plus abstrait jusqu’à ce qu’il ne soit plus qu’un signifiant de la marque ». 

 

Non sans ironie, le collectif a ajouté « Les précédents petits sacs à main en cuir nécessitaient toujours une main pour les porter ”.

 

MSCHF, maître du coup d’éclat clivant

 

MSCHF s’est d’abord fait connaître pour ses excès dans le monde de l’art – vente de faux dessins d’Andy Warhol ou découpage de peintures de Damien Hirst – avant de s’intéresser au monde de la mode de luxe.

 

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Victor Gosselin
Victor Gosselin est journaliste spécialisé luxe, RH, tech, retail et consultant éditorial. Diplômé de l’EIML Paris, il évolue depuis 9 ans dans le luxe. Féru de mode, d’Asie, d’histoire et de long format, cet ex-Welcome To The Jungle et Time To Disrupt aime analyser l’info sous l’angle sociologique et culturel.

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