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Petite Histoire du Luxe : Christofle, quand l’art de la table prend tout son éclat

Par un procédé révolutionnaire breveté, Christofle s’est imposé sur les plus grandes tables du monde entier, des ors impériaux et même présidentiels et dans les repas d’exception de la bourgeoisie. Réputée pour ses couverts en argent, ses vases et sa verrerie en cristal, la Maison de haute orfèvrerie française n’a pas hésité en 200 ans à bousculer les codes de l’art de la table, allant jusqu’à créer des contenants aussi compacts que design : la fameuse collection MOOD.

 

Pour nombre de clients, notamment étrangers, Christofle se résume essentiellement à son argenterie, en particulier celle de style Louis XV. Ses couverts ornés de détails asymétriques composées de feuilles d’acanthe et de coquillages figurent comme le best seller de la Maison. 

 

Pourtant, depuis sa fondation en 1830, la Maison de haute orfèvrerie a su se renouveler en développant une offre de produits reflétant les grandes mutations économiques et sociologiques de son temps mais aussi en collaborant avec les plus grands artistes contemporains. 

 

Séduisant l’aristocratie comme la petite bourgeoisie montante, la manufacture française s’est retrouvée sur les tables des palais, des grandes demeures, des hôtels de luxe, des moyens de transports les plus prestigieux et au-delà dans les célébrations des plus fervents épicuriens. 

 

La Maison a surtout associé son nom à un procédé technique révolutionnaire : la dorure et argenture par électrolyse, faisant d’elle un des pionniers du luxe accessible

 

L’exposition “Christofle, une brillante histoire” au Musée des Arts décoratifs de Paris, qui se tient jusqu’au 20 avril 2025 nous permet de revenir sur le développement de cet acteur majeur des arts de la table en France et à l’international. 

 

Une démocratisation qui ne dit pas son nom

 

Né en 1805 dans une famille de petits industriels spécialisés dans la fabrication de boutons, sous le règne de Napoléon 1er, le fondateur de la Maison, Charles Christofle est d’abord un bijoutier. Ce savoir-faire, il l’a acquis en devenant à 15 ans l’apprenti de son beau-frère Hugues Calmette, fabricant de bijoux en cuivre “de province” installé dans le 10e arrondissement de Paris. 

 

A 25 ans, Charles Christofle devient associé avant de prendre la direction de la manufacture en 1830. Celle-ci arbore alors son nom : Christofle. Le jeune homme dépose son poinçon de maître à la Garantie de Paris, pour la fabrication de bijoux en or. Quinze ans plus tard, l’entreprise se spécialise dans l’argenture et la dorure à façon.

 

Portrait de Charles Christofle
Portrait de Charles Christofle, avant 1864 © Christofle

 

A l’affût des innovations techniques, le jeune orfèvre fait une découverte qui fera sa gloire et sa fortune : la dorure et argenture par électrolyse. En 1842, il rachète pour la France les brevets du français Henri de Ruolz et des anglais Henry et George Richards Elkington. Quinze ans durant, Charles Christofle devient ainsi l’unique orfèvre à réaliser à l’échelle industrielle des objets argentés ou dorés via ce procédé, réputé moins nocif que le placage au mercure. 

 

Christofle table exposition christofle une brillante histoire
© Christofle/Musée des Arts Décoratifs

 

Plus solide et plus léger que l’argent massif, ce métal argenté ou doré s’avère également plus abordable. Moins coûteuse à produire, cette nouvelle argenterie peut désormais s’épanouir jusque sur les tables d’une bourgeoisie en pleine croissance, enrichie par la révolution industrielle. Mais ce que le Figaro salue comme une “merveilleuse invention” suscite bien des convoitises, au point que Charles Christofle est contraint de défendre avec succès ses intérêts dans pas moins de 358 procès, d’après L’Echo de Paris, daté du 15 décembre 1935. 

 

Orfèvre royal et fournisseur de l’Empereur

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Photo à la Une : © Christofle

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Victor Gosselin
Victor Gosselin est journaliste spécialisé luxe, RH, tech, retail et consultant éditorial. Diplômé de l’EIML Paris, il évolue depuis 9 ans dans le luxe. Féru de mode, d’Asie, d’histoire et de long format, cet ex-Welcome To The Jungle et Time To Disrupt aime analyser l’info sous l’angle sociologique et culturel.
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