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Donald Trump réélu : vers un nouvel ordre économique mondial ?

Le 6 novembre dernier, le peuple américain a tranché et choisi un scénario jamais vu dans l’histoire américaine moderne : réélire le même homme, avec un mandat intermédiaire, en l’occurrence Donald Trump à la Maison Blanche. L’homme d’affaires controversé a su séduire par son expérience de la fonction suprême autant que par son profil pro-business, soucieux de la restauration du pouvoir d’achat et de la grandeur de l’Amérique. Si les marchés ont accueilli la nouvelle avec entrain, le protectionnisme qui avait caractérisé le 45e et maintenant 47e président des Etats-Unis, n’est pas sans risque pour le luxe européen.

 

Élu à la Maison Blanche pour un second mandat, avec 296 grands électeurs (il en fallait 270 pour gagner) et 72 666 141 voix (50,9% de l’électorat américain) face à Kamala Harris, Donald Trump, détenant déjà le titre 45e président des Etats-Unis, peut ajouter un nouvel exploit à son palmarès : le titre de 47e président. Une “victoire nette”, avec le vote populaire en prime et un congrès acquis à sa cause. Autant dire une configuration différente de 2016 lui permettant d’avoir les coudées franches – voire autocratiques – pour mener à bien sa politique – dont le programme précis est pour l’instant inconnu – et ainsi poursuivre sa stratégie “America First”, au détriment de la production chinoise mais aussi européenne.  

 

Lors de sa campagne, Donald Trump n’a pas caché son vœu d’augmenter les taxes douanières sur les produits importés, fabriqué en dehors du sol américain. Préférant retenir le profil d’un hâbleur hors pair avec des valeurs à la fête à Wall Street, les acteurs du luxe européens et français, en particulier dans les vins et spiritueux n’en retiennent pas moins leur souffle. 

 

Conformément à la tradition américaine, le 47e président des Etats-Unis prendra ses fonctions, lors de l’Inauguration Day, le 20 janvier 2025 à midi, heure de Washington. 

 

Comeback historique

 

L’incertitude économique et géopolitique mondiale favorise les figures familières et expérimentées. Tel pourrait être l’un des enseignements de la réélection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis

 

Après une longue traversée du désert (vote de mi-mandat, 2020 et 2022), deux tentatives d’assassinats, le républicain au franc parler et à la cravate rouge est parvenu à revenir sur le devant de la scène politique. Celui que l’on croyait fini semble donc bel et bien inoxydable. La doctrine trumpiste, à base de protectionnisme, de haine du wokisme (soutien aux questions de justice sociale et d’égalité raciale, NDLR) et des immigrés et de culte de l’argent roi (avec un slogan Make America Great Again, chipé à l’ancien président des eighties Ronald Reagan, ça ne s’invente pas) reste également vivace.

 

Le peuple américain a choisi de lui pardonner parmi ses 34 chefs d’accusation, ses poursuites pour “trahison” (suite à son incitation à l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021) et sa condamnation pour agression sexuelle (affaire Stormy Daniels). Sans compter ses multiples scandales et propos foncièrement racistes et sexistes. 

 

Mais surtout, malgré son appartenance aux grandes fortunes dont il reste un des plus fervents représentants, Donald Trump est clairement identifié par ses supporters comme un candidat anti-système. Un paradoxe qui séduit l’électorat populaire, habituellement démocrate et qui montre à quel point l’Amérique est plus fracturée que jamais. 

 

Le républicain à la houppette blonde a d’ailleurs séduit bien au-delà de sa base électorale,  essentiellement composée de red necks (américains blancs déclassés) pour conquérir une partie du vote afro-américain… et féminin. Le vote hispanique semble également avoir pesé dans la balance. 

 

Contrairement à 2016, le clivage Nord et Sud qui caractérise les Etats-Unis depuis la guerre de sécession n’est plus à l’œuvre. Démocrate, l’ouest américain apparait marginalisé face à l’ouragan écarlate républicain. 

 

Le républicain est ainsi parvenu à décrocher le vote de la Pennsylvanie, État-arbitre des Swing States à raison de ses 19 grands électeurs – plus fort contingent des Etats-clés au tempérament indécis. Cet État illustre les disparités entre américains avec face A de grandes agglomérations comme Philadelphie et  Pittsburgh et face B une région industrielle en fort déclin relevant de la fameuse Rust Belt. Deux autres Etats-clés lui ont permis de l’emporter : la Caroline du Nord et la Georgie (située dans la Bible Belt). 

 

Cette réélection surprend d’autant plus que les sondeurs n’avaient pas anticipé le basculement en faveur du vote républicain dans l’Iowa

 

Toutefois, dans les faits, Donald Trump aurait perdu 2 millions d’électeurs depuis 2020. 

 

Wall Street à la fête

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Photo à la Une :  © DR

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Victor Gosselin
Victor Gosselin est journaliste spécialisé luxe, RH, tech, retail et consultant éditorial. Diplômé de l’EIML Paris, il évolue depuis 9 ans dans le luxe. Féru de mode, d’Asie, d’histoire et de long format, cet ex-Welcome To The Jungle et Time To Disrupt aime analyser l’info sous l’angle sociologique et culturel.
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