La semaine de la mode féminine automne-hiver 21-22 a débuté à Milan, et le mouvement “Black Lives Matter in Italian Fashion”, créé en 2020, fait son grand retour cette année en mettant en avant cinq talentueux créateurs noirs. Miuccia Prada et Raf Simons chercheront quant à eux à redéfinir « la raison d’être » de la maison Prada.
La semaine de la mode féminine à Milan, qui a débuté mardi 23 février et qui prendra fin le 1er mars prochain, présentera 61 défilés, pour la plupart virtuellement en raison de la situation sanitaire.
La majorité des grands noms de la mode italienne ont répondu à l’appel, et ainsi défileront les maisons Fendi, Valentino, Prada, Giorgio Armani et Dolce & Gabbana, pour présenter leurs collections automne-hiver 21-22.
L’un des défilés les plus attendus de cette semaine de la mode milanaise est le défilé de la maison Prada, dont les enjeux ont été posés lors d’une conversation entre Miuccia Prada et Raf Simons, creusant dans l’identité de la marque afin de définir sa “raison d’être”.
En effet, jeudi 25 février, les stylistes Raf Simons et Miuccia Prada présenteront leur première collection de vêtements pour femmes automne-hiver en tant que co-créateurs de la marque Prada. Il s’agit de leur troisième collection depuis le début officiel de leur collaboration en avril dernier.
Miuccia Prada se réjouit de leur collaboration: « Ce sont toutes des pensées qu’il a apportées. L’idée de communauté. L’idée de définir Prada, ce qui me semble très bienvenu. Je pense qu’en ce moment de confusion, il faut être plus précis. Vous devez être plus direct dans ce que vous voulez dire. Je pense qu’il est très, très important de définir l’objectif de Prada; quelles sont les choses qui comptent vraiment pour Prada, en ce moment ».
Cette saison, c’est le collectif Black Lives Matter in Italian Fashion qui ouvrira les festivités. L’organisation avait pu pour la première fois participer à la Fashion Week milanaise en septembre 2020, après la diffusion d’une vidéo puissante “We are made in Italy”.
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La militante Michelle Ngonmo a fondé en 2015 l’Afro Fashion Week, une alternative plus inclusive à la Fashion Week organisée une fois par an. La cofondatrice du collectif, aux côtés des designers Stella Jean et Edward Buchanan, explique qu’en Italie, près de 450 créateurs de mode noirs « se sentaient discriminés pour leur couleur de peau, beaucoup d’entre eux ont émigré, à Londres, Paris ou Pékin« .
« C’est exceptionnel, c’est un signal très fort de la Chambre de la mode italienne. C’est nous qui allons donner la tendance”, poursuit Michelle Ngonmo. « C’était une dure bataille » qui a mené à « surmonter les réticences de la Chambre à nous faciliter l’accès à la Fashion Week. Désormais, la Chambre est prête à nous écouter« .
« Pendant cinq ans on s’est heurté à un mur de silence en frappant à la porte de la Chambre mais désormais nous en sommes partie intégrante, sans perdre notre identité« , explique Michelle. Le président Carlo Capasa de la Chambre de la mode italienne explique qu’ils aident des designers noirs vivant en Italie « à réaliser leurs collections dans un moment difficile« .
La Chambre de la mode italienne les accompagne dans le financement de leurs collections et les met en contact avec des entreprises de textile ou de chaussures qui leur accordent des rabais sur les coûts de productions. « Nous faisons partie du made in Italy, nous produisons en Italie, pas en Afrique« , conclut Michelle Ngonmo.
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Photo à la Une : © Modaf Designs