Le tribunal de Milan a placé la filiale italienne de Dior, appartenant à LVMH, sous contrôle judiciaire en raison de pratiques de sous-traitance douteuses. Cette décision illustre les défis éthiques croissants auxquels sont confrontées les grandes marques dans la gestion de leur chaîne d’approvisionnement.
Nouveau scandale dans la mode de luxe. Mardi 11 juin, le tribunal de Milan a décidé de placer la filiale italienne de LVMH, Manufactures Dior SRL, sous contrôle judiciaire.
Dior est la deuxième plus grande marque de mode appartenant au géant français du luxe LVMH. Christian Dior SE, une société holding distincte cotée en bourse, est contrôlée par la famille française Arnault, qui détient 42 % de LVMH.
Cette décision intervient à la suite d’une enquête révélant des pratiques de sous-traitance à des entreprises chinoises exploitant des travailleurs.
L’affaire n’apparait pas comme un cas isolé. En avril dernier, le même tribunal avait pris une mesure similaire contre une entreprise liée au groupe Giorgio Armani pour des manquements similaires. Le groupe avait déclaré à l’époque qu’il avait toujours cherché à « minimiser les abus dans la chaîne d’approvisionnement ».
Non-respect de l’éthique
L’enquête, qui s’est concentrée sur quatre fournisseurs chinois près de Milan, a révélé des violations graves des lois du travail. Trente-deux travailleurs étaient employés par ces fournisseurs, dont deux immigrés clandestins et sept sans les documents requis. Les conditions de travail étaient déplorables, avec des employés dormant sur le lieu de travail afin d’être « disponibles 24 heures sur 24 ».
Par ailleurs, les dispositifs de sécurité des machines ont également été retirés afin d’accélérer les opérations, ce qui a permis de réduire les coûts de production à 53 euros (57 dollars) pour un sac à main vendu à 2 600 euros (2 794 dollars).
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Photo à la Une : © Getty Images