Le directeur artistique Nicolas de Felice a fait revivre le temps du défilé automne-hiver 2025–2026 l’esprit audacieux et optimiste de la Maison fondée en 1961 par André Courrèges et son épouse Coqueline et désormais aux mains d’Artémis, la holding de la famille Pinault .
Un moment de félicité et de délice…grâce à Nicolas de Felice.
Ainsi pourrait-on résumer le dernier défilé Courrèges pour l’automne-hiver 2025–2026, qui s’est déroulé le 5 mars à Paris au Carreau du Temple, unanimement salué par la presse.
“One minute Courrèges”
Sur fond de bruit et de fureur sur le plan géopolitique, les cœurs ne sont guère à la fête lors de cette Fashion Week parisienne. Mais Courrèges, la marque qui incarne à merveille passé et futur, a réussi à faire oublier le présent, le temps d’une parenthèse enchantée…Ou plutôt d’une “One minute Courrèges”, le nom de son dernier opus.
“Nous les directeurs artistiques, nous réagissons bien souvent à ce qu’il se passe autour de nous. J’ai envie de répondre par l’optimisme, qui est caractéristique de la maison Courrèges.” a ainsi confié Nicolas Di Felice à la presse mode.
Et de fait, le belge qui dirige depuis 2020 la Maison, filiale d’Artémis, le holding de la famille Pinault, a su, une fois de plus, séduire la Fashion Sphère avec sa vision à la fois respectueuse de l’héritage d’André Courrèges tout en poursuivant son propos futuriste. Coupes structurées et innovantes, couleurs monoblocs et pures : le vocabulaire d’André Courrèges est bien bel et bien là, transposé dans notre décennie.
Le rectangle à l’honneur
Pas d’esbroufe : dans un cadre d’une extrême sobriété, une boîte immaculée, sous une verrière baignée d’un soleil pré-printanier, un drapeau blanc (bienvenu en ces temps troublés) flottant, le défilé donne le “la” de la joie et de la fête, avec une pluie de confettis bleus, blancs, roses…. Des confettis en forme de rectangle, une forme géométrique ultra-présente dans la collection. Le remix du classique club de Chantal “The Realm”, signé Erwan Sene et…Nicolas Di Felice. délivre le même message en ce lendemain de carnaval : il est temps d’oublier les pesanteurs du quotidien et de s’amuser !
Et le directeur artistique s’est lui-même visiblement amusé à imaginer les 45 silhouettes, faussement simples, de la collection, en multipliant les coupes et découpes originales.
Nicolas de Felice a démarré sa collection en achetant des bandes de laine, dont il a drapé les mannequins. “Ça a donné les premières silhouettes. Le point de départ de la collection.” a-t-il expliqué.
Cela s’est décliné dans des modèles minimalistes, dont la force repose dans leur architecture , quitte à tordre “la construction des archétypes de Courrèges” avec “des angles obliques et des fermetures asymétriques, qui modifient l’équilibre des codes traditionnels”. De longs rectangles de tissus prolongent ainsi les mini-jupes par des traines en biais ou s’enroulent à la manière d’écharpes pour devenir un top ou une robe…
Géométrie et glamour
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Photos à la Une : © Courrèges