Petite Histoire du Luxe : Rolls Royce et le Spirit of Ecstasy, légendaire esprit de liberté

Incarnation de la vitesse et de la grâce, elle déploie ses ailes. Juchée sur son promontoir, elle fend l’air tandis que le vent s’engouffre dans sa robe comme si elle allait prendre son envol. Depuis plus d’un siècle, la “Spirit of Ecstasy” trône majestueusement sur la calandre avant des voitures Rolls Royce. La célèbre mascotte du constructeur britannique s’avère toutefois bien plus qu’un simple ornement de radiateur.

 

Le point commun entre Karl Lagerfeld, James Bond et le roi Charles III ? 

 

Ils sont tous d’éminents fans de Rolls Royce et donc de sa fameuse mascotte ailée, la “Spirit of Ecstasy” (littéralement, l’esprit d’extase).

 

Reconnaissable entre tous les ornements de bouchon de radiateur, elle trône depuis 1911 sur la partie avant des voitures du constructeur britannique, telle la fière figure de proue d’un navire. 

 

Élégante et sculpturale, elle fait chavirer les cœurs… et attise maintes convoitises. C’est ainsi que depuis 2003, afin d’éviter une mauvaise fortune au propriétaire du véhicule, la figurine est même devenue entièrement rétractable. 

 

Son histoire mêle belles cylindrées, affres de la personnalisation des véhicules, splendeurs des grecs anciens et amour adultérin. Le tout avec un esprit toujours aussi délicieusement British. 

 

Une commande formulée à un illustrateur-sculpteur

 

En 1910, la personnalisation des figurines de radiateur bat son plein. Mais pour le directeur général de la marque Rolls Royce, Claude Johnson, pas question de laisser le client défigurer l’esthétique de ses voitures avec un choix qui serait des plus discutables. 

 

C’était sans compter sur un de ses amis et propriétaire d’une Rolls Royce. Lord Montagu of Beaulieu, un des pionniers du journalisme automobile, souhaite lui présenter le chef illustrateur de son journal, Charles Sykes. Ce dernier est également sculpteur, ayant étudié auprès de l’éminent professeur Edouard Lanteri au Royal College of Art. 

 

Officiant sous le pseudonyme “de Rilette”, Charles Sykes conçoit alors des publicités et des couvertures pour The Car Illustrated, média propriété de Lord Montagu de Beaulieu et premier magazine automobile de Grande-Bretagne.

 

Claude Johnson demande à l’artiste, auteur du trophée de la Coupe Gordon Bennett, de réaliser une mascotte exclusive pour sa marque automobile. 

 

Le sculpteur, à qui a été fait une demande similaire par Lord Montagu à l’effigie de sa maîtresse, Eleanor, se dit qu’il y a là l’occasion de faire d’une pierre deux coups. 

 

Le murmure d’une liaison clandestine

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Photo à la Une : © Nick Fewings/Unsplash

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Victor Gosselin
Victor Gosselin est journaliste spécialisé luxe, RH, tech, retail et consultant éditorial. Diplômé de l’EIML Paris, il évolue depuis 9 ans dans le luxe. Féru de mode, d’Asie, d’histoire et de long format, cet ex-Welcome To The Jungle et Time To Disrupt aime analyser l’info sous l’angle sociologique et culturel.
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