La société californienne Zugara, spécialiste de la réalité augmentée, a porté plainte contre le site américain de Chanel Beauté, qui aurait déployé une solution d’essayage virtuel contrefaisant la sienne. Un accord avait été trouvé précédemment avec la marque Estée Lauder, accusée aussi de telles pratiques.
Chanel Beauté coupable de contrefaçon ?
Si les Maisons de luxe défendent farouchement leurs créations contre les copieurs indélicats, les acteurs de la technologie sont aussi très attachés à leurs propres innovations…
La société Zugara, basée à Los Angeles, spécialiste de la réalité augmentée, a ainsi déposé plainte en juillet dernier au Texas contre Chanel Beauté.
Copie servile ?
Elle accuse le protocole d’essayage virtuel de cosmétiques déployé par la Maison de la rue Cambon sur son site américain de s’inspirer de façon trop servile de ce qu’elle a elle-même mis au point.
Sa solution brevetée permet de superposer en temps réel les produits cosmétiques virtuels -rouges à lèvres, mascaras et autres fards à paupières- sur les yeux ou lèvres des Internautes malgré les mouvements de ces derniers.
Selon la plainte, on retrouverait chez Chanel les différentes étapes de la solution brevetée de Zugaro, à savoir « l’obtention d’un flux vidéo en direct, la détection de la position ou de l’orientation du visage d’un utilisateur et la superposition de cosmétiques virtuels qui s’ajustent dynamiquement aux mouvements de l’utilisateur« .
Des clients prestigieux
Fondée en 2001, initialement en tant qu’agence de marketing interactif, Zugara se focalise depuis 2008 sur la réalité augmentée et les interfaces naturelles (gestes, voix…) comme mode d’interaction. Sa Webcam Social Shopper (WSS) permet ainsi d’essayer des vêtements de façon virtuelle, via une Webcam.
Son chiffre d’affaires n’est pas public mais certaines sources évaluent son revenu annuel à un montant allant de 5 à 25 millions de dollars. Elle a réussi à séduire des clients prestigieux comme la marque de maroquinerie de luxe Coach ou dans l’alimentaire, Pepsi, Nestlé, ou dans d’autres univers, Toyota ou l’US Air Force…
Un portefeuille solide qui lui permet visiblement de ne pas se laisser impressionner par les gros calibres.
Il y a quelques mois, l’entreprise avait déjà accusé la marque de beauté Estée Lauder de copier son brevet. Un règlement à l’amiable avait permis d’enterrer cet été la hache de guerre.
Si elle enrichit considérablement l’expérience utilisateur -un atout indispensable en ces temps de “luxe fatigue”- la technologie de la réalité augmentée n’est pas exempte de chausse-trappes juridiques…
Outre “le cas” Zugara, des marques comme Charlotte Tilbury Beauty (groupe Puig), Elf Beauty ou Mary Kay ont ainsi été déjà épinglées pour avoir recueilli des données biométriques sans avoir préalablement obtenu le consentement des personnes concernées…
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