La saison des résultats semestriels se poursuit dans le luxe. Les publications des résultats de cette semaine confirment une tendance déjà perceptible la semaine dernière : le secteur du luxe connaît une dynamique contrastée, marquée par des performances très disparates entre les grands groupes.
Après les résultats positifs dévoilés par Richemont, Hermès et Prada, les chiffres publiés cette semaine par LVMH, Moncler, Hilton et Burberry soulignent un climat plus incertain.
Disparité des résultats : un secteur à plusieurs vitesses
Disparité des résultats : un secteur à plusieurs vitesses
Chez LVMH, malgré un discours rassurant porté par Bernard Arnault, la croissance du chiffre d’affaires ralentit à 3%, tandis que la marge opérationnelle recule de 2 points.
De son côté, Moncler enregistre une progression modeste de son chiffre d’affaires à 4%, mais voit son résultat net chuter de 5%. Tandis que Burberry affiche une hausse contenue de 2%.
Cette divergence des trajectoires met en lumière l’importance stratégique des segments les plus porteurs, en particulier la joaillerie, qui reste un moteur majeur de croissance.
Dans l’hôtellerie de luxe, Hilton maintient une croissance stable de 7%. Le groupe illustre la forte demande pour des séjours haut de gamme, le nombre de chambres d’hôtels ultraluxe devant croître de 12% d’ici à 2033.
🧵 Le renouveau créatif comme planche de salut pour les groupes de luxe?
Toutefois, avec une croissance constante et une capacité remarquable à susciter désir et fidélité, certains acteurs du luxe montrent qu’il est possible de se démarquer malgré l’absence de branche joaillerie. Leur succès repose sur une identité forte, une qualité artisanale reconnue et une connexion authentique avec leur clientèle. C’est le cas par exemple de Brunello Cucinelli.
Pour des maisons comme Gucci, dont les résultats ont été particulièrement décevants ces dernières années avec une baisse du chiffre d’affaires de près de 7%, un renouveau créatif est très attendu. Ce renouvellement est souvent perçu comme indispensable pour raviver le désir autour de la marque et redresser la performance, comme l’a récemment démontré Dior avec son changement de direction artistique.
Nous attendons également avec intérêt les prochains résultats d’Accor et de Kering, même si les perspectives pour ce dernier s’annoncent plutôt décevantes.
📌 En résumé : À l’approche d’un second semestre potentiellement décisif, la capacité des groupes à s’adapter, à innover et à répondre à une demande en mutation constante pourrait creuser encore davantage les écarts de performance.
Enfin, pour rappel, selon une étude récente de HSBC, le secteur du luxe pourrait connaître une croissance moyenne annuelle de 4 à 5% entre 2026 et 2030, portée notamment par la joaillerie, le marché asiatique et de nouveaux segments de clientèle. Cette prévision laisse entrevoir un redressement significatif après une période de ralentissement.
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