Vers une extension géographique du conflit entre le Hamas et Israël ?

Le conflit entre le Hamas et Israël semble prendre une dimension géographique plus vaste, dépassant les frontières de la région. Après l’attaque du Hamas le 7 octobre, les représailles israéliennes ont entraîné un nombre considérable de victimes civiles. La situation a également des répercussions en Europe, avec des attaques antisémites et des menaces de sécurité dans divers pays, tandis que l’Arabie saoudite et la Chine se sont positionnées en faveur de la Palestine. Par ailleurs, des soupçons pèsent sur l’implication de l’Iran dans l’attaque du Hamas, suscitant des inquiétudes sur les relations diplomatiques au Moyen-Orient.

 

Plus d’une semaine après l’attaque du Hamas le 7 octobre sur le territoire israélien, le conflit entre le Hamas et Israël semble prendre des proportions qui dépassent les frontières de l’ancien pays de Canaan.

 

Lors de son raid éclair, les combattants du Hamas ont fait plus de 1 300 morts, en grande partie des civils, dont des enfants.

 

En représailles, l’Armée de défense d’Israël, couramment désignée par l’acronyme Tsahal, bombarde depuis des jours la bande de Gaza, un petit territoire pauvre et en état de siège coincé entre Israël et l’Égypte. Cette riposte a déjà fait 2 215 morts côté palestinien, la plupart des civils, dont 724 enfants, selon les autorités locales.

 

Dans les deux camps, des centaines de personnes restent portées disparues et des corps sont toujours en cours d’identification.

 

Pas de cessez-le-feu

 

Ce lundi matin, des sources égyptiennes ont rapporté qu’Israël, les États-Unis et l’Égypte avaient conclu un accord pour instaurer un cessez-le-feu dans le sud de la bande de Gaza, prévu à partir de 6 heures, heure locale. Ce cessez-le-feu de plusieurs heures coïncide avec la réouverture du point de passage de Rafah vers l’Égypte, tel que mentionné par ces mêmes sources. Le Hamas, par le biais de son service de presse, a déclaré ne pas être au courant de l’existence d’une telle trêve. Rafah, située à la frontière entre la péninsule du Sinaï en Égypte et Gaza, représente le seul point de passage qui n’est pas sous le contrôle d’Israël.

 

Cependant, le bureau de Benjamin Netanyahu a démenti cette information en affirmant qu’il n’y avait « pas de cessez-le-feu » à ce stade entre Israël et le Hamas palestinien. « Il n’y a pas de cessez-le-feu et d’entrée d’aide humanitaire dans Gaza en échange de la sortie d’étrangers », a indiqué dans un court communiqué le bureau du Premier ministre israélien.

 

Plutôt qu’un cessez-le-feu, il s’agirait plus probablement d’un accord visant à éviter de cibler la zone d’évacuation des civils de la bande de Gaza. Avichay Adraee, porte-parole de l’armée israélienne, a indiqué sur X (anciennement Twitter) que l’armée israélienne s’engageait à ne pas viser « l’axe » reliant le nord et le sud de la bande de Gaza entre 8h et 12h ce lundi. Cet itinéraire est largement emprunté pour permettre l’évacuation de la population du nord de la bande de Gaza.

 

Alors que Tsahal invite des centaines de milliers de Gazaouis à quitter le nord du territoire, le déplacement d’une telle population en si peu de temps sur une zone aussi restreinte est jugé « techniquement et logistiquement impossible » par l’ONU et d’autres organisations internationales. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) signale qu’un stock de matériel médical suffisant pour répondre aux besoins de 300 000 personnes dans la bande de Gaza a été acheminé vers un aéroport égyptien à proximité de l’enclave palestinienne, en attente d’un accès humanitaire. Selon l’OMS, ces fournitures pourront être acheminées dès que cet accès humanitaire sera possible via le poste-frontière de Rafah, situé à la frontière de l’Égypte dans le sud de Gaza.

