Les Assemblées annuelles conjointes du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM) reviennent en Afrique, cinquante ans après leurs précédentes éditions. À Marrakech, au Maroc, l’événement se déroule sous le signe de la réforme des institutions financières internationales et du financement climatique, deux enjeux cruciaux pour le continent africain.
Le 9 octobre 2023 a marqué le début des Assemblées annuelles conjointes du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM) à Marrakech, un événement historique puisque c’est la première fois en cinquante ans que ces réunions majeures ont lieu en Afrique.
Initialement prévue en 2021, cette édition marocaine a été reportée à deux reprises en raison de la pandémie de Covid-19, puis en raison d’un tremblement de terre meurtrier. Ce dernier avait frappé la région, faisant environ 3 000 victimes et d’importants dégâts, tout juste un mois avant l’arrivée des nombreux participants. Cependant, le gouvernement marocain a confirmé la tenue de l’événement, soulignant l’importance de discuter des défis auxquels l’Afrique est confrontée, notamment la crise de la dette, le réchauffement climatique et la persistance de la pauvreté.
Troisième siège pour les pays africains
Lors d’un discours d’ouverture, le 5 octobre à Abidjan (Côte-d’Ivoire), la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a souligné l’importance de la prospérité de l’Afrique pour le XXIe siècle, proposant la création d’un troisième siège réservé aux pays africains dans les conseils d’administration des deux institutions. Cette avancée symbolique vise à donner davantage de voix au continent africain.
Du côté de la BM, le département américain du Trésor a également exprimé son soutien à cette évolution, la rendant quasi certaine.
Six thématiques pour une nouvelle mission
Ce genre d’assemblée annuelle rassemble des dirigeants de banques centrales, des ministres en charge des finances et du développement, des acteurs du secteur privé, des représentants de la société civile, des médias et des universitaires. Les participants discutent de questions d’intérêt général telles que les perspectives économiques mondiales, la stabilité financière mondiale, la lutte contre la pauvreté, la promotion de la croissance économique inclusive et la création d’emplois, ainsi que la gestion du changement climatique.
Dans le contexte des assemblées, le Maroc concentrera sa stratégie de communication sur six thèmes principaux. Soit l’inclusion financière et numérique, le développement durable, les réformes des institutions financières internationales, l’entrepreneuriat et l’innovation, les filets sociaux, ainsi que la tolérance et la coexistence harmonieuse. L’objectif est de stimuler les discussions autour de sujets d’actualité d’envergure régionale et mondiale.
La Banque mondiale, sous la présidence d’Ajay Banga, envisage une réorientation majeure de sa mission. Au lieu de simplement réduire la pauvreté et promouvoir la prospérité partagée, elle se concentrerait sur « l’élimination de la pauvreté sur une planète vivable ».
La Banque mondiale prévoit également de se mobiliser sur une dizaine de pays où la croissance des émissions de carbone est critique. Ajay Banga estime que sans un soutien adéquat pour passer aux énergies renouvelables, les efforts déployés par les pays développés pourraient être vains. Pour atteindre les objectifs de développement durable et la neutralité carbone d’ici 2050, le secteur privé devra jouer un rôle accru. Les dirigeants du FMI et de la Banque mondiale exhortent donc ce dernier à contribuer davantage aux investissements nécessaires dans les économies émergentes et en développement.
Besoin accru de financement
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