Dans un contexte chinois en perte de vitesse et de restructurations majeures dans les entreprises, la volatilité mondiale a frappé les valeurs du luxe : Kering (–2,34 %), Hermès (–1,59 %) et LVMH (–0,51 %) ont enregistré des baisses dans un contexte de tensions géopolitiques et d’incertitudes économiques.
Au-delà de ces turbulences, les stratégies d’expansion internationale s’intensifient. Hilton a ainsi dévoilé en Chine son nouveau concept hôtelier, Gen A. Le groupe américain a annoncé l’ouverture de ses premiers hôtels dans les villes de Chongqing, Sanya et Harbin, tout en confirmant la signature de 19 nouveaux établissements répartis dans des destinations à fort potentiel touristique et économique. De son côté, Bugatti vient d’inaugurer son dernier showroom à Washington D.C., consolidant ainsi sa présence stratégique sur la côte Est des États-Unis.
Convaincu du potentiel mondial de Medik8, le PDG de L’Oréal Luxe a quant à lui partagé son enthousiasme à développer le succès international de la marque britannique de soins haut de gamme que son groupe vient de racheter. Mais ce n’est pas tout, le groupe leader mondial des cosmétiques a aussi annoncé qu’il comptait multiplier par deux sa production en Inde d’ici deux ans, toutes marques confondues.
Pour certains acteurs du luxe, les grands événements sportifs deviennent aussi des tremplins à l’expansion internationale.
Le tennis est ainsi devenu un domaine privilégié par les plus grandes Maisons horlogères. Des marques comme Rolex, Longines et TAG Heuer ont rivalisé d’ingéniosité et de stratégies pour associer leur nom à la performance et au prestige que symbolisent Roland-Garros, l’US Open ou encore Wimbledon et l’Open d’Australie.
Pour d’autres, l’expansion n’est pas seulement géographique. Elle passe par l’exploration de nouveaux territoires de marques. C’est le cas par exemple de Lonchamp qui a inauguré son premier concept de Café à Paris.
Côté rachats, le sauvetage de la semaine est celui de La Perla qui a été officiellement repris par Peter Kern (ex-Expedia). Pour sa part, la start-up de Champagne EPC, fondée il y a six ans, jour pour jour, a racheté la Maison familiale et traditionnelle Charles Mignon. Moins chanceuse, la start-up française Courbet, spécialisée dans les bijoux sertis de diamants synthétiques, a finalement a été liquidée.
On retiendra aussi certains changements de direction majeurs durant la semaine qui s’est écoulée : Luca de Meo prend la tête de Kering. Cela se traduit par la séparation des fonctions de président, qu’assurera l’actuel PDG du groupe, François-Henri Pinault, et de directeur général, confiée à Luca de Meo. C’est l’aboutissement d’un processus commencé début 2023 par François-Henri Pinault qui avait déjà mené à la nomination de Jean-Marc Dupleix et Francesca Bellettini aux postes de DG adjoints. Matthieu Heidsieck prend, lui, la tête de Ruinart, tandis que Patrick Aoun devient CEO de Longines et Vania Lacascade prend la tête de Lancôme.
Le luxe a aussi fait la part belle à l’innovation et à la Tech durant VivaTech où LVMH a mis en avant le « story proving » et l’innovation mesurable. Le groupe a livré une version abrégée des Innovation Awards. Enfin, pour Chanel, l’innovation s’inscrit dans une visée durable et responsable. La Maison française a lancé Nevold, un investissement de 50 à 80 M€ pour renforcer sa position dans l’économie circulaire.
Alors la question ne serait-elle pas finalement de savoir comment le luxe va évoluer — plutôt que quand?
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