Le Festival de Cannes a choisi la cinéaste américaine Greta Gerwig pour présider la 77ème édition en mai prochain. Son dernier film, Barbie, est un énorme succès planétaire qui en fait la réalisatrice la plus « bankable » dans l’histoire d’Hollywood. Figure de proue du cinéma d’auteur américain, elle incarne l’espoir du renouveau du cinéma mondial.
« Je suis bouleversée, enthousiaste et empreinte d’humilité de devenir la présidente du jury du Festival de Cannes. J’ai hâte de découvrir quels voyages nous attendent », déclare la talentueuse Greta Gerwig dans un communiqué du festival.
Icône de la femme indépendante, la réalisatrice de 40 ans, également scénariste et actrice dans une vingtaine de films, succèdera du 14 au 25 mai prochain au Suédois Ruben Östlund, dont le jury a attribué la Palme d’or à Anatomie d’une chute, en 2023.
Elle est la première cinéaste américaine à endosser le rôle de Présidente du jury du Festival de Cannes.
Sa présence donne un coup de jeunesse à la Croisette. En effet, Cannes n’a pas eu de présidente aussi jeune depuis Sophia Loren et ses 31 ans…en 1966.
Ainsi, elle occupe un rôle remarqué pour cette fonction prestigieuse où les hommes sont surreprésentés. Elle est la deuxième Américaine après la comédienne Olivia de Havilland, première femme Présidente du Jury en 1965. Et elle est la deuxième réalisatrice après Jane Campion en 2014.
« J’aime profondément les films, confie-t-elle avec ferveur dans un communiqué du festival. J’aime les faire, j’aime aller les voir, j’aime en parler des heures. En tant que cinéphile, Cannes a toujours été pour moi l’apogée de ce que le langage universel des films peut représenter. »
En moins d’une quinzaine d’années, Greta Gerwig a imposé son nom dans le cinéma américain et international. Originaire de Sacramento en Californie, new-yorkaise d’adoption, celle qui se rêvait dramaturge a emprunté un parcours singulier, aussi cohérent que risqué, qui consacre aujourd’hui son ascension fulgurante.
Représentante des débuts du féminisme
La désignation de Greta Gerwig s’est imposée d’elle-même à la Présidente du festival, Iris Knobloch, et à Thierry Frémaux, son délégué général. « Ce choix est une évidence tant Greta Gerwig incarne audacieusement le renouveau du cinéma mondial. Au-delà du 7ème art, elle apparaît aussi comme la représentante d’une époque qui abolit les frontières et mélange les genres pour faire triompher intelligence et humanisme. »
De fait, le film Barbie, sorti en juillet 2023, se confronte à l’idole des petites filles, à la fois symbole de la femme-objet et égérie des femmes émancipées. Dans cette satire féroce sur la condition humaine, Greta Gerwig épingle le sexisme masculin ordinaire et les stéréotypes avec une jubilation assumée. C’est un retour dans les années 60 qui illustre le combat des femmes pour leur indépendance morale, financière, culturelle et sexuelle. Une rétrospective abyssale du chemin parcouru jusqu’en 2024.
Le long-métrage a conquis un très large public et a aussi créé la polémique. Autorisé en Arabie saoudite, mais censuré au Koweït, Barbie met en exergue les divisions qui existent entre les pays arabes, entre discours d’ouverture et conservatisme toujours prédominant.
La célèbre poupée de Mattel a certes été boudée lors de la 81ème cérémonie des Golden Globes qui s’est tenue le 7 janvier dernier, à Los Angeles. Nominée neuf fois, la satire féministe Barbie a dû se contenter de deux récompenses. Elle a reçu le tout nouveau Golden Globes du « meilleur succès commercial » qui lui a été logiquement attribué compte-tenu de son écrasante domination au box-office en 2023. Elle a aussi obtenu le prix de « la meilleure chanson originale » (What was I made for you ?).
Néanmoins, Greta Gerwig est devenue avec ce film la réalisatrice la plus « bankable » dans l’histoire d’Hollywood, la première à dépasser le cap du milliard de dollars (1,44 milliard de dollars précisément soit 1,3 milliard d’euros) au box-office mondial.
En désignant Greta Gerwig, les dirigeants du festival de Cannes confirment ainsi leurs liens avec la puissante et incontournable industrie cinématographique américaine.
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Photo à la une : © Presse