Détoxifiantes, sans alcool ou énergisantes, les boissons healthy gagnent du terrain sur le marché de la gastronomie liquide. Appréciées pour leurs bienfaits sur la santé, elles occupent une place de plus en plus dominante sur les cartes des bars et dans les rayons de supermarchés. Du mocktail NoLo au populaire thé matcha, décryptage d’une tendance bien-être qui devrait s’inscrire dans le temps, reflet de nouvelles attentes de consommation.
NOTE DE L’ÉDITEUR : Cet article, « Tchin ! La grande tendance des boissons bien-être », est extrait de l’édition imprimée du magazine Luxus (n° 10, printemps 2025).
Célébrer autrement : la fête sans alcool est beaucoup plus folle
Difficile d’ignorer le lien intrinsèque entre l’émergence des boissons healthy et le déclin de la consommation d’alcool. Plus d’1 français sur 10 évince tous les jus alcoolisés de leur vie, selon l’étude du cabinet Seeds pour Moderato. Chiffre plus marquant : 44% de la population tricolore cherche à réduire ou stopper sa consommation d’alcool. Et les raisons sont multiples. Santé, effets secondaires indésirables, jeune génération de moins en moins attirée par ce type de boissons, Dry January (mois de sevrage) fédérateur… Se déstresser autour d’un verre de vin, célébrer un événement avec du champagne et s’amuser en soirée un spiritueux à la main ne sont plus perçus comme une norme à laquelle doivent répondre les gens cools et décontractés.
Et ce d’autant plus que les individus adeptes du NoLo – les boissons sans ou à faible teneur d’alcool – n’ont plus seulement les sodas et jus classiques sucrés vers lesquels se tourner. Sur les cartes des bars et des restaurants, l’offre de mocktails (de l’anglais to mock, se moquer ou parodier, ndlr) s’est considérablement développée. En témoigne les œuvres culinaires liquides de Matthias Giroud, alias “L’Alchimiste”, qui s’implante de manière éphémère dans les plus hauts lieux gastronomiques, comme l’InterContinental Paris – le Grand, La Folie Douce/Les Arcs, l’Edo Hana ou encore le Sofitel Paris le Faubourg. Ses créations sans alcool combinant des merveilles de la nature rivalisent largement avec les cocktails instagrammables. Déjà en 2023, les recherches de « boissons fantaisie sans alcool » sur Pinterest avaient augmenté de +220% et de +75% pour le « bar mocktail », preuve de l’attrait des consommateurs pour ces breuvages.
A la maison, il est aussi facile d’orchestrer une véritable réception festive basée sur des breuvages non alcoolisés. French Bloom est un nom bien connu dans cet univers. La marque de boisson pétillante bio sans alcool a été lancée en 2021 par Constance Jablonski et Maggie Frerejean-Taittinger, lassées de ne pas trouver des alternatives qualitatives. Forte d’un très bon accueil de la part de la clientèle, l’entreprise voit Moët Hennessy, la division Vins et Spiritueux de LVMH, investir à 30% dans son capital en 2024. Citons aussi Le Petit Béret, une maison fondée en 2015 par Fathi Benni, ingénieur agronome, et Dominique Laporte, meilleur sommelier de France en 2004. Comme pour French Bloom, les deux entrepreneurs n’avaient qu’un souhait : démocratiser le sans alcool et le normaliser tant au sein des repas à la maison que sur les tables des restaurants.
Grâce à ces avant-gardistes, le marché s’est considérablement accéléré, avec une offre élargie selon les budgets. Et l’effervescence du NoLo ne devrait pas faiblir : d’après l’International Wine and Spirit Research, le secteur affiche une croissance mondiale à deux chiffres en 2023 à 10 milliards d’euros par an, et devrait augmenter ses volumes de vente de 7% d’ici 2026.
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Photo à la Une : © Unsplash