Depuis le début de l’année, la Bourse est à la peine, qu’il s’agisse du CAC 40, du Dow Jones ou encore du Nasdaq. Une tendance inquiétante qui n’est pas prête de changer d’ici la fin 2022.
La Bourse et les obligations ont été particulièrement touchées depuis le début de l’année 2022. Les Bourses mondiales ont été dans le rouge très souvent, plombées par le cours des titres d’emprunts d’Etat (les obligations souveraines, dont les taux évoluent à l’inverse des prix) des Etats-Unis, de la France, de l’Allemagne, ou encore du Royaume-Uni.
La perte de richesse sur les placements a été historique cette année comme le constate Frédéric Rollin, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet Asset Management. Il souligne qu’aux Etats-Unis, pendant les trois premiers trimestres, un portefeuille diversifié, investi pour moitié en actions américaines et pour moitié en emprunts d’Etat, a fondu de plus de 20%, soit la pire contre-performance en plus d’un siècle.
Alors que les obligations et les actions ont chuté de la même manière, “il n’y a nulle part où se réfugier”, résume Frédéric Rollin, qui explique que la ténacité de l’inflation est “une très mauvaise nouvelle”. Devant la hausse des prix à la consommation, la Fed a indiqué qu’elle garderait ses taux élevés longtemps. Par voie de conséquence, le marché des obligations s’est effondré.
Si la baisse est déjà historique pour 2022, le dernier trimestre pourrait encore réserver bien des mauvaises surprises. Car si les actions peuvent paraître survendues à court terme, la tendance à la baisse en Bourse et sur les cours des obligations n’est toujours pas remise en question.
En zone euro, la hausse des prix ne montre aucun signe de ralentissement. En effet, l’inflation a encore bondi en septembre pour atteindre 10% sur un an. Ce nouveau record est notamment alimenté par la flambée des prix de l’énergie et de l’alimentation. « Le dernier trimestre commence par des anticipations de remontée agressive des taux de la part de la Fed mais aussi de la Banque centrale européenne et de la Banque d’Angleterre », indique Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.
La Bourse ce matin
Les principales Bourses européennes reculent ce matin pour la première séance du dernier trimestre de l’année en raison des craintes persistantes de récession. À Paris, le CAC 40 perd 1,19% à 5.693,65 points, à Londres, le FTSE 100 cède 0,5% et à Francfort, le Dax recule de 1,07%. L’indice EuroStoxx 50 est, quant à lui, en baisse de 1,14%, le FTSEurofirst 300 de 0,74% et le Stoxx 600 de 1,03%.
En ce début de quatrième trimestre, les motifs d’inquiétudes qui pèsent depuis trois mois sont toujours d’actualité, à savoir l’impact du resserrement des politiques monétaires des grandes banques centrales et celui de la guerre en Ukraine sur l’inflation et la situation énergétique.
Ce jeudi, rendez-vous est donné pour le compte rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne et vendredi, sera dévoilé le rapport mensuel sur l’emploi américain.
Lire aussi > CAC 40 : Quand la Bourse baisse, les taux de la Fed augmentent
Photo à la Une : © Platin Online