[Luxus Magazine] Le Bal des Débutantes : trente ans de féérie et de nepo babies

Figurant parmi les dix bals les plus prestigieux au monde selon Forbes, Le Bal des Débutantes fêtait le 30 novembre dernier, au Shangri-La, son trentième anniversaire. Au programme : robes à crinoline haute couture, têtes couronnées et filles de personnalités médiatiques. Parmi elles, Apple Martin, la fille du leader du groupe musical Coldplay et de l’actrice et entrepreneuse Gwyneth Paltrow, était au rendez-vous cette année, avec à la clef des articles dans toute la presse people.

 

Au royaume de France et de Navarre, il est deux traditions de la société de cour qui ont la vie dure pour une jeune fille bien née afin de trouver son mari : pour la bourgeoisie, une série de soirées mensuelles rockant sur des tubes du groupe Indochine et du son années 1980 – les très guindés “rallyes” – et pour les 1% de ce monde, Le Bal des débutantes, où la valse est toujours reine.  

 

A l’origine simple défilé haute couture, l‘événement est devenu un rendez-vous mondain ultra select modernisant néanmoins la tradition aristocratique héritée de l’Ancien régime. Avec le temps, le  “bal des Debs” s’est ouvert au-delà des seules noms à particules aux nouvelles fortunes mondiales, issues du monde des affaires et du show business, traduisant les grandes mutations économiques internationales. 

 

Le grand cru 2024 ne déroge pas à la règle, avec une vingtaine de filles âgées de 16 à 21 ans, issues d’une quinzaine de pays, ambassadrices de l’élégance, de la grandeur et d’un certain art de vivre. Une occasion rêvée pour les grandes Maisons de luxe, de Dior à Valentino en passant par Carolina Herrera et Valentino, d’habiller la progéniture des grands de ce monde.

 

Un rêve à la Bridgerton ressuscité

 

En 1992 et 1993, Le Bal n’a pas encore pris forme, consistant en un défilé des plus grands créateurs haute couture français : Oscar de la Renta est alors l’unique créateur international participant. En 1994, l’évènement prends la forme d’un bal dansant que l’on connait. Parmi les 29 débutantes de cette première édition, figurent notamment Delphine Arnault, fille unique de l’homme d’affaires Bernard Arnault, vêtue en Christian Lacroix ainsi que son amie Ségolène Frère, fille de l’homme d’affaires belge Albert Frère, en Dior. Stéphanie de Wangen devient quant à elle la première débutante américaine. 

 

Photo officielle de la toute première édition (1994) du Bal des Débutantes avec notamment la présence de Delphine Arnault et de Ségolène Frère © Le Bal des Débutantes

 

Lorsque Ophélie Renouard relance “Le Bal des Débutantes”, l’institution n’est plus que l’ombre d’elle-même, ayant stoppé net sa tenue avec les “évènements” de Mai 1968. 

 

Dès le départ, cette professionnelle des relations presse, œuvrant pour des grands noms de la mode, ne souhaite pas reprendre stricto sensu cette tradition aristocratique venue du Royaume d’Angleterre

 

Au XVIIIème siècle, les jeunes filles bien nées, à peine sorties de leur couvent, étaient présentées à la Reine l’année de leurs seize printemps. Ce moment, au coeur de l’automne – dans un cadre huppé à la manière de la série en costume Bridgerton –  leur intronisation dans la haute société et marquait le début de “The Season” soit la saison des bals où ces jeunes filles étaient alors de toutes les festivités. Le but étant alors de contracter un mariage avec un bon parti ou de resserrer les alliances familiales. Dans la Perfide Albion, la tradition a tourné court en 1953. 

 

La France, elle, a repris cette tradition royale revisitée avec la Fête Impériale de Napoléon III pour la développer au début des années 1950

 

Dès le départ, Ophélie Renouard mise sur un événement mettant en valeur les créations haute couture, contrastant avec les bals des débutantes traditionnels et notamment en vigueur Outre-atlantique. Lesquelles privilégient tiares, robes longues immaculées et gants d’opéra assorties tandis que le cavalier, un jeune homme, arbore une casaque militaire. 

 

Ophélie Renouard, ancienne responsable des relations presse dans la mode, artisane de la renaissance du Bal des Débutantes en 1994, après 26 ans d’absence sur la scène parisienne © DR

 

Ophélie Renouard a alors l’idée de ce qui deviendra sa “signature” : associer chacune des débutantes à une Maison de haute couture en fonction de sa personnalité, voire de sa nationalité. 

 

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Photo à la Une : Photo officielle de l’édition 2023 du Bal des Débutantes © Le Bal des Débutantes

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Victor Gosselin
Victor Gosselin est journaliste spécialisé luxe, RH, tech, retail et consultant éditorial. Diplômé de l’EIML Paris, il évolue depuis 9 ans dans le luxe. Féru de mode, d’Asie, d’histoire et de long format, cet ex-Welcome To The Jungle et Time To Disrupt aime analyser l’info sous l’angle sociologique et culturel.
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