La France a tranché quant au sort des diamants artificiels fabriqués en laboratoire, du moins sur l’aspect sémantique. Le Ministère de l’économie et des finances annonce que, dorénavant, seules les appellations “diamant de synthèse” ou “synthétique” sont autorisées pour les commerçants sur le sol français.
Si la guerre pour la reconnaissance et la légitimité des diamants de synthèse est loin d’être finie, le gouvernement français a sifflé la fin de la bataille des mots.
Autant à des fins de transparence que de sécurité du consommateur, la France a ainsi choisi d’interdire l’usage de la mention “diamants créés en laboratoire” au profit de “diamants de synthèse”. Cette simplification est cependant loin de faire l’unanimité au sein des professionnels du secteur.
Un choix de clarification fondée sur les pierres “de culture”
Depuis près de cinq ans, le diamant de synthèse déferle sur le marché joaillier, menaçant la suprématie du diamant naturel. Dernier coup d’éclat en date, LVMH a annoncé fin 2023 une première ligne constituée de diamants de synthèse chez son joaillier FRED.
Avant lui, plusieurs Maisons sont venus questionner le statu quo comme De Beers ou Courbet.
La querelle n’est toutefois pas que textuelle, elle est également existentielle.
Ainsi, si le diamant naturel jouit dans l’inconscient collectif d’une légitimité millénaire (2,5 milliards d’années) au point de se voir conférer un pouvoir exclusif et statutaire, il est de plus en plus en concurrence avec un storytelling alternatif déployé par le diamant de synthèse, fait d’éthique, de durabilité et d’accessibilité.
Ce dernier, créé par le chimiste américain Tracy Hall en 1954, a longtemps été regardé avec dédain par la profession Pourtant, seule la méthode de chauffe diffère avec, d’un côté, un phénomène de transformation opéré par Dame Nature et de l’autre, par la main de l’homme.
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Photo à la Une : ©LVMH