En quarante ans, les vins de champagne n’avaient pas connu une baisse aussi forte de leurs exportations mondiales. Les producteurs sont toutefois parvenus à limiter la casse en augmentant leur prix.
Le phénomène de ralentissement qui affecte le secteur du luxe n’a pas épargné les producteurs de champagne.
Il s’est ainsi vendu, à l’échelle mondiale, 299 millions de bouteilles en 2023, soit un fléchissement des ventes de 8,2% par rapport à l’année dernière.
Les producteurs ont toutefois pu compter sur une hausse des prix, résultant de la stratégie de premiumisation des marques entamée dès 2018 et de l’inflation liée aux tensions géopolitiques internationales.
La filière a ainsi pu dépasser les 6 milliards d’euros enregistrés en 2022.
Contrecoup d’une année 2022 exceptionnelle
Malgré un recul de 8,2% des expéditions à l’étranger, le Comité Champagne est formel : avec 299 millions de bouteilles “expédiées” le volume des ventes des vins de champagne de 2023 s’avère un bien meilleur cru que celui de 2019. Une période charnière dans l’imaginaire collectif évoquant un avant covid instinctivement associé à l’idée d’abondance.
Pourtant les experts ne partagent pas l’optimisme du Comité. D’abord parce que la filière a bénéficié de trois années exceptionnelles consécutives à la crise sanitaire, enregistrant un volume de vente record en 2022 à raison de 326 millions de bouteilles vendues.
Ensuite parce que dans les faits, 2019 marque la fin d’une période d’érosion des ventes de champagne avec 297 millions de bouteilles vendues. A l’inverse, un pic avait été observé en 2015 avec 321 millions de bouteilles expédiées.
Une situation qui fait dire qu’on a assisté en 2023 à la plus forte baisse enregistrée par la filière en quarante ans, exception faite de la période du Covid.
Rançon de la premiumisation ?
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