Le Sommet du G20 2022 , soit la 17e réunion du Groupe des Vingt, aura lieu les 15 et 16 novembre prochains, à Bali, en Indonésie.
Lors du prochain sommet du G20, réunissant les chefs d’État, les ministres des Finances, ainsi que les gouverneurs des banques centrales des pays industrialisés et des pays émergents, la cryptomonnaie sera un des sujets brûlants. En effet, si la crypto-sphère est un marché prometteur, elle est cependant confrontée à un problème majeur : le manque, voire l’absence totale de réglementation. Certaines plateformes crypto échappent ainsi facilement aux sanctions ainsi qu’aux taxes.
Selon Klaas Knot, le président du CSF (conseil de stabilité financière), également membre du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) et président de la banque centrale des Pays-Bas, « l’hiver crypto » (chute brutale et durable des cryptomonnaies) a conduit le conseil à étudier les vulnérabilités structurelles actuelles de cette monnaie.
Instabilité
La capitalisation totale du secteur, qui avait atteint en novembre 2021 quelque 3.000 milliards de dollars, a ainsi fondu à environ 935 milliards de dollars actuellement. Le CSF estime que cette chute n’est pas suffisamment importante pour menacer la stabilité financière mais que des règles sont nécessaires pour réguler un probable redressement.
« Les inquiétudes concernant les risques qu’ils font peser sur la stabilité financière sont donc susceptibles de revenir au premier plan rapidement », écrit Klaas Knot dans une lettre adressée aux ministres des Finances du G20 réunis à Washington en Octobre dernier.
Le CSF recommande ainsi de mettre en place un cadre de surveillance et de gestion des risques et des données pour les entreprises de cryptoactifs. « Plusieurs établissements de cryptoactifs ont fait faillite lors de la récente déroute des marchés en raison de leur vulnérabilité en matière de liquidités, de leur sous-capitalisation, des expositions concentrées sur des entités risquées et des activités commerciales et de trading risquées » constate le CSF.
Ces propositions ont été soumises à une consultation publique jusqu’au 15 décembre et doivent être finalisées en 2023.
Des règles à mettre en place
L’Inde maintient pour sa part une position stricte contre les crypto-monnaies. Et en tant que futur hôte du sommet du G20 (septembre 2023), il est fort probable qu’elle défende vivement ses convictions à Bali. Le ministre indien de l’Intérieur, Amit Shah, a même déclaré que les crypto-monnaies étaient responsables de l’augmentation de la contrebande de drogue en Inde.
Le GAFI (Groupe d’Action Financière), organisme intergouvernemental de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, est prêt à renforcer sa lutte en s’engageant à effectuer des contrôles annuels pour s’assurer que les pays appliquent les règles instaurées contre le blanchiment. Les pays ne respectant pas ces contrôles seront intégrés dans une « liste grise » et ceux qui continuent à ne pas coopérer en matière de lutte contre le blanchiment d’argent feront partie d’une « liste noire » et seront l’objet de sanctions économiques de la part du GAFI.
Lire aussi > L’Indonésie se met à la crypto-monnaie
Photo à la Une : © Mast Irham/Pool via Reuters