Bpifrance est la banque d’investissement à l’origine du Salon annuel incontournable de l’entrepreneuriat français : le BIG (Bpifrance Inno Génération). Nicolas Dufourcq, son directeur général, a accepté de répondre à nos questions alors qu’il était l’invité d’honneur en décembre dernier du Chinese Business Club, premier réseau d’affaires de France.
Directeur de Bpifrance depuis dix ans, Nicolas Dufourcq s’apprête à battre le record de longévité à la tête de cette banque d’investissement, puisqu’il a décidé de rempiler pour un troisième mandat de cinq ans.
Le riche parcours de ce diplômé d’HEC puis de l’ENA, sorti inspecteur des finances, témoigne d’une curiosité multiculturelle et d’un goût du challenge assumé, mêlant expérience dans le public et le privé.
Fils d’un père ambassadeur et d’une mère secrétaire d’Etat, son enfance baigne dans le service de l’Etat et le domaine artistique. Il passe ainsi quatre ans de sa vie au Japon, quatre supplémentaires en URSS et plus de deux ans à Brazzaville au Congo. Si, de 25 à 31 ans, il embrasse la fonction publique, son parcours professionnel s’apparente aussi à une véritable odyssée jalonnée de chocs culturels.
En 1994, il rejoint France Telecom oeuvrant pendant 10 ans aux côtés de la direction, avant de devenir conseiller puis directeur de plusieurs branches. Il rejoint ensuite en tant que pdg l’aventure Wanadoo au moment de sa cotation en bourse. En 2003, il œuvre pendant dix ans pour le cabinet de conseil Capgemini à la direction Europe Centrale et Sud avant de devenir directeur financier du groupe puis membre du COMEX, hissant l’entreprise à un niveau mondial.
C’est en 2013 qu’il rejoint Bpifrance, aussi appelée la Bpi, cette banque d’investissement réglée par la BCE.
Ce paquebot de 5000 collaborateurs qui gèrent 250 millions d’euros de lignes, reste l’un des principaux soutiens de l’innovation et de l’écosystème entrepreneurial en France, tant sur le plan financier que dans une dimension de conseil et d’éducation. Bpifrance gère en effet 8000 missions de conseil. A travers ses accélérateurs – véritables écoles pour PME – la banque intègre 1000 entreprises par an. L’établissement dispose d’un important programme d’Executive Education à destination des PME, ETI et pas seulement des startup.
Luxus Plus : A l’heure où les levées de fonds en faveur de la French Tech se raréfient et se complexifient devant l’exigence de profitabilité, Bpifrance a-t-elle, elle aussi, réduit la voilure dans le financement de l’écosystème tech en 2023 ?
Nicolas Dufourcq : C’est bien simple, grâce à France 2030, nous n’avons jamais accordé autant d’aide à l’innovation qu’en 2023 : 9 milliards d’euros. Ce chiffre représente à peu près la même somme que le crédit à long terme que nous octroyons aux entreprises.
Sur les dix ans de la Bpi, le crédit est ainsi passé de 4 à 9 milliards d’euros et le financement à l’innovation de 500 millions à 9 milliards d’euros. A partir de 2024, tous nos produits de financement hors equity (prêts, subventions, avances remboursables) vont redescendre et se stabiliser à hauteur de 5 milliards d’euros par an.
En equity, la tech représente 14 millions d’euros sous gestion chez Bpifrance tandis que l’on investit chaque année 1,5 milliards d’euros en equity dans la tech. Tout le reste, c’est le financement de l’économie française.
LP : Qu’en est-il chez vous d’un secteur comme le luxe, qui, à l’instar de l’aéronautique, reste particulièrement prisé à l’export ?
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Photo à la Une : Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance © Chinese Business Club