Ralentissement chinois, menaces tarifaires américaines, tensions géopolitiques… les enjeux pour l’industrie du luxe se complique, et il s’entame désormais une reconfiguration progressive mais décisive des marchés d’exportation.
Dès cet été, le cœur du secteur bat de moins en moins à Pékin ou à Paris, et de plus en plus à Riyad, Mumbai ou Dubaï. Et tous les segments du luxe ne réagissent pas de la même façon à cette reconfiguration géopolitique. La joaillerie apparaît comme l’une des plus résilientes, suivie de la maroquinerie. Néanmoins, la dépendance à la logistique et à la fiscalité de cette dernière, en fait un segment plus vulnérable.
L’été 2025 marque ainsi une étape charnière. Le luxe, longtemps concentré autour de quelques marchés de masse, entre dans une phase de décentralisation stratégique. Les Maisons ne misent plus tout sur un seul pays, mais s’ouvrent davantage.
Chine : la fin de l’eldorado facile
Longtemps considéré comme le pilier de la croissance du luxe mondial, le marché chinois connaît depuis 2023 un coup d’arrêt brutal. En 2024, les ventes de produits personnels de luxe dans le pays ont chuté de 18 à 22 %, selon Bain & Company, un recul inédit depuis plus d’une décennie. En cause : une conjoncture économique en berne, la crise immobilière, mais aussi un climat de méfiance politique qui favorise un repli nationaliste.
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