Sophie Lacoste, cofondatrice de la Maison Fusalp, était l’invitée des dernières Assises Juridiques de la mode et du design. En tant que partenaire presse, LUXUS PLUS a pu revenir avec elle sur la transformation de cette belle endormie du vêtement de ski pour en faire une marque de luxe à part entière.
Fondée en 1952 à Annecy, Fusalp a longtemps été un grand nom du vêtement technique de ski avant de tomber en désuétude. Rachetée en 2014, après avoir cédé des parts dans l’entreprise familiale, Sophie Lacoste, petite-fille de René Lacoste, fondateur de la marque au crocodile, avait envie de redynamiser cette pépite en y apportant tout son savoir-faire en matière de vêtement de sport.
Considérée, depuis, comme une véritable success story à la française aussi bien dans l’hexagone qu’à l’international, l’entreprise a déjà ouvert 64 magasins et fait ses débuts sur le sol américain. Avec toujours la volonté de partager cette conversation entre la technicité, le savoir-faire tailleur et l’élégance.
LUXUS PLUS : Un de vos revirements stratégiques a été de ne plus uniquement miser sur la période des sports d’hiver pour en faire une marque de prêt-à-porter de luxe “intemporelle”. Comment se sort-on de l’univers du ski ?
Sophie Lacoste : La question consistait à se demander comment utiliser notre savoir-faire technique pour le transposer sur du prêt-à-porter homme et femme et surtout proposer des tenues adaptées à l’intersaison et à la ville. Il s’agissait de réfléchir à la valeur ajoutée de nos vêtements, que ce soit en termes de protection, de thermorégulation. La collection printemps-été 2024 qui vient d’arriver en boutique est représentative de notre volonté d’apporter de l’agilité à nos clients tout en étant graphique et luxueux.
L+ : Revenons en 2014 sur la genèse de votre acquisition de Fusalp. Quelles étaient vos priorités ? Comment avez-vous imaginé le développement de la marque ?
Sophie Lacoste : Notre priorité était de restaurer l’identité forte d’une marque qui s’était beaucoup repliée sur elle-même. Pour ce faire, nous avons puisé nos inspirations dans son héritage et réhabilité son logo original qu’elle avait même abandonné. Les produits avaient beau être de bonne qualité, ils étaient plutôt positionnés entrée de gamme. Le potentiel d’une stratégie d’élévation vers le luxe était évident. Il fallait pour nous renouer avec ce rapport au corps très modelé via l’icône stylistique de la Maison qu’était le pantalon fuseau. Il s’agissait aussi de retravailler le réseau de distribution. A cette époque, 80% de notre chiffre d’affaires provenait des grands distributeurs Intersport et Sport 2000. Or, avec des blousons à 250 euros, le business model n’était pas viable. Nous avons donc commencé par ouvrir une première boutique dans le Marais rue des Blancs-Manteaux et des mini pop up stores dans des stations huppées comme Courchevel et Verbier.
L+ : Quand vous avez racheté Fusalp, l’entreprise réalisait 5 millions d’euros de chiffre d’affaires. Aujourd’hui, on en est à 60 millions d’euros, 400 points de vente, 64 magasins. C’est un développement fulgurant en l’espace de 10 ans. Comment expliquez-vous ce succès ? Au-delà de la France, comment avez-vous imaginé votre expansion géographique en termes d’ ouvertures de boutiques ?
Photo à la Une : © Fusalp