A Glimpse Into Louis Vuitton Ship inspired Concept Store

La banque suisse UBS table sur une reprise du secteur du luxe d’ici fin 2026

Après plusieurs trimestres moroses, le secteur du luxe pourrait entamer un redressement progressif d’ici 2026 selon UBS. La banque suisse identifie plusieurs signaux positifs, malgré des incertitudes persistantes liées notamment à la Chine et aux valorisations élevées.

 

Le vent pourrait enfin tourner pour le secteur du luxe. Après plusieurs trimestres de sous-performance, UBS estime qu’il est temps d’adopter une position moins défensive sur ce segment du marché. La banque, qui avait jusque-là sous-pondéré les valeurs du luxe dans ses portefeuilles, identifie désormais des signaux de reprise encourageants, détaillés dans une récente note d’analyse.

 

Un secteur longtemps à la peine

 

L’univers du luxe semble avoir été excessivement délaissé par les investisseurs ces derniers trimestres. Selon UBS, il affiche un état de survente – ce terme indiquant pour un actif sous-jacent donné que le prix est descendu trop vite et trop bas – depuis près de trois saisons consécutives. Un phénomène rare, mais historiquement porteur : dans près de 76 % des cas similaires, cela a été suivi d’une surperformance dans les trois mois suivants.

 

Autre observation notable : bien que les révisions de bénéfices des groupes de luxe soient moins favorables que celles du marché dans son ensemble, elles restent supérieures à la performance boursière du secteur. Un écart que la banque interprète comme un pessimisme excessif des investisseurs, anticipant une détérioration qui ne se matérialise pas encore dans les chiffres.

 

Au-delà de ces signaux de court terme, des éléments plus structurels viennent appuyer l’intérêt renouvelé pour le secteur. Les valorisations, en particulier, apparaissent sous pression : le ratio cours/valeur comptable du secteur mondial du luxe est désormais proche de ses plus bas niveaux en 15 ans. Par ailleurs, si les bénéfices restent encore légèrement au-dessus de leur tendance de long terme (+9 %), ils sont nettement revenus de leurs excès passés, où ils atteignaient des niveaux 50 % supérieurs à la tendance.

 

Enfin, après une période de fortes dépenses, les investissements ont retrouvé un niveau plus modéré, ce qui réduit le risque de surcapacités. Une base plus saine qui, selon UBS, pourrait préparer le terrain à une reprise durable lorsque la demande se redressera.

 

L’impact des marchés clés

 

UBS met également en avant le rôle clé du marché américain, qui représente à lui seul 21 % des dépenses de luxe dans le monde et environ un tiers de sa croissance. Or, la hausse récente des marchés boursiers américains, si elle se maintient, pourrait doper la consommation des ménages les plus aisés. Selon la banque, une progression de 10 % des actions américaines pourrait se traduire par une hausse de 0,6 à 1,2 % des dépenses dans le secteur du luxe.

 

Autre coup de pouce possible : une réforme fiscale portée par Donald Trump, qui prévoit une réduction d’impôts de 2,3 % pour les 10 % les plus riches. De quoi potentiellement stimuler davantage la consommation haut de gamme aux États-Unis.

 

Au-delà des marchés occidentaux, le luxe pourrait également profiter de la montée en puissance des classes moyennes ambitieuses dans les pays émergents. UBS cite notamment l’exemple de l’Inde, où la population disposant d’un revenu annuel supérieur à 10 000 dollars devrait croître de 15 % par an d’ici 2030, bien au-delà de la croissance démographique générale (+1,3 %). Le luxe y est perçu non seulement comme un symbole de statut social, mais aussi comme une réserve de valeur, à l’instar de certains actifs tangibles.

 

Malgré ces perspectives globalement encourageantes, des zones de turbulence demeurent. La plus notable concerne la Chine : le ralentissement de la croissance, les incertitudes sur le marché immobilier et la baisse des loyers pourraient peser durablement sur le pouvoir d’achat des consommateurs chinois.

 

Or, l’Empire du Milieu représente près de 28 % du marché mondial du luxe. De plus, entre 60 et 70 % du patrimoine des ménages chinois est investi dans l’immobilier, un canal traditionnel de richesse aujourd’hui fragilisé.

 

Le trio Hermès, Richemont, Burberry scruté de près

 



Pour continuer à lire cet article, abonnez-vous ou connectez-vous à votre espace abonné

Découvrez nos offres

Je m'abonne pour 1€

Devenez un membre actif de la communauté des leaders du luxe.


 

Lire aussi > Marché du luxe mondial : Bain & Co table désormais sur un recul de 2 à 5%

 

Photo à la Une : © Getty Images

Picture of Anthony Conan
Anthony Conan
Diplômé journaliste plurimédias en 2019, Anthony Conan a multiplié les expériences, notamment en tant qu’assistant éditorial à TF1 ou journaliste radio à RCF Bordeaux. Il se spécialise dans le montage vidéo en plus de la rédaction, et développe un intérêt particulier pour l’économie.

Inscription à notre Newsletter

Inscrivez-vous maintenant pour recevoir nos émissions et articles en avant-première !

Offre Découverte

S’abonner à partir de 1€ le premier mois

Newletter Luxus Plus