Horlogerie suisse : le directeur général de Rolex met en garde contre le ralentissement de la croissance

Jean Frédéric Dufour, directeur général de Rolex depuis dix ans, entrevoit un ralentissement de l’activité horlogère suisse cette année. Cette situation engendrée par un contexte socio-économique défavorable risque de pénaliser fortement les marques les moins établies et de moindre dimension.

 

Dans une interview accordée au quotidien suisse Neue Zürcher Zeitung (NZZ) en amont du Salon international Watches & Wonders – dont il est le président de la Fondation – Jean Frédéric Dufour, directeur général de Rolex, a dressé des perspectives 2024 bien plus contrastées que ces dernières années pour l’horlogerie suisse.

 

Habituée à des croissances sans précédent ces trois dernières années, l’industrie horlogère helvète se retrouve à son tour rattrapée par la normalisation observable dans les autres secteurs du luxe.

 

Jean Frédéric Dufour relève en effet une période difficile née de l’effet combiné d’un franc fort, d’une hausse des prix de l’or et d’une incertitude géopolitique persistante.

 

Dans ces conditions, “2024 sera un défi” selon les mots du directeur général de Rolex.

 

Une chute des ventes attendue

 

Une phase dans laquelle tous les fabricants se portaient bien touche à sa fin” a déclaré Jean Frédéric Dufour. Et d’ajouter : “la pendule oscille maintenant dans l’autre sens et c’est naturellement plus prononcé auprès des marques les moins bien établies.”

 

Ce fin connaisseur du marché horloger a fait ses armes chez Chopard, Blancpain (Groupe Swatch) et Zenith (LVMH) avant d’accéder à la direction de Rolex en 2014. Depuis qu’il est aux commandes, la reine des marques horlogères suisses et mondiales a doublé de taille, produisant désormais plus d’un million de montres par an.

 

Si la griffe fondée en 1908 préfère cultiver la discrétion quant à ses chiffres, la banque d’investissement Morgan Stanley a estimé que les ventes de Rolex avait cru de 11% par rapport à l’année précédente, générant 11,5 milliards de dollars (10,6 milliards d’euros) de chiffre d’affaires en 2023.

 

Selon Jean Frédéric Dufour, les petites marques devraient connaître une chute de leurs ventes de 15%, ce qui reste toujours mieux que durant la pandémie. “Quand elles ont pu observer une hausse de 20% des ventes lors de leur montée en puissance, elles expérimentent maintenant un recul de 15%.”

 

Si 2024 doit constituer un défi pour les professionnels de l’horlogerie suisse, les grands noms de la filière helvète devraient toutefois moins en pâtir. Du côté des grandes marques horlogères, les fluctuations s’annoncent plus faibles, de l’ordre de +/- 2 à 3%.

 

Le spectre de la surproduction

 

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Photo à la Une : © Rolex

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Victor Gosselin
Victor Gosselin est journaliste spécialisé luxe, RH, tech, retail et consultant éditorial. Diplômé de l’EIML Paris, il évolue depuis 9 ans dans le luxe. Féru de mode, d’Asie, d’histoire et de long format, cet ex-Welcome To The Jungle et Time To Disrupt aime analyser l’info sous l’angle sociologique et culturel.
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