La Commission fédérale du commerce (FTC) des États-Unis a récemment pris une décision remarquée en intentant un procès pour bloquer le rachat de Capri par Tapestry. Cette action soulève des questions importantes sur la concurrence dans le secteur du luxe et suscite un vif débat quant à ses implications pour les consommateurs et les salariés.
Une décision qui marque un tournant dans l’application de la législation antitrust dans l’industrie de la mode. La Commission fédérale du commerce (FTC) des États-Unis a intenté lundi 22 avril un procès visant à bloquer l’accord de 8,5 milliards de dollars entre Tapestry, la société mère de Coach, et Capri Holdings Ltd., propriétaire de Michael Kors.
La FTC soutient que cette entente « éliminerait la concurrence directe » entre les marques emblématiques des deux fabricants de sacs à main de luxe. Selon elle, la fusion envisagée, qui créerait une société employant environ 33 000 personnes dans le monde, risquerait de conduire à une diminution des salaires et des avantages sociaux.
« Le projet de fusion menace de priver des millions de consommateurs américains des avantages de la concurrence directe entre Tapestry et Capri, qui porte notamment sur les prix, les remises et les promotions, l’innovation, le design, le marketing et la publicité », a déclaré l’institution.
Incompréhension
Tapestry a vivement contesté les allégations de la FTC, arguant que l’agence ne comprend pas le marché et surestime l’impact de l’accord sur les consommateurs et les employés.
Le groupe a déclaré qu’ « en intentant cette action, la FTC a choisi d’ignorer la réalité de l’industrie mondiale du luxe, aujourd’hui dynamique et en pleine expansion, qui représente 200 milliards de dollars ».
Capri a également défendu vigoureusement l’opération. « Cette transaction ne limitera pas, ne réduira pas ou n’entravera pas la concurrence », car les deux entreprises « opèrent dans le secteur mondial du luxe, qui est extrêmement concurrentiel et très fragmenté », a déclaré le propriétaire de Versace et Jimmy Choo.
Mi-avril, les entreprises avaient par ailleurs reçu l’approbation de l’Union européenne et du Japon pour procéder à l’opération.
Décision surprenante
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