Paris : L’inclusivité s’invite au Salon du dessin

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S’il est relativement discret et constant en termes de prix, le marché du dessin reflète aussi les tendances sociétales. L’inclusivité, chère à notre époque, influence ainsi le Salon du dessin, qui se tient jusqu’au 27 mars à Paris.

 

Alors que la 31e édition du Salon du dessin se déroule actuellement et ce, jusqu’au 27 mars au Palais Brongniart à Paris, les observateurs du secteur ne manquent pas de repérer des œuvres qui prennent davantage la lumière.

 

Certes, sur le plan des prix, les dessins, encore plutôt confidentiels sur le marché de l’art, font preuve d’une certaine constance.

 

Mais du côté des œuvres côtées, les lignes semblent, elles, davantage bouger dans le dessin en particulier. Comme sur le marché de l’art de façon générale, une volonté d’inclusivité se fait ainsi sentir.

 

Les talents des femmes, personnes noires et celles des autodidactes semblent ainsi davantage se tailler une place de choix parmi les dessins d’art ancien, moderne et contemporain, présentés par la quarantaine d’exposants du Salon du dessin, triés sur le volet.  Malgré leurs origines diverses, de Bruxelles à New York en passant par Florence, Londres et Madrid, bon nombre de ces galeristes affichent ainsi des tropismes communs.

 

La femme monte en puissance

 

A la faveur d’une médiatisation croissante, plusieurs femmes artistes ont ainsi été remarquées.

 

La journaliste Céline Lefranc (Marché de l’Art) a ainsi listé sur le Salon des dessins réalisées à des époques différentes, soit un nu féminin d’Henriette Lorinier (1796) proposé par le galeriste parisien Gabriel Terrades, une belle étude de masque, réalisée au fusain de la danoise Hélène Andersen au début du XXe siècle, chez Didier Aaron, aussi établi dans la capitale ou encore une nature morte stylisée de Dora Maar chez le londonien Rosenberg & Co. Une occasion de découvrir cet autre talent de la célèbre photographe et amante inspirée de Picasso.

 

Sur le succès marchand de la gent féminine, les avis sont cependant partagés. En 2022, selon le rapport annuel de la société Artprice publié mardi dernier, le marché de l’art contemporain mondial (tous types d’œuvres confondues), aurait certes bénéficié aux artistes de moins de 40 ans, femmes en tête.

 

Présent au Salon du dessin, le galeriste Antoine Laurentin, défenseur de longue date des artistes féminines, a ainsi confié à Céline Lefranc (Marché de l’Art) observer l’explosion de la cote de l’une de ces dernières, la française Geneviève Asse, décédée en 2021. Mais la galeriste Françoise Livinec,qui expose aussi au Palais Brogniart des dessins de Marie Vasilieff (1884-1957), de Rosemarie Koczÿ (1939-2007) ou Elga Heinzen (née en 1933), déplore, elle, que « les artistes femmes” souffrent encore “d’un cruel déficit d’image ».

 

Geneviève Asse © Presse

 

 

Les artistes et modèles noirs davantage valorisés

 

Sans mauvais jeux de mots, l’homme de couleur, que ce soit du côté des modèles ou des artistes, est lui aussi davantage valorisé sur le marché actuel de l’art. Un beau portrait de l’artiste ghanéen Amoako Boafo né en 1984 a ainsi été déniché au Salon du dessin chez la galerie newyorkaise Zeit Contemporary Art) par Guy Boyer, le directeur de la rédaction de Connaissance des Arts, qui appartient, au groupe Lvmh. Lequel possède aussi une part du capital du Salon du dessin.

 

De son côté, Hélène Rihal, directrice du département Dessins anciens chez Christie’s Paris, interviewée par Céline Lefranc (Marché de l’Art), souligne que les représentations d’hommes et femmes de couleur ont plus de succès que par le passé.

 

Art brut

 

Autre mise à l’honneur au Salon du dessin : celles d’artistes dénuées de culture artistique. Une tendance pas totalement neuve puisqu’elle animait déjà l’esprit de l’“Art brut”, un terme inventé après-guerre par Jean Dubuffet pour désigner les œuvres spontanées de personnes autodidactes. Les collectionneurs Florence et Daniel Guerlain ont choisi d’en faire le ressort du 16ème Prix du dessin contemporain qui porte leur nom.  Alors que les trois lauréats retenus- Pascal Leyder, Mehrdad Rashidi et Melvin Way– sont présentés au Salon, le premier a été désigné gagnant, ce 23 mars, par un jury constitué par les Guerlain, deux psychiatres et le collectionneur Bruno Decharme.

