96e422cf 2f5f 4ddd b077 72dbf5126137

Moncler marque le pas au deuxième trimestre 2025

Si le groupe de luxe italien, propriétaire des marques Moncler et Stone Island, a réussi à afficher une légère hausse de son chiffre d’affaires au premier semestre, son résultat net a revanche fortement fléchi.

 

Ce nouveau signal dans le feuilleton des résultats du luxe, qui se poursuivra ce 24 juillet en soirée avec la publication de ceux de LVMH, suivi de ceux de Kering le 29 juillet, puis d’Hermès et Prada le 30 juillet, n’est pas de très bon augure.

 

Le groupe italien Moncler a décéléré au deuxième trimestre 2025.

 

Inférieur aux prévisions

 

Alors que le propriétaire de la marque éponyme et de Stone Island avait fini son premier trimestre sur une hausse de son chiffre d’affaires de 1% à 829 millions d’euros, celui-ci a reculé de 1 % à taux de change courants à 396,6 millions d’euros au deuxième trimestre. Les analystes espéraient mieux, soit 402,1 millions d’euros, selon un sondage réalisé par Visible Alpha.

 

 

Sur la totalité du semestre, le groupe Moncler maintient cependant une légère croissance de 1 % à taux de change courants à 1,23 milliard d’euros (1,41 milliard de dollars). Ce qui correspond d’ailleurs au consensus des analystes fourni par l’entreprise et s’avère honorable dans le contexte actuel, compliqué pour la consommation de luxe, avec à la fois une baisse des flux touristiques et de la demande des consommateurs locaux.

 

De son côté, le résultat opérationnel, impacté par une concentration des dépenses marketing, a carrément chuté de 13 % à 225 millions d’euros. C’est cependant un peu mieux que ce à quoi s’attendaient les analystes. Le bénéfice net semestriel accuse lui-même un recul de 15% à 153,5 millions €.

Un monde imprévisible et complexe

 

« Le premier semestre de l’année nous a rappelé une fois de plus à quel point le monde peut être imprévisible et complexe », a souligné le PDG Remo Ruffini.

 

La méforme du groupe au premier semestre est essentiellement liée à celle de la marque de vêtements Stone Island, dont le chiffre d’affaires a baissé de 1% cFX à 186,7 millions €, malgré son rebond de 6% au deuxième trimestre.

 

De son côté, le chiffre d’affaires de la marque de doudounes Moncler a progressé de 1% cFX à 1,04 milliard €, sur les six premiers mois de l’année. Mais elle est orientée différemment de Stone Island, avec une faiblesse affichée au deuxième trimestre (-2%), en raison du touché par le ralentissement de son canal Direct-to-Consumer (DTC), en particulier en Japon et dans la région EMEA.

 

Sur le plan géographique, les évolutions des deux marques ne sont pas homogènes.

 

Moncler résiliente en Asie et aux Etats-Unis

 

La marque Moncler a continué de se montrer résilient sur  deux marchés majeurs, actuellement sous pression pour le luxe, à savoir l’Asie, avec une hausse de 4 % cFX de ses revenus et dans une moindre mesure, les Amériques (+1%).

 

A contrario, elle a reculé de 3% dans la zone EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique).

 

Sa performance aux États-Unis a été tirée par celle du canal B2C, notamment de la boutique new yorkaise de Moncler sur la Cinquième Avenue, a précisé Roberto Eggs, directeur de la stratégie commerciale de Moncler, lors de la conférence téléphonique des résultats.

 

De son côté, Stone Island s’est carrément envolée en Asie avec une hausse de ses ventes de 14% mais a en revanche dégringolé en Amériques (-15%), la zone EMEA étant, elle, en retrait de 5 %.

Montée en puissance du détail

 

D’une façon générale, le canal Direct to Consumer (DTC) ou détail a continué de monter en puissance pour les deux marques. Le chiffre d’affaires de Moncler y a cru de 2% au premier semestre et pèse désormais 84% du chiffre d’affaires total de la marque, tandis que celui de Stone Island y a progressé de 8%, à 49% du chiffre d’affaires.

 

Au cours du deuxième trimestre, le groupe a ainsi poursuivi son expansion dans le commerce de détail, avec notamment de nouvelles ouvertures à South Coast Plaza (Etats-unis), Sydney Westfield (Australie) et Hangzhou (Chine). Il comptait fin juin 287 magasins contre 54 magasins de gros à fin juin.

 

A contrario, le canal wholesale (gros) a diminué de 6% chez Moncler et de 9% chez Stone Island.

Incertitude géopolitique et économique élevée

 

“À l’entame du second semestre 2025, l’incertitude demeure élevée sur le plan géopolitique et économique mondial”, a déclaré Moncler dans un communiqué.

 

“Le groupe continuera à opérer avec cohérence et résilience” et à “privilégier l’agilité opérationnelle, tout en investissant de manière soutenue dans son organisation, ses talents et ses marques distinctives”, a pour sa part précisé Remo Ruffini, le PDG du groupe. L’entreprise table ainsi sur des investissements nets d’environ 7 % du chiffre d’affaires annuel.

 

Le point d’interrogation principal, pour l’économie mondiale en général et le luxe en particulier, est bien sûr celui des futurs droits de douane dits “réciproques” qui seront annoncés le 1er août par Donald Trump aux pays tiers.

 

Des acteurs plus ou moins résilients

 

Les acteurs du luxe font face ces derniers mois à la nouvelle donne avec plus ou moins de résilience.

 

Le groupe suisse de joaillerie-horlogerie Richemont vient ainsi d’annoncer une hausse de ses ventes pour le premier trimestre fiscal et le spécialiste italien du cachemire Brunello Cucinelli, de très belles performances semestrielles.

 

Mais les experts s’attendent aussi à une nouvelle baisse des ventes trimestrielles de LVMH et Kering tandis qu’Hermès et Prada devraient continuer de se montrer résilients.

 

La bourse a modérément salué les performances de Moncler. Si son titre a clôturé sur une hausse de 1,2 % le 23 juillet, jour de la publication de ses résultats, il était en chute de 3,31% le lendemain à midi.

 



Pour continuer à lire cet article, abonnez-vous ou connectez-vous à votre espace abonné

Découvrez nos offres

Je m'abonne pour 1€

Devenez un membre actif de la communauté des leaders du luxe.


Lire aussi > Moncler réalise un premier trimestre en légère croissance 

 

Photos à la Une : ©Moncler

Picture of Sophie Michentef
Sophie Michentef
Sophie Michentef a évolué plus de 30 ans dans la presse professionnelle. Pendant une quinzaine d’années, elle a encadré la rédaction France et international du Journal du Textile. Elle met désormais son expertise presse, textile, mode et luxe au service de journaux, organisations professionnelles et entreprises.

Inscription à notre Newsletter

Inscrivez-vous maintenant pour recevoir nos émissions et articles en avant-première !

Offre de lancement

Abonnez-vous et recevez 1 soin Vital B-Fluid Valmont OFFERT !

Newletter Luxus Plus