Une quarantaine de salariés du bureau de style de Gucci ont fait une grève de quatre heures lundi. Ils ont également manifesté pour protester contre leur transfert de Rome à Milan, redoutant « un licenciement collectif déguisé ».
La décision annoncée en octobre par Gucci de délocaliser son bureau de style de Rome à Milan a déclenché lundi 27 novembre une grève sans précédent de la part d’une quarantaine de salariés. La mesure mal accueillie affecterait 153 des 219 salariés de l’équipe, les contraignant à déménager à près de 500 kilomètres au nord de la capitale italienne d’ici le mois de mars.
Les manifestants ont cessé de travailler pendant quatre heures et brandi des banderoles avec des slogans tels que « Gucci coupe mais ne coud pas » et « Chez Gucci, le licenciement est à la mode », pour exprimer leur inquiétude quant à un possible « licenciement collectif déguisé ».
Pour eux, « le bureau de style est le coeur de Gucci, où travaillent les designers et couturiers, c’est ici que naissent toutes les collections. C’est le premier mouvement de grève de son histoire », a expliqué Chiara Giannotti, représentante syndicale de la marque.
Réduction d’effectifs ?
Les syndicats CGIL et UI, organisateurs d’une grève nationale la semaine précédente, soutiennent que le groupe Kering profite de cette restructuration pour réduire les effectifs.
« Kering veut profiter de cette restructuration pour réduire les effectifs et pousser à la porte des salariés qui se voient proposer des conditions non satisfaisantes ou ne peuvent pas quitter Rome car ils y ont leurs familles, leurs enfants », assure Chiara Giannotti.
De son côté, Gucci nie catégoriquement ces allégations. Le groupe affirme que le transfert, annoncé en octobre, « ne prévoit aucune réduction de personnel » et sera réalisé « dans le respect total des réglementations en vigueur ». Sa position est que cette relocalisation vise à favoriser une collaboration plus étroite entre le bureau de création et les fonctions stratégiques déjà basées à Milan, maximisant ainsi les synergies nécessaires.
Lire aussi>GUCCI ATTAQUE TROIS DISTRIBUTEURS AMÉRICAINS POUR VENTE DE CONTREFAÇONS
Photo à la Une : © Presse