 

L’Arabie saoudite et la Chine soutiennent la Palestine

 

Acteur majeur au Moyen-Orient, l’Arabie saoudite a choisi de mettre en suspens les pourparlers concernant une éventuelle normalisation avec Israël, au milieu du conflit en cours entre Israël et le Hamas palestinien, selon une source proche du gouvernement saoudien.

 

Le royaume « a décidé de suspendre les discussions sur une éventuelle normalisation avec Israël et en a informé les responsables américains », a indiqué la source, alors que le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, se trouve actuellement à Riyad dans le cadre d’une tournée régionale.

 

Par ailleurs, la Chine assume un positionnement favorable aux Palestiniens. Le ministre des affaires étrangères, Wang Yi, a appelé, samedi 14 octobre, à « l’arrêt des combats le plus tôt possible » et au respect du « droit humanitaire international ».

 

Le même jour, le chef de la diplomatie chinoise a été plus explicite au cours d’un entretien téléphonique avec son homologue saoudien Faisal bin Farhan. « L’action d’Israël [les frappes massives sur la bande de Gaza en représailles à l’attaque du Hamas] est allée au-delà du domaine de l’autodéfense » et ses dirigeants doivent cesser de « punir collectivement la population de Gaza », a déclaré Wang Yi. Dimanche, le diplomate en chef de Pékin s’est aussi entretenu avec son homologue iranien Hossein Amir-Abdollahi : la Chine soutient « la juste cause du peuple palestinien dans la préservation de ses droits nationaux », a-t-il fait savoir.

 

L’Iran, complice de l’attaque du Hamas ?

 

Au centre des tensions diplomatiques, se trouvent surtout les soupçons des États-Unis vis-à-vis de l’Iran, susceptible d’avoir apporté son soutien au Hamas dans la préparation de son attaque contre Israël, un allié du gouvernement américain. En réaction, des responsables américains et qataris auraient convenu de bloquer l’accès de l’Iran à 6 milliards de dollars, précédemment gelés par Washington. « Nous avons un strict contrôle des fonds, et nous nous réservons le droit de les geler », a indiqué le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken lors d’une conférence de presse à Tel-Aviv jeudi.

 

Pour rappel, au début du mois de septembre, conformément à un accord conclu en août avec l’Iran concernant un échange de prisonniers, les États-Unis avaient débloqué 6 milliards de dollars de fonds iraniens destinés à l’aide humanitaire, qui étaient gelés en Corée du Sud. À ce moment-là, cette somme avait été transférée vers des comptes au Qatar.

 

Selon le Wall Street Journal (WSJ), des officiers du Corps des Gardiens de la révolution islamique d’Iran auraient collaboré avec le Hamas depuis août pour planifier les attaques menées samedi contre Israël. Téhéran aurait donné son accord à cette attaque lors d’une réunion à Beyrouth le 2 octobre, selon des hauts responsables du Hamas et du Hezbollah, le parti chiite basé au Liban et soutenu par l’Iran, cités par le WSJ.

 

Officiellement, l’Iran s’est positionné comme un fervent soutien de l’offensive du Hamas, tout en rejetant toutes les accusations d’implication.

 

Ces déclarations n’augurent rien de positif pour les relations diplomatiques au Moyen-Orient et pourraient également exercer une pression à la hausse sur les prix du pétrole, car la région du Golfe Persique représente 40% de l’offre mondiale de pétrole. Dès le lundi 9 octobre, les prix du pétrole ont augmenté de 4%. Il est d’autant plus difficile de se passer de ces volumes aujourd’hui, alors que l’Iran contribue à hauteur d’un peu plus de 4% de la production mondiale de pétrole et détient environ 12% des réserves mondiales, de sorte qu’une absence de ces volumes ferait grimper les cours du baril.

 

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Hugues Reydellet
Hugues Reydellet est un jeune journaliste passionné, dont les sujets de prédilection sont l'économie, la culture, la gastronomie, mais aussi l'automobile et le sport. Avec une plume acérée et une curiosité insatiable, Hugues est constamment à la recherche de nouvelles informations brûlantes à rapporter.
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