 

Passionné et inspiré par l’univers de la cartographie, les gravures du XVIIIe siècle, et les d’illustrations pop, le belge Pascal Leyder, né en 1988 à Bastogne, s’exprime depuis longtemps par le dessin après avoir découvert le « S » Grand Atelier, un centre pour l’Art brut et contemporain situé à Vielsalm en Belgique, après un stage scolaire. Ses œuvres, peuplées de ports, invitent à voyager.

 

Également sélectionnés pour le Prix, Mehrdad Rashidi et Melvin Way ne manquent pas non plus de talent. Le premier, né en Iran en 1963, a quitté son pays à 20 ans et étudié le journalisme en Russie.  Mais il a recommencé à cultiver les talents exprimés enfant pour le dessin, depuis son arrivée en Allemagne, en 2006. Inspirés des miniatures persanes, ses dessins sont nourris de réminiscences nostalgiques de son pays d’origine : poèmes, références musicales, évocations paysagères ou maritimes…

 

De son côté, passionné par les sciences et les formules mathématiques, l’américain Melvin Way, né en 1954, a connu un parcours difficile avant une forme de rédemption par l’art. Cet ancien toxicomane et SDF a rencontré, dans l’hôpital psychiatrique où il s’était réfugié, le plasticien et éducateur Andrew Castrucci. Celui-ci remarque ses dessins étonnants, des papiers couverts d’écritures, de lettres ou de chiffres et l’aide à se faire connaître. Aujourd’hui, il est représenté par les galeries Andrew Edlin (New York) et Christian Berst (Paris).

 

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Photo à la Une : Salon Du Dessin ©WOYTEK-KONARZEWSK[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row njt-role= »not-logged-in »][vc_column][vc_column_text]

S’il est relativement discret et constant en termes de prix, le marché du dessin reflète aussi les tendances sociétales. L’inclusivité, chère à notre époque, influence ainsi le Salon du dessin, qui se tient jusqu’au 27 mars à Paris.

 

Alors que la 31e édition du Salon du dessin se déroule actuellement et ce, jusqu’au 27 mars au Palais Brongniart à Paris, les observateurs du secteur ne manquent pas de repérer des œuvres qui prennent davantage la lumière.

 

Certes, sur le plan des prix, les dessins, encore plutôt confidentiels sur le marché de l’art, font preuve d’une certaine constance.

 

Mais du côté des œuvres côtées, les lignes semblent, elles, davantage bouger dans le dessin en particulier. Comme sur le marché de l’art de façon générale, une volonté d’inclusivité se fait ainsi sentir.

 

Les talents des femmes, personnes noires et celles des autodidactes semblent ainsi davantage se tailler une place de choix parmi les dessins d’art ancien, moderne et contemporain, présentés par la quarantaine d’exposants du Salon du dessin, triés sur le volet.  Malgré leurs origines diverses, de Bruxelles à New York en passant par Florence, Londres et Madrid, bon nombre de ces galeristes affichent ainsi des tropismes communs.

 

 

La femme monte en puissance

 

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S’il est relativement discret et constant en termes de prix, le marché du dessin reflète aussi les tendances sociétales. L’inclusivité, chère à notre époque, influence ainsi le Salon du dessin, qui se tient jusqu’au 27 mars à Paris.

 

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Certes, sur le plan des prix, les dessins, encore plutôt confidentiels sur le marché de l’art, font preuve d’une certaine constance.

 

Mais du côté des œuvres côtées, les lignes semblent, elles, davantage bouger dans le dessin en particulier. Comme sur le marché de l’art de façon générale, une volonté d’inclusivité se fait ainsi sentir.

 

Les talents des femmes, personnes noires et celles des autodidactes semblent ainsi davantage se tailler une place de choix parmi les dessins d’art ancien, moderne et contemporain, présentés par la quarantaine d’exposants du Salon du dessin, triés sur le volet.  Malgré leurs origines diverses, de Bruxelles à New York en passant par Florence, Londres et Madrid, bon nombre de ces galeristes affichent ainsi des tropismes communs.

 

 

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Sophie Michentef
Sophie Michentef a évolué plus de 30 ans dans la presse professionnelle. Pendant une quinzaine d’années, elle a encadré la rédaction France et international du Journal du Textile. Elle met désormais son expertise presse, textile, mode et luxe au service de journaux, organisations professionnelles et entreprises.

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