Economie circulaire : le luxe se veut plus transparent

Trois leaders du luxe -Kering, Hermès et L’Oréal- ont profité du lancement de  la nouvelle plateforme Ambition4Circularity, permettant de suivre les engagements des entreprises privées en matière d’économie circulaire, pour afficher plus de transparence. 

 

Faire de l’économie circulaire un levier majeur permettant de réduire leur impact environnemental et d’améliorer leur efficacité économique : c’est l’engagement fort pris par l’Association française des entreprises privées (Afep). Fondée en 1982, celle-ci porte la vision des 114 des plus grands groupes privés exerçant leur activité en France, auprès des pouvoirs publics français, des institutions européennes et des organisations internationales.

 

Dès 2017, l’Afep a initié la formalisation d’engagements d’entreprises membres pour agir en faveur d’une plus grande efficacité des ressources. Elle a, depuis, publié trois rapports annuels (en 2018, 2019 et 2020) de suivi de ces engagements, sur la base de données précises.

 

Nouvelle étape

 

L’association franchit aujourd’hui une étape supplémentaire en matière de transparence via la mise en place d’une nouvelle plateforme d’information Ambition4Circularity. Rendue publique le 18 janvier dernier, celle-ci permet un accès direct à la formulation des engagements et à leur suivi, aux contacts directs au sein des entreprises et à des informations complémentaires.

 

S’adressant également aux non- francophones avec une version anglaise, elle est le « pendant » de la plateforme Ambition4Climate. Lancée par l’Afep mi-2021, cette dernière rassemble les projets bas carbone en cours de mise en œuvre par ses entreprises membres.

 

Ambition4Circularity rassemble d’ores et déjà 143 engagements de 38 entreprises membres, dont 61 engagements nouveaux pris depuis la publication du précédent rapport de l’Afep. Ceux-ci mobilisent tous les leviers de l’économie circulaire définis par l’ADEME, de l’éco-conception au recyclage.

 

Kering, Hermès et L’Oréal s’engagent

 

Parmi les entreprises membres, trois groupes de luxe –Kering, Hermès et l’Oréal– sont d’ores et déjà présents sur Ambition4Circularity.

 

Kering y rappelle son engagement à l’horizon 2022 pour « zéro destruction de produits invendus d’ici 2022 dans un périmètre monde« . Mais il se projette aussi en promettant « zéro plastique à usage unique« d’ici 2025 pour les activités « Business to Consume » et d’ici 2030 pour les activités « Business to Business ». Il s’engage aussi à « zéro rejet de microfibres d’ici 2030« . Enfin, 100 % des matières premières utilisées par le groupe devraient être conformes aux « Kering Standards » d’ici 2025.

 

Sans se référer à un calendrier précis, Hermès a pour sa part indiqué vouloir « valoriser les matières dormantes et rebuts de production dans le cadre de l’Oïkos Lab dans une logique de progrès continu« .

 

Enfin, L’Oréal s’est montré le plus prolixe. Il annonce vouloir atteindre, d’ici 2025, la neutralité en carbone sur l’ensemble de ses sites de L’Oréal, « via l’amélioration de l’efficacité énergétique et l’utilisation de 100 % d’énergies renouvelables« . Le géant mondial des cosmétiques s’est aussi fixé beaucoup d’objectifs verts d’ici 2030 : recycler et réutiliser en boucle 100 % de l’eau utilisée dans ses procédés industriels, avoir 100 % des ingrédients de ses formules et des matériaux d’emballage biosourcés qui seront traçables et issus de sources durables et aucun contribuant à la déforestation, avoir 95 % des ingrédients de ses formules biosourcés, issus de minéraux abondants ou de procédés circulaires et enfin atteindre 100 % des emballages plastiques de L’Oréal d’origine recyclée ou biosourcée. En sachant que pour ce dernier point, le groupe annonce qu’il atteindra déjà 50 % d’ici 2025.

 

Lvmh absent

 

Lvmh, bien que membre de l’Afep, n’a pas encore communiqué sur la plateforme. Mais cela ne veut pas dire qu’il ne le fera pas, indique-t-on à l’Afep. Bien qu’ayant créé sa propre direction de l’environnement dès 1992, Lvmh ne se rallie pas toujours aux initiatives collectives en termes de développement durable. Le numéro un mondial du luxe n’a ainsi pas adhéré au Fashion Pact, piloté par François-Henri Pinault, le Pdg de Kering. Lancée en 2019, cette coalition ralliant une cinquantaine de grandes Maisons de luxe, marques et enseignes de mode (y compris entrée de gamme), s’est engagée à enrayer le réchauffement politique, instaurer la biodiversité et protéger les océans. Lvmh a expliqué ne pas se sentir concerné par une initiative centrée sur la seule mode, et ouverte à des acteurs de la Fast-Fashion tels que H&M.

 

Lire aussi >Le salon RE-Luxury repense le luxe de demain

Photo à la Une : ©Presse

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Sophie Michentef
Sophie Michentef a évolué plus de 30 ans dans la presse professionnelle. Pendant une quinzaine d’années, elle a encadré la rédaction France et international du Journal du Textile. Elle met désormais son expertise presse, textile, mode et luxe au service de journaux, organisations professionnelles et entreprises.